L'Assemblée nationale vient de reconduire les neuf représentants qu'elle avait désignés pour siéger au sein du Conseil d'orientation et de supervision de la liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi) dont le mandat, selon une décision de la Cour constitutionnelle, s'achève le 30 juin prochain.
Ainsi, la minorité parlementaire a reconduit les députés Guy Dossou Mitokpè, Léon Basile Ahossi, Abibath Dafia et Justin Adjovi. Le bloc de la majorité parlementaire quant à elle, a renouvelé sa confiance aux députés Gildas Agonkan, Janvier Yahouédéhou, Sabaï Katé, Valère Tchobo et Corneille Padonou.
Ces neuf députés de concert avec le directeur général de l'Insae (Institut national de la statistique et de l'analyse économique) et le directeur de l'état civil, conduiront les travaux d'actualisation du fichier électoral pour les six prochains mois.
F. A. A.
‘'Parti des démocrates indépendants'' (Pdi), c'est le nom du tout nouveau parti politique qui vient enrichir l'arène politique béninoise. Il a tenu son congrès constitutif ce samedi 23 juin 2018 à Cotonou.
Selon le président du comité préparatoire des travaux du congrès, Darius Attakui, le Pdi est un parti du peuple prêt pour les réformes du pouvoir en place et engagé pour le pari du développement. « Une aventure humaine engagée avec audace », a déclaré le président du comité préparatoire. Pour lui, il faut croire en cette aventure, surtout que le nouveau parti entend se mettre au service de l'intérêt général et servir la cause du développement. Un idéal que partagent les militants et sympathisants présents à ce congrès constitutif.
Le premier vice-président et porte-parole du nouveau parti, Patrice Nobimè, dans son message a souligné qu'avec l'avènement du Pdi, c'est un nouveau jour qui se lève pour le peuple afin de l'aider à relever les défis du développement. Député à l'Assemblée nationale et ancien membre fondateur du parti « Restaurer l'espoir », Patrice Nobimè a dévoilé la vision politique du Pdi. Un parti engagé aux côtés du chef de l'Etat pour ses réformes. Des réformes que le nouveau parti se dit prêt à accompagner, sans rechigner et cela, dans l'intérêt du peuple et du développement, selon les propos du porte-parole. « Nous avons tous pris conscience que notre pays allait mal et avait besoin de réformes profondes. Ces réformes mises en œuvre répondent aux aspirations et attentes de notre formation politique et nous nous inscrivons dans la ligne de la majorité présidentielle », a insisté Patrice Nobimè en évoquant par la même occasion, « l'urgence de réformer pour permettre aux partis politiques de survivre dans notre système politique actuel ».
L'égalité sociale, l'éthique, la conviction et le développement, tels sont les valeurs que prônent les militants Pdi. Un parti qui se propose de rétablir la confiance entre les acteurs politiques et le peuple. « Nous devons redonner confiance aux Béninois dans la politique », a informé le porte-parole.
« Le Pdi est l'incarnation de Dieu et de son fils et d'une foi inébranlable », a souligné Omer Adétona, président élu du parti. Il a expliqué aux militants et acteurs politiques, le fondement du logo du parti fait d'un lion assis sur un rocher. Pour lui, tout se fera au sein du Pdi avec l'aide et l'accompagnement de la foi divine qui a prédominé sa constitution. En ce sens, il fera parler de lui lors des prochaines joutes électorales, notamment dans les 15e et 16e circonscriptions électorales.
Etaient présents à ce congrès constitutif, les députés Louis Vlavonou de l'Union fait la nation, Gildas Agonkan de la Renaissance du Bénin, Jean-Baptiste Hounguè de la Coalition Bénin en route et de Christelle Houndonougbo, présidente du Cpp. Tous ont apprécié l'engagement du Pdi à accompagner les réformes du Nouveau départ.
F. A. A.
Le maire de la Commune de Tanguiéta, Paul Sahgui a procédé, ce samedi 23 juin 2018, au lancement du mois de l'initiative intitulée « Tanguiéta ville propre ». Cette séance de salubrité a connu la participation des autorités politico- administratives, responsables d'Ong acteurs de la société civile et populations.
Au cours de cette séance, les participants munis des outils de salubrité ont débarrassé la ville de plusieurs dépotoirs sauvages. « Tanguiéta ville propre », initiée par la mairie a reçu l'appui du programme Amsana à travers l'Agence belge de développement (Enabel). Elle s'inscrit dans le champ des actions d'assainissement du cadre de vie des populations et surtout dans la vision de l'exécutif communal de faire de Tanguiéta, la première destination touristique du Bénin d'ici 2025. L'initiative va s'étendre, du 23 juin au 23 juillet 2018, avec pour mot d'ordre la mobilisation sociale de toutes les couches socioprofessionnelles autours des actions d'assainissement de la ville. Cette action va aussi renforcer le Projet de gestion et de valorisation des déchets solides et ménagers.
Tout en remerciant les partenaires notamment Amsana pour son accompagnement, Paul Sahgui invite les populations à prendre à cœur cette action.
En prélude à l'initiative « Tanguiéta ville propre », une association dénommée Acha (Association communale de l'hygiène et l'assainissement a vu le jour. Elle a pour mission d'appuyer la mairie dans sa politique d'assainissement et de lutter contre la malnutrition et l'insécurité alimentaire.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)
Après plusieurs mois de vacance, le poste d'encadreur des Écureuils du Bénin est en passe d'être pourvu. Michel Dussuyer pourrait revenir au chevet de l'équipe nationale de football, huit ans après son départ du Bénin. Selon les informations, le technicien français serait favori par rapport à l'Ivoirien François Zahoui pour succéder à Omar Tchomogo.
Le choix de Michel Dussuyer serait approuvé par le ministre de Tourisme, de la culture et des sports, Oswald Homéky.
Le premier défi du nouvel entraîneur sera le match contre les Eperviers du Togo à Lomé en septembre prochain, lors de la deuxième journée des éliminatoires de la Can Cameroun 2019.
M. Dussuyer avait qualifié les Écureuils du Bénin à la Can 2010 en Angola.
Après le Bénin, le sélectionneur français a eu à encadrer plusieurs équipes africaines. Il va ainsi succéder à l'ancien capitaine des Ecureuils du Bénin, dont le contrat est venu à terme depuis décembre 2017.
D. M.
En prélude à la célébration de la journée internationale de lutte contre la drogue, ce mardi 26 juin 2018, le ministre de l'intérieur et de la sécurité publique, Sacca Lafia, dans un message, a invité les populations à s'abstenir de l'usage de la drogue.
« La drogue nuit gravement à la santé », a prévenu Sacca Lafia qui a invité populations à collaborer avec les forces de sécurité publique pour le démantèlement des réseaux de trafiquants. Pour lui, la drogue n'est pas que le cannabis, l'héroïne, la cocaïne ou les amphétamines dont la production, la consommation et le trafic sont formellement interdits. La drogue, c'est aussi l'alcool, le tabac, la cigarette, le café, le cola etc. L'accessibilité et l'abus de ces stupéfiants est aussi dangereux que les drogues illicites, parce qu'ils entraînent la dépendance et la toxicomanie ainsi que des actes d'insécurité dans la société, a souligné le ministre de l'intérieur.
A travers le programme de réduction de la demande et de l'offre illicite de substances psychotropes, le gouvernement du Nouveau départ a pris le ferme engagement de venir à bout du fléau de la drogue, a annoncé Sacca Lafia. Cet engagement du gouvernement, poursuit le ministre, fait appel à toutes les composantes de la société, tant au niveau de l'Etat central qu'au niveau des collectivités locales et de la société civile, pour une synergie d'actions.
Le thème retenu pour l'édition 2018, est « Ecoutez d'abord ! Ecoutez les enfants et les jeunes, est la première étape afin de les aider à s'épanouir ».
La Journée internationale de lutte contre la drogue a été instaurée par l'Organisation des Nations Unies le 7 décembre 1987. Elle a pour objectif de sensibiliser les communautés sur les méfaits de la drogue.
F. A. A.
Le Bureau sous régional pour l'Afrique de l'Ouest de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique (CEA) et le Gouvernement du Bénin organisent du 25 au 26 juin prochain, à Cotonou, une réunion Ad-Hoc d'experts sur "Les implications du potentiel élargissement de la CEDEAO et la Zone de Libre Echange Continental Africaine (ZLECA)"
Cette réunion ad-hoc qui se tiendra après la signature de la ZLECA par 44 pays sur les 55 Etats membres de l'Union Africaine et l'intention manifestée par certains pays de l'Afrique du Nord d'adhérer à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a pour objectif d'approfondir la réflexion sur les potentielles implications économiques et socioéconomiques de ces chantiers majeurs.
Selon, M. Dimitri Sanga, Directeur de la CEA pour l'Afrique de l'Ouest, « Alors que l'Afrique s'engage résolument sur la voie de la mise en œuvre de la ZLECA, nous sommes en train de franchir une étape importante de la création de la Communauté économique africaine telle que prônée par certains pères fondateurs de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA). Cette marche doit s'accompagner des discussions et réflexions dépassionnées sur les implications réelles de ces engagements afin de lever les contraintes et relever les défis y relatifs. C'est le cas des demandes en cours d'élargissement potentiel de la CEDEAO. Nous sommes convaincus que les experts de l'Afrique de l'ouest vont donner des pistes de solutions pour mener à bien tous ces chantiers qui sont censés nous mener vers l'intégration de la sous-région et du continent dans son ensemble ».
La réunion ad-hoc du groupe d'experts permettra aux participants d'examiner les implications économiques en termes de flux commerciaux et de recettes publiques, d'identifier et de discuter les principaux défis et enjeux pour la CEDEAO et également pour les pays candidats à l'adhésion et de formuler des recommandations pour un élargissement économiquement et socio économiquement avantageux pour les différentes parties et surtout pour l'effectivité de la ZLECA.
Cette rencontre de deux jours comprendra des sessions plénières au cours desquelles les participants discuteront des implications, enjeux et défis majeurs relatifs à l'élargissement de la CEDEAO par l'adhésion de nouveaux pays, aussi bien pour les différentes parties que pour la mise en œuvre de ZLECA.
Les participants comprendront les experts des Etats membres, les représentants des Communautés économiques régionales et des Organisations intergouvernementales de l'Afrique de l'Ouest. Les représentants du secteur privé et la société civile œuvrant activement sur les questions de développement de la sous-région en rapport avec la promotion de l'intégration régionale en Afrique de l'Ouest y sont également invités. Les experts du commerce extérieur, des questions douanières et de l'intégration dans les ministères en charge du commerce et ceux en charge de l'économie et des finances sont principalement ciblés au niveau des pays.
85 écoliers, candidats à l'examen du CEP (Certificat d'études primaires) des complexes scolaires d'Ahouaga et de l'EPP de Dozoémè, ont bénéficié de fournitures scolaires, ce samedi 23 juin 2018. Le don a été offert par le bureau de l'Association de développement du quartier d'Ahouaga à Abomey.
Les fournitures scolaires sont composés de boîtes à outils pour la mathématique et la couture, des stylos et cartables en plastique et autres. Selon le président d'honneur de l'Association, Dah Avounssibéssé Kpotchémè, cette initiative découle d'une réunion faite avec le bureau des parents d'élèves et les sages du quartier. Elle a eu pour objectif de définir les problèmes qui empêchent le développement de la localité.
Outre les fournitures scolaires, l'Association a procédé à la remise du compteur électrique du complexe scolaire d'Ahouaga, qui était mis hors tension à cause des factures impayées.
Le représentant des parents d'élèves et les enseignants du complexe de Ahouaga ont salué ce geste symbolique de l'Association qui est une première depuis la création de cet établissement.
Les écoliers bénéficiant des kits ont promis donner le meilleur d'eux-mêmes à l'examen du CEP.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)
« En route pour la qualité au ministère de l'enseignement secondaire et de la formation technique et professionnelle ». C'est le thème de l'émission « Ma Part de vérité » de ce dimanche 24 juin 2018 sur Golfe Télévision. Comme invité, l'inspecteur général de l'enseignement secondaire Bertin Toliton.
Après avoir traversé de nombreuses péripéties dues à plus de trois mois de grève, l'école béninoise a repris ses souffles. La qualité de la formation, l'enseignement reçu et les examens de fin d'année ont été au cœur des échanges ce dimanche avec l'inspecteur général de l'enseignement secondaire. « La qualité dépend de ce qui est appris à l'enfant pour réussir à l'école ou dans la vie », confie Bertin Toliton. Il ajoute que « nous ne pouvons pas dire que nous sommes à l'abri de la route de la qualité ». Il explique que le ministre Kakpo Mahougnon est un sachant de l'organisation des examens puisque venant de la direction des examens et concours. Selon lui, « tout se passe normalement au niveau des préparatifs. Il a instruit les trois directions techniques pour réfléchir sur l'exécution efficiente des programmes d'études malgré les grèves. » Nous avons fait, dira-t-il, l'échantillonnage des collèges. « Il a été ensuite question de déterminer le niveau d'exécution du programme. Après l'échantillonnage, nous avons étudié un certain nombre de paramètres. Les enseignants qui n'ont pas observé les grèves, ceux qui l'ont observé partiellement et ceux qui ont observé tout le mouvement. Les inspecteurs vont dans les écoles et étudient le niveau d'exécution tout en contrôlant les cahiers de textes, l'examen des cahiers de cours des élèves et faire des croisements », affirme l'inspecteur général. Ce n'est qu'après tout ce processus que le calendrier scolaire a été réaménagé avec tous les acteurs de la chaîne.
Selon l'invité, « Le ministre avait le point quotidien des grèves dans tous les bassins éducatifs et on savait les plus touchés. La base de rédaction du dispositif de suivi et évaluation est conçue en tenant compte des plus touchés par les grèves. ». C'est alors que renseigne-t-il, « le ministre a fait des réformes au niveau de la mise à jour des cahiers de textes. Après le cahier de texte, il y a les cahiers de présence ». M. Toliton explique que cette mission confiée aux techniciens est exécutée par les inspecteurs pédagogiques. « C'est une charge énorme pour les enseignants que de veiller à la mise à jour des cahiers des apprenants avant le passage des inspecteurs », fait-il comprendre. Il s'est agit selon l'inspecteur d'une démarche pédagogique et de suivi permanent. Outre cette étape du processus, la deuxième étape du travail d'évaluation consiste à revenir dans un établissement avec toutes les données rassemblées pour échanger avec les conseillers pédagogiques, les chefs de zone et les chefs d'établissement. Ils procèdent après étude, à la rédaction d'un dispositif qui tient compte de ce qui reste à faire pour achever les programmes, précise l'inspecteur. « Après l'inspection de classe, on met en place une remédiation avec l'enseignant inspecté. Il y a des remédiations avec l'enseignant et des remédiations groupées. Cela permet d'apporter une solution et de détecter le niveau réel du programme d'étude », soutient-il.
Les nouvelles réformes
Les équipes pluridisciplinaires qui ont fait l'inspection dans tous les départements reviennent avec les chefs d'établissement, chefs de zone et font le point et revisiter les établissements après les instructions et revenir maintenant pour élaborer le programme revisité. « Le suivi est quotidien et chaque acteur a son rôle. L'appui technique des conseillers et inspecteurs pédagogiques qui a été d'une importance capitale s'est achevé samedi dernier. C'est une innovation car autrefois, un enseignant peut rester des années sans rencontrer une seule fois un inspecteur faute de moyens » dit-il. L'inspecteur général salue la détermination des enseignants qui ont accompagné le mouvement. Bertin Toliton rappelle que « le conseiller pédagogique a un certain nombre de visites de classe dans l'année. Nous avons un problème de ressources humaines et un problème d'aiguillage de temps. Nous faisons le maximum pour que le grand nombre de classes soit visité. À part le problème de temps et de personnel, il y a l'accès à certaines zones qui est pratiquement impossible et nous avons fait un plaidoyer à ce niveau qui a reçu écho favorable auprès du ministre. À la rencontre de l'enseignant, le conseiller ou l'inspecteur fait le point de ce qui est fait et discute avec l'enseignant de ce dont il a besoin pour mener à bien ce qui reste à faire ». Le reste des apprentissages est échelonné dans un document planifié dans le temps suivant le calendrier réaménagé. Les évaluations sommatives et les examens blancs ont été planifiés dans le document. De même que la planification des activités des conseillers pédagogiques, des inspecteurs pédagogiques et des animateurs d'établissement. Tous les acteurs ont apporté leur contribution à la rédaction du nouveau dispositif. « Après la rédaction et la mise en route, chaque acteur a son paquet minimum de mise en place et du suivi quotidien du dispositif. C'est un accompagnement quotidien de ce qui est fait dans les classes », a-t-il souligné. L'inspecteur montre que tout n'a pas été rose et pour cela, les inspecteurs sont en permanence sur le terrain pour juger du document. « Nous constatons évidemment des insuffisances dans ce dispositif que nous essayons de corriger au fur et à mesure. Mêmes les enseignants qui sont sur le terrain apportent des corrections que nous intégrons, compte tenu de la pertinence », précise l'inspecteur. Pour lui, « il existe une reconnaissance des efforts que fournit le ministère pour faire ce qui est possible de faire. Nous reconnaissons le génie des enseignants dans la mise en application de ce dispositif. Les efforts sont faits par le gouvernement pour satisfaire les besoins qui contribuent à la motivation des enseignants ». L'inspecteur pense qu'avec toutes ces dispositions, il n'est pas question d'avoir un résultat faible. « Au niveau de l'exécution du programme scolaire, nous pouvons dire que la qualité est révélée par les résultats scolaires ». L'inspecteur général de l'enseignement secondaire montre qu'à « la date du 14 mai 2018, certains enseignants du public étaient déjà à 60 voire 80% d'exécution du programme ». Il invite les élève à travailler en tenant compte de ce que leur enseignent les encadreurs. Selon Bertin Toliton, « les examens seront bien réalisés. Les enfants ont tout ce qu'il faut pour s'en sortir aisément. Ils seront évalués suivant le programme réaménagé »
Giscard AMOUSSOU
La diaspora béninoise en France s'est manifestée hier contre la gouvernance du chef de l'Etat. Ils ont décrié la gestion opaque au sommet de l'Etat. Dénonçant ce qu'ils appellent confiscation du pouvoir, la diaspora s'insurge contre l'affaire Atao, l'affaire Mètognon. Pour eux il s'agit des prisonniers politiques. Malheureusement, la manifestation n'a eux d'écho au niveau de leurs compatriotes qui ont préféré se vaquer à leur occupation que de se mettre à distraire l'opinion publique. Il est important de manifester contre l'Etat si la gouvernance est mauvaise. Cela participe au rayonnement de la démocratie. Mais il est aussi vrai que les revendications soient mieux pensées et les apports soient consistants. Ce qui n'honore pas les manifestants est qu'ils sont à peine une douzaine de béninois à se réunir devant l'ambassade du Bénin à Paris pour dire protester contre la gouvernance de Talon.
L'on avait longtemps salué l'opposition de voie mais malheureusement sur des milliers de béninois vivant à Paris à peine une douzaine semblent protester contre la gestion du gouvernement. C'est ahurissant qu'un groupe n'atteignant pas une équipe de football, se dit porte voie des plus de dix millions d'habitants avec des revendications à peines convaincantes. Si au pays l'opposition force l'admiration, cette sortie de la diaspora béninoise en France paraît comme une farce et montre le niveau de mobilisation au sein de cette diaspora.
C'est difficile d'imaginer une douzaine de béninois de la diaspora arriver à bout de cette lutte alors qu'ils sont des milliers à vivre dans cette contrée. L'on n'est pas en mesure de croire que ce soit des gens qui doivent avoir une autre mentalité de la gestion, une autre vision qui crie pour dénoncer la volonté de rendre la gouvernance saine. Se protestant contre les affaires qui sont pendantes devant la justice, les béninois de la diaspora qui ont manifesté samedi dernier laissent croire d'une certaine ignorance des textes qui régissent leur nation. Malheureusement ces béninois méprisent l'hymne nationale de leur pays qu'ils ont chanté avec gloire mais rempli de fausses notes. Il serait important qu'ils repartent peaufiner leur stratégie quitte à convaincre les autres compatriotes afin de nous faire découvrir une marche digne des béninois. Si c'est cette pièce de théâtre qu'on doit chaque fois découvrir, il est important d'en faire grâce aux béninois résident en France puisque cela n'honore pas leur dignité. Loin d'être une manifestation, elle est semblable à une marche de santé d'un groupuscule d'individus ennuyés au bureau qui ont voulu se détendre. C'est d'ailleurs un appel aux béninois de New York qui veulent emboiter les pas de réunir plus de compatriotes et ne pas nous servir le Katéla parisien. Si depuis près de 28 ans c'est pour la première fois que la diaspora se réunie pour manifester contre un pouvoir, c'est d'ailleurs une bonne raison qu'ils ne soient qu'une douzaine à nous servir une manifestation semblable à un jeu de bountou. Il serait mieux de repartir en arrière pour mieux sauter. Cette manifestation n'honore pas les béninois.
Paul Tonon
Une douzaine de béninois se réclamant de la diaspora a organisé un mouvement de protestation ce samedi devant l'ambassade du Bénin à Paris. La manifestation est initiée pour dénoncer la gouvernance du pays. Avec des banderoles et des pancartes, la douzaine de manifestant scandait des slogans hostiles au gouvernement de la Rupture et à ses dirigeants.
Parmi les messages, on pouvait lire : ''La Diaspora béninoise dit non à la destruction de la démocratie !'', ''Oui aux acquis de la démocratie béninoise !", ''Non au favoritisme et au népotisme dans l'administration et dans les ambassades !", ''Liberté pour Atao Hinnouho, Laurent Mètognon et consorts...!'' et autres.
Selon des indiscrétions, les organisateurs du mouvement auraient reçu du soutien des leaders de l'opposition béninoise.
D. M.
Une comédie mal inspirée
Mardi, douzième jour de campagne électorale. Une ambiance particulière régnait à Cadjèhoun ce matin là. J'étais là avant 7 heures, mais il s'en allait être 11 heures et rien ne semblait bouger. Les véhicules habituels du cortège étaient disposés là, moteurs éteints, portières entrebâillées pour certains. Les occupants des voitures, devisaient tranquillement, adossés aux murs des maisons mitoyennes de la maison de Yayi. Ils recherchaient cette ombre bienfaisante qui pourtant rétrécissait au fur et à mesure que le soleil montait dans le ciel. Certains se dégourdissaient les jambes en faisant des allers et venues dans la rue. D'autres, assis sur un banc devant le studio de photographie, à l'entrée de la rue, attendaient ce branle-bas annonciateur de la mise en branle du cortège. Un dernier groupe, enfin, nettement plus privilégié, commentait bruyamment, assis sur la petite véranda à l'intérieur du domicile du candidat, quelques-uns des nombreux faits-divers qui émaillaient cette tournée que nous avions entamée depuis bientôt deux semaines.
Je faisais la navette entre l'intérieur du véhicule, et la rue. Yayi était à l'étage et n'était pas encore descendu. Mais, il était déjà en éveil et je le savais par le timbre très reconnaissable de sa voix qui me parvenait lorsque je revenais sur la véranda. Il semblait au téléphone. Je connaissais bien cette maison d'ordinaire calme et vide, mais qui devenait de plus en plus l'endroit où il était bon de se faire voir. Le gardien que nous appelions tous _"IB"_, à l'exception du maître des lieux qui, lui, l'appelait toujours Ibrahim, le vieux Tankpinou et Céphas, les deux chauffeurs, Zoubérath, une des nièces de Yayi, qui remplaça dans la maison, sa sœur aînée Dado partie rejoindre son époux dans un pays du golfe après son mariage, le petit Jean-Marc, l'unique enfant que Yayi avait avec Chantal ; c'était cela le petit monde habituel de cette maison.
J'avais vu Zoubérath pour la première fois lors d'une des nombreuses visites que Yayi rendait à son père au quartier Kpébié quand nous allions à Parakou. Elle devait être, je crois, en classe de cinquième. Son père était un oncle maternel à Yayi. Quand elle vint à Lomé, c'était pour aider à parfaire cet apprentissage de la langue Bariba que Yayi avait entamé avec sa sœur aînée. Sa présence servait au bain linguistique.
Bien entendu, il y avait toute cette horde de cousins que Yayi faisait déferler dans la maison chaque week-end, quand il revenait de Lomé. Cette affluence avait le don de mettre Chantal hors d'elle-même. Elle n'était pas faite pour ça. Et cette nouvelle ambition politique de son mari la rendait particulièrement irritable, parce qu'elle justifiait la présence dans la maison d'un monde qu'elle ne maîtrisait. Elle n'avait d'ailleurs jamais maîtrisé personne, et préférait passer ses week-ends à Lomé plutôt que de voir ce ballet d'escrocs que, pour elle, nous étions, venir régulièrement faire la poche à son mari.
Elle avait sa lecture des choses, et on ne pouvait pas la lui reprocher. Elle connaissait mieux son mari que nous tous. Du moins le croyait-elle. En tout cas, c'était limpide dans son esprit : Boni ne pouvait pas être Président de la République. Elle passait donc l'essentiel de ses week-ends à Lomé et personne ici ne s'en plaignait. Le petit Jean-Marc n'était pas son unique enfant. Elle avait eu sa fille aînée d'une première relation et Yayi en prenait particulièrement soin. Je crois bien que si ce n'était pas de l'amour, ce devrait être un grand respect que Yayi a pour cette femme dont la faible empathie, devenait souvent un bouclier pour lui quand il voulait s'isoler de parents trop envahissants.
Chantal était prise dans ce tourbillon auquel elle n'était pas préparée et dont elle ne comprenait pas le sens. On doit donc à la vérité, de reconnaître qu'elle n'a pas épousé Yayi en entrevoyant la possibilité d'occuper dans la République, la place qui sera la sienne plus tard, pendant dix ans d'affilée. Comme je l'avais déjà écrit, son engagement dans le combat politique auprès de son mari fut tardif et hésitant. Elle a démarré, souvenez-vous, péniblement à Ouidah, sa ville d'origine. J'étais là lorsqu'elle prononça ses premiers mots politiques dans un fongbe écœurant. Je crois qu'elle a pris goût par la suite. Peut-être ce jour aurait-il pu marquer le début d'une proximité entre elle et moi, comme Yayi l'avait toujours souhaité. Mais, la mayonnaise à mon niveau n'avait pas pris, parce que j'étais encore trop ignorant des réalités du pouvoir.
Eh bien aujourd'hui, je peux vous dire, chers lecteurs de mes chroniques, méfiez-vous d'avoir des ennuis avec les premières dames. C'est pire que d'en avoir avec le Président de la République lui-même. Elle finira toujours par avoir ce qu'elle veut. Je ne conseille même pas d'essayer de vérifier si mon affirmation est vraie. Prenez ça comme ça. Ce serait mieux ! Ceux qui connaissent le pouvoir et l'ambiance de cour savent que c'est le lieu, comme le disait si souvent Didier Akplogan, où il faut apprendre à serrer, avec déférence, les mains qu'on ne peut pas couper. Dans ce milieu d'intrigues, il faut éviter les combats. Il vaut mieux, que de chercher à les gagner. Car, chaque victoire devient le motif d'un combat encore plus grand et plus mortel.
Ce mardi, douzième jour de campagne, quelque chose semblait ne pas bien tourner. Lorsque Yayi descendit enfin dans le séjour en bas, nous nous précipitâmes vers lui. Et mon choc fut grand quand je compris l'objet de tout cet atermoiement depuis le matin. La tournée électorale sur Abomey et le département du Zou était annulée !
J'avais du mal à croire mes oreilles. Mais, Yayi semblait avoir pris une décision définitive. En un éclair, certaines blessures que j'avais eu en percevant sa méconnaissance ou ses préjugés sur le milieu fon, refirent surface. Je croyais pourtant que l'accueil qui lui avait été réservé par les rois Dédjalagni et Béhanzin, lors de sa première entrée à Abomey, avait changé les choses à son niveau. Ou alors ma susceptibilité sur ce sujet me faisait-elle prendre l'annonce par le mauvais bout.
Je rongeais mon frein en suivant l'argumentation que faisait Yayi. L'annulation de l'étape d'Abomey et du département du Zou, n'était pas, expliqua-t-il, liée à des questions sécuritaires. Il fallait, selon lui, éviter de froisser les Soglo et se fermer les portes des négociations pour le second tour. Ce cas serait donc différent de celui du Couffo où les problèmes sécuritaires était évidents. Le raisonnement me laissa d'abord sans voix, tellement il me paraissait absurde.
Comment pouvait-on, à ce niveau de parcours, tomber dans des analyses aussi faciles, me demandais-je. Le second tour, c'est en effet pour ceux qui passent le premier tour. Et dans un scrutin au suffrage universel, toutes les voix comptent, autant qu'elles s'équivalent. C'était tout de même facile à comprendre. Et dans une élection présidentielle telle que la nôtre, les populations prennent de façon systématique, pour un manque d'égard, qu'un candidat ne se présente pas physiquement sur leur territoire. Et cela se ressent toujours directement au fond des urnes.
Je savais l'ambiguïté des relations entre Yayi et les Soglo. Je savais qu'il n'appréciait pas particulièrement le candidat de la _"Renaissance du Benin"_, Léhady Soglo qui fut le principal obstacle à un soutien direct du parti à nous dès le premier tour. Mais, je comprenais surtout que Yayi n'intégrait pas encore très bien les dynamiques électorales en cours dans la cité royale. L'absence dans la compétition de Nicéphore Soglo, laissait le jeu très ouvert à Abomey, entre Léhady Soglo, Yayi et Lazare Séhouéto. Adrien Houngbédji et Bruno Amoussou n'y volaient pas haut, pour des raisons que nous avons largement évoquées dans les chroniques précédentes.
Ma lecture de la situation à Abomey et dans tout le département du Zou était celle-ci : pour ce scrutin présidentiel de 2006, Yayi n'arriverait pas en tête. Mais, il aurait eu bien tort de compter sur d'incertaines combines d'entre deux tours pour y obtenir des suffrages dont il pouvait directement obtenir une bonne partie, en livrant bataille jusqu'au bout. L'électorat fon suit Nicéphore Soglo, mais ne lui appartient pas. Les fiefs politiques fonctionnent comme ces veuves dont le veuvage ne dure que le temps de la mise en terre de l'époux défunt. C'est d'ailleurs souvent en pleines funérailles qu'elles repèrent le nouvel amant. Abomey n'était pas hostile à Yayi. Mais, l'en convaincre était une autre paire de manche.
Les discussions furent très ouvertes et très animées ce jour-là à Cadjèhoun. Il était déjà 14 heures et cette journée de mardi était perdue. Nous nous séparâmes sans une idée claire sur la conduite à tenir par rapport à Abomey et au Zou. Quelqu'un, quelque part lui faisait un chantage politique grotesque. Notre campagne semblait désormais au point mort. Il promit racheter la journée en rencontrant dans la soirée, le comité des sages de Cadjèhoun qui demandait à venir lui dire son soutien.
_"Tiburce, je t'appelle le soir"_, me dit-il, lorsqu'à mon tour, je lui serrai la main avant de sortir du séjour. Je repartis, en espérant qu'il fera le choix réaliste qui convenait à la géopolitique de la ville d'Abomey et du département du Zou.
(✋À demain)
*Tibo*
Le ministre de la Santé Benjamin Hounkpatin a été nommé président du Comité de pilotage de la réforme de la pharmacie, du médicament et des explorations diagnostiques au Bénin, dénommée autrefois Commission de réflexion sur la réforme de la pharmacie. Sa nomination a été entérinée par un arrêté présidentiel en date du 20 juin 2018. Le ministre de la santé vient ainsi remplacer Joseph Djogbénou, promu au poste de président de la Cour Constitutionnelle.
Selon les informations, Benjamin Hounkpatin sera assisté, dans l'exercice de sa mission, par le ministre de la Justice Me Sévérin Quenum, nommé en qualité de Vice-président du Comité. Le Conseiller spécial du président de la République, Johannes Dagnon est aussi nommé comme membre de cette structure.
Avec l'entrée de ces personnalités, l'effectif des membres du Comité de pilotage passe de 15 à 17.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)
La Centrale d'achat des médicaments essentiels et consommables médicaux (CAME) n'est plus autorisée à exercer ses activités au Bénin. Le gouvernement vient de prendre un décret portant retrait de l'agrément qui lui a été accordé.
''L'agrément accordé à la Centrale d'achat des médicaments essentiels et consommables médicaux est retiré'', précise le Décret nº 2018-253 du 20 juin 2018. Le ministre de la santé est instruit pour dénoncer la convention de partenariat signé entre le gouvernement et la CAME, le 29 septembre 2010.
''Une Assemblée générale de la CAME sera convoquée dans un délai de 08 jours, pour compter de la date de signature du présent décret, en vue des dispositions urgentes à prendre, souligne le document.
Cette mesure a été prise suite à l'affaire ''faux médicaments'' dans laquelle plusieurs structures grossistes de distribution de produits pharmaceutiques ont été condamnés par la justice.
D. M.
Les services de météorologie prévoient des pluies intenses cette semaine sur les côtes du Golfe de Guinée. Selon un communiqué de l'Office national de la protection civile du Togo, des averses de pluies débutées dans la nuit de 18 juin continueront de façon intermittente de s'abattre sur Lomé et ses environs. Ce qui ne va pas épargner les capitales voisines situées sur les mêmes latitudes.
La direction de la météorologie n'exclut pas de risque d'inondations et lance l'alerte rouge.
Selon les prévisions météorologiques, le risque serait encore élevé, samedi 23 et dimanche 24 juin 2018. Les populations sont invitées à redoubler de vigilance et à prendre un minimum de précautions pour éviter le pire.
Ces prévisions météorologiques sont aussi valables pour les le Bénin, le Ghana autres pays voisins. Les pluies diluviennes ont créé, à Abidjan, il y a quelques jours, une catastrophe avec une vingtaine de morts et de nombreux dégâts matériels.
Pour le moment, les autorités béninoises se gardent de tout commentaire sur cette menace.
F. A. A.
Encadré
En cas de pluie et de risque d'inondation
Quelques précautions à prendre :
· Pensez à couper l'électricité et n'utilisez AUCUN matériel électrique
· Ne permettez pas aux enfants de sortir, surtout quand ils sont seuls
· Ne prenez pas votre voiture dans les zones très inondées
· Mettez vos papiers importants à l'abri dans des sacs plastique et en hauteur
· Mettez à l'abri, en sac plastique le nécessaire de bébé (couches, lait, biberons, vêtements de rechanges, carnet de santé)
· Fermer vos poubelles dans des sacs et mettez-les en hauteur
· Mettez à l'abri les produits sensibles. En particulier les produits chimiques, les produits d'entretien et les médicaments, afin d'éviter toute contamination ou pollution en cas de submersion
· Ne marchez pas les pieds nus
· Les souris et rats fuient l'eau, ne les touchez pas
· Evitez de boire l'eau du robinet privilégier les bouteilles. Des risques de contamination des canalisations ne sont pas à exclure.
· Pensez à appeler les secours avant les vidéos et selfies.
En cas de situation d'urgence, appelez les services secours (sapeurs pompiers, police et autre)
N.B : Pensez à enregistrer leurs numéros dans vos téléphones. Les mails pourraient être inaccessibles quand vous en aurez besoin.
L'opération du Recensement national de l'agriculture (RNA) a été officiellement lancée, ce vendredi 22 juin 2018, à la Marie de Tori-Bossito. Cette cérémonie, présidée par le Ministre en charge de l'Agriculture et de la Pêche, Gaston Dossouhoui, a connu la présence de plusieurs partenaires et acteurs du secteur agricole.
Financé par la FAO pour un montant d'au moins 7 milliards de francs CFA, ce projet va durer trois ans et consistera à collecter, traiter et diffuser des données structurelles quantitatives et qualitatives sur le secteur agricole. « Ces données seront collectées directement auprès des exploitations agricoles et les agents collecteurs seront astreints au secret professionnel absolu sous peine de sanction pénale », a affirmé le ministre Gaston Dossouhoui. Tout en rassurant les acteurs du monde agricole, il a confié que ledit projet pourra créer de l'emploi.
Robert Tolégbon, maire de la commune de Tori-Bossito, a salué l'initiative de l'opération RNA et a souligné qu'elle permettra à la commune de reprendre sa place de premier grenier de l'Atlantique. « Ce projet permettra de rationnaliser et de moderniser l'agriculture », a ajouté le représentant du préfet de l'Atlantique, Robert Hounsou.
Plusieurs autres activités ont marqué cette cérémonie telles que : la mise en place et la remise de kits aux membres des bureaux départementaux du RNA de l'Atlantique, du Littoral et de l'Ouémé.
Akpédjé AYOSSO (Stag.)
Pour le plus grand malheur de Adrien Houngbédji, Albert Tévoédjrè, vindicatif, se souviendra longtemps de cette humiliante sortie de scène qui lui fut infligée en 1995. Ainsi, le _"renard de Djrègbé"_, dit-on, sera pour beaucoup, dans le pourrissement de l'ambiance au sein de l'exécutif et qui débouchera, en 1998, sur la démission d'un premier ministre qui ne mérita guère mieux, dans l'opinion publique, que le surnom peu flatteur de _"premier ministre kpayô"_.
Le PRD, Parti du Renouveau Démocratique, se veut fils héritier du PRD, Parti Républicain du Dahomey. Mais, à cette grande nuance près, que le fauteuil présidentiel qu'occupa Sourou Migan Apithy, et qui le fit entrer dans l'histoire, semblait de plus en plus un rêve inaccessible pour Adrien Houngbédji qui, comme en 1996, arriva troisième à l'élection présidentielle de 2001. Il avait certes réussi à se hisser à la présidence de l'Assemblée nationale en 1999, avec le soutien du parti _"La Renaissance du Bénin"_, RB.
Mais, président de la République, c'était autre chose. Albert Tévoédjrè lancera d'ailleurs très vite les hostilités pour le challenge de 2006, à peine l'élection de 2001 terminée. Le rancunier renard saisit, en effet, l'occasion d'un symposium tenu à Cotonou et auquel prenait part le président de la Banque ouest-africaine de développement, Yayi Boni, pour lui glisser à l'oreille, dans un yoruba passable : _"jeune homme, prépare-toi. En 2006, ce sera le tour du centre"_.
Vous convenez avec moi que cette déclaration visionnaire du _"renard de Djrègbé"_ n'était pas que le fait d'un analyste surdoué. C'était surtout, à mon avis, une expression de son engagement irréductible à se venger, ad vitam, de cette mise sous boisseau prématurée de sa suprématie politique sur le bloc sud-est. Tout le monde savait de quoi Albert Tévoédjrè était capable, depuis qu'il alla sortir Kérékou de sa retraite sous les filaos, pour le remettre en selle en 1996, contre Nicéphore Soglo.
On se souvient aussi, par exemple, du tintamarre assourdissant qu'il orchestra après que la première dame d'alors, Rosine Soglo, a bénéficié, à hauteur de dix millions, d'une prise en charge d'une opération chirurgicale sur son œil gauche. _"Je ne connais, dans ma vie, qu'une seule première dame. Et c'est ma mère !"_, avait-il lancé, avec une mauvaise foi à enseigner dans toutes les écoles d'art oratoire, au cours d'un débat télévisé de l'époque, et qui mobilisait toute la résidence universitaire d'Abomey-Calavi, devant les deux postes téléviseurs qui servaient à éveiller la conscience politique des jeunes étudiants que nous étions.
Je ne vivais pas en résidence universitaire. Nous partagions, à trois, une pièce _"entrer-coucher"_, à cinq minutes de marche du campus. Le propriétaire, un instituteur plutôt véreux, n'avait pas hésité à nous louer une des chambres à coucher du bâtiment dans lequel il vivait avec sa famille. Il avait juste perforé une porte dans le mur arrière de cette pièce. Cette porte devint notre porte d'entrée à nous. Quant à la porte entre son séjour et la chambre à coucher qu'il nous mit en location, il ne se donna pas la peine de l'emmurer. Non ! Il nous donna platement la garantie qu'il l'avait fermée à double tour, de l'autre côté.
Nous n'en faisions d'ailleurs pas toute une histoire, car qu'avions-nous à mettre en sécurité ? Cette table à deux chaises, alors que nous étions trois ? Cette provision de haricots que l'un d'entre nous recevait régulièrement de ses parents depuis Banikoara ? L'étui de _"gari"_ que nous délayions, souvent plusieurs fois dans la journée, de préférence sans sucre, pour, croyions-nous, _"sortir le palu"_ de notre corps ? Ou bien cette vieille lampe-tempête qui, parfois, nous lâchait en pleine nuit pour pénurie de pétrole ?
Aucun voleur ne penserait tout de même à nous priver de cet unique tableau qui, d'ailleurs, était toujours rempli de formules chimiques que l'un d'entre nous y gravait en permanence, lui étant étudiant en faculté de _"Chimie-Biologie-Géologie"_. À moins de nous voler nous-mêmes, aucun voleur n'avait à prendre en cible notre chambre. Ainsi, nous dormions libres. Ainsi, nous dormions heureux. Et si ce n'étaient ces audacieuses souris qui, nuitamment, organisaient la bamboula autour de nos réserves alimentaires en sautillant parfois sur nous, nous aurions un sommeil parfait.
Notre distraction favorite était donc ces émissions télévisuelles que nous allions suivre à la résidence universitaire. Pour rien au monde, nous n'acceptions de rater l'émission, d'abord bimensuelle, puis hebdomadaire, _"Un tour de vis"_, animée sur la télévision nationale par Francis Zossou, qui révéla toute une génération d'artistes, mais aussi de débatteurs politiques de talent. Ma génération est entrée à l'université à un moment où le mouvement étudiant, conduit par un tribun comme Séraphin Agbahoungbata, était à son apogée. C'est dans cette ambiance brûlante que des jeunes comme nous, apprirent, par les œuvres du _"renard de Djrègbé"_, comment, au lieu d'utiliser les dix millions pour soulager nos conditions de vie, le président Nicéphore Soglo avait préféré les utiliser pour opérer l'œil gauche de sa femme. Eh bien, croyez-moi, notre frustration fut bien grande.
Ce Tévoédjrè-là, il fallait ne pas le chercher. Et Houngbédji, pour son grand malheur, comme je l'écrivais tantôt, l'avait contre lui pour cette élection présidentielle de 2006. Mais, il y en avait un autre, plus jeune, qui, sans avoir un compte particulier à solder avec Adrien Houngbédji, n'en deviendra pas moins un des actifs pions du yayisme naissant, dans les départements de l'Ouémé et du Plateau. Il s'agit de Issa Badarou-Soulé, ex-sémillant directeur général du port autonome de Cotonou sous le régime du président Nicéphore Soglo. On se souvient de ce personnage au physique de dandy, qu'il savait rehausser par des costumes sur mesure. Beaucoup de rumeurs circulaient à l'époque sur les pouvoirs mystiques qu'il détiendraient et qui justifieraient sa longévité à la tête du poumon de l'économie nationale qu'était le port autonome de Cotonou.
Le conseiller technique à l'économie du président Soglo qu'était Yayi, en ce temps, n'en menait pas large devant le puissant directeur général du port qu'était Issa Badarou-Soulé qui, secrètement, nourrissait des ambitions présidentielles pour 2001, avec l'hypothèse que le président Nicéphore Soglo, réélu en 1996, serait constitutionnellement forclos en 2001. Ce genre de calcul facile que le retour aux affaires du Général Mathieu Kérékou en 1996 démentira, était aussi pourtant le même que faisait Yayi, qui se voyait aussi succéder à Soglo en 2001. Les deux ambitieux finirent par se parler et se faire des promesses dans le style de la mafia sicilienne : _"si ce n'est toi, ce serait moi "_.
L'échec de Soglo en 1996 bouleversa les bases du deal, mais les engagements mutuels demeurèrent et Issa Badarou-Soulé, affaibli par ses ennuis judiciaires et tracasseries de tous genres après le retour du Général Mathieu Kérékou, se résolut à admettre que ce serait plutôt à lui de soutenir Yayi pour l'élection présidentielle de 2006. Yayi sut d'ailleurs le faire fonctionner sur cet engagement, autant qu'il le tenait en méfiance. Il n'oubliera jamais que cet ami avait les mêmes ambitions présidentielles que lui. S'il arrivait à un homme de pouvoir de penser à conforter sa position en éliminant quelqu'un, il penserait prioritairement à celui qui l'a vu dans ses faiblesses. L'histoire de l'humanité abonde d'illustrations à ce sujet. Issa Badarou-Soulé, comme tant d'autres, en fera l'expérience. Mais, plus tard.
Pour le moment, le défi à relever était d'assurer à Yayi un triomphe électoral dans les départements de l'Ouémé et du Plateau, et le _"Complexe touristique Bimyns"_, érigé par l'ancien directeur général du port, à quelques encablures de Porto-Novo, devint, à partir de 2005, une base de rencontre de tous les leaders pro-Yayi de toute la région. Collette Houéto, qui sera la première à être virée du gouvernement plus tard, Hélène Aholou Kêkê, François Gbènoukpo Noudégbessi, Robert Tagnon, Tundé, et la liste est loin d'être exhaustive, ne se rendaient pas au _"CTA Bimyns"_ pour admirer le couple de lions qui y était tenu en captivité et dont le rugissement du mâle faillit me donner un jour un ulcère gastrique. Ils s'y rendaient pour peaufiner l'échec électoral d'un autre lion : Adrien Houngbédji. Deux bungalows du centre furent spécialement dédiés à ces activités que Yayi crédibilisait régulièrement par sa présence.
La longue tournée électorale que nous fîmes ce lundi, onzième jour de campagne, dans le département de l'Ouémé, et que nous bouclâmes dans la nuit à Avrankou, nous laissa comme une certitude : nous ne battrons pas Adrien Houngbédji dans son fief.
Mais, contrairement au Couffo, nous y avons un courant appréciable de sympathisants. Dimanche n'est pas loin, et nous pourrons bientôt vérifier tout ça dans les urnes. Mais, en attendant, un autre gros morceau nous attend : Abomey et le département du Zou.
(✋À demain)
*Tibo*
La décision rendue par la Cour constitutionnelle, ce jeudi 21 juin 2018, mettant fin au mandat du Cos-Lépi le 30 juin prochain, a suscité une vague de réactions dans le rang des formations et personnalités politiques de l'opposition.
Selon le député Guy Mitokpè, membre du Cos-Lépi, c'est une décision qui remet en cause l'une des dernières décisions prise par la Cour constitutionnelle présidée par le professeur Holo et qui fixait la fin du mandat du Cos-Lépi à la fin du mois de novembre 2018. Cette décision jurisprudentielle selon lui, révèle le premier coup de force opéré par l'actuel Cour constitutionnelle présidée par Joseph Djogbénou. « Ceci ne constitue que la première étape du plan de suppression pure et simple du Cos-Lépi, prévu dans l'avant-projet du code électoral, à déploré le député de la minorité parlementaire.
Quand le Cos-Lépi sera supprimé, poursuit-il, la société Safran pourra organiser nos élections. En ma qualité de député à l'Assemblée nationale, je constate que le plan occulte cuisiné par l'actuel régime et ses sbires est en marche, a martelé Guy Mitokpè. Pour lui, ce plan consiste à tout broyer et à tout cadenasser avant les échéances électorales. Evoquant les articles 12, 242 et 249, le député renseigne que c'est un plan bien détaillé dans l'avant-projet du code électoral où des articles ont été créés pour, dit-il, « régler les cas de certaines personnalités politiques ».
De même, le Parti pour la libération du peuple (Plp) de Léonce Houngbadji, a désapprouvé la décision de la Cour présidée par Joseph Djogbénou qui remet en cause celle de Théodore Holo concernant le mandat du Cos-Lépi. Dans un communiqué de presse rendu public, ce 22 juin 2018, il met en garde la Cour constitutionnelle et l'Assemblée nationale contre les manœuvres qui seraient en cours en vue d'empêcher le Cos-Lépi de jouer pleinement sa mission.
Face à cette actualité et suivant l'évolution très critique de la situation nationale, la Coalition pour la Défense de la Démocratie au Bénin (CDD-Bénin) et le président du parti Restaurer l'espoir, Candide Azannaï, ont tenu une réunion de crise, ce vendredi 22 juin 2018, à Cotonou. La décision de la Cour Djogbénou, fixant la fin du mandat de l'équipe du Cos-Lépi au 30 juin 2018 au lieu du 30 novembre 2018 était au cœur des échanges.
Aucun détail n'a filtré de la rencontre. Mais tout porte à croire qu'ils vont aussi désapprouver la décision de la Cour Djogbénou.
F. Aubin AHEHEHINNOU
Le président de la Cour constitutionnelle, Joseph Djogbénou, a reçu en audience dans l'après-midi de ce vendredi 22 juin 2018, le président du Conseil d'orientation et de supervision de la liste électorale permanente informatisée (Cos-Lépi). Après le tête-à-tête entre les deux personnalités, le président du Cos-Lépi s'est confié à la presse.
Selon Janvier Yahouédéhou, cette audience était prévue depuis de longue date et fait partie du calendrier de rencontre de l'institution qu'il préside. « Le Cos-Lépi a envie de faire un travail en intelligence avec les autres institutions de la République », a-t-il souligné avant de préciser qu'il y avait des problèmes techniques pour lesquels il fallait avoir l'avis du président de la Cour constitutionnelle surtout en ce qui concerne le rôle, la fonction et la tâche principale du Cos actuel qui consiste à actualiser la liste pour préparer les élections de 2019. « Nous avons quelques soucis techniques par rapport à comment procéder de façon efficiente. C'est pour cela que nous avons cherché à rencontrer le président de la Cour constitutionnelle qui nous a donnés son avis », a ajouté le président du Cos-Lépi.
Pour cette audience, Janvier Yahouédéhou était accompagné d'autres membres du Cos-Lépi.
F. Aubin AHEHEHINNOU
Suite à la décision de la Cour constitutionnelle, ce jeudi 21 juin 2018, qui met fin au mandat des membres du Cos-Lépi (Conseil d'orientation et de supervision de la liste électorale permanente informatisée) présidé par M. Janvier Yahouédéhou, le 30 juin prochain, le parlement est appeler dans les prochains jours, à procéder à la désignation de nouveaux membres pour l'installation d'un nouveau Cos-Lépi pour la période allant du 1er juillet au 31 Décembre 2018. Ainsi, conformément aux dispositions de l'article 220 du code électoral portant composition du Cos-Lépi, les députés de la majorité parlementaire vont désigner 5 membres et ceux de la minorité parlementaire, 4 membres. A ces 09 députés, vont s'ajouter le directeur général de l'Institut national de la statistique et de l'analyse économique (Insae) et le directeur du service national en charge de l'état civil.
Les tractations vont se poursuivre dans les prochains jours à l'Assemblée nationale pour la désignation des membres du prochain Cos-Lépi.
Suivant le code électoral, un député ne peut siéger plus de deux (02) fois au Conseil d'orientation et de supervision au cours d'une même législature.
F. A. A.