(B2) Le Royaume-Uni qui est depuis de nombreuses années le pays dépensant le plus pour sa défense en Europe serait-il en passe de perdre sa première place… La réponse est : oui si on se fie aux derniers
Relève des grenadiers de la garde royale (crédit : MOD Uk)
Une question très symbolique mais aussi très politique. Toute l’argumentation britannique en effet, notamment lors du Brexit, a été de donner le premier rôle en matière de sécurité européenne au Royaume-Uni… Avec un argument sonnant et trébuchant : le budget britannique de défense est le premier de la classe européenne. Un propos qui n’est plus exact.
Au fil du taux de changes
En fait, tout dépend du taux de change Livre Sterling/Euro. Ainsi avec un taux de 1,15 (comme la semaine dernière), le Royaume-Uni demeure à la première place dans le classement européen des budgets de défense, que l’on prenne les budgets prévus pour 2018/20 19 (37,8 milliards £) ou pour 2019/2020 (38,8 milliards £).
A un taux de 1,12 — comme au début de cette semaine avec la chute de la livre et les errements de la politique locale sur le Brexit —, le budget britannique passe derrière le budget allemand. L’Allemagne devrait en effet sacrément augmenter son budget défense pour 2019 (fruits de la croissance oblige) et passer à 43,2 milliards d’euros, selon la dernière mouture du projet de loi de finances votée par le Bundestag (1).
Si le taux de change remonte, le budget britannique repassera devant. Mais ce temps de premier de la classe est compté.
Un rattrapage progressif
Quel que soit le taux de change ou les évolutions annuelles, il existe en effet une tendance de fond. L’Allemagne est en passer d’effectuer un rattrapage, au moins en termes budgétaires, de son effort de défense. Le budget allemand est déjà passé à la seconde place, reléguant la France à la troisième place (35,8 milliards pour 2019). En 2020 ou 2021, soit dans un faible laps de temps à l’échelon stratégique — le budget allemand devrait passer à la première place, reléguant le Royaume-Uni à la seconde place… Ce pour certaines années.
Une évolution stratégique à très court terme
Au niveau de la croissance, et de la bonne santé budgétaire allemande, et des engagements de ses responsables politiques, on peut prévoir que la progression du budget allemand va perdurer. C’est un changement stratégique notable… au moins en termes financiers, de capacités d’équipements, d’industries ou de recherche (2). Au jour du Brexit, le 29 mars, même si les deux évènements ne sont pas liés, ce sera pour le Royaume-Uni une certaine ‘claque’ à ce qui est (à juste titre) une fierté nationale.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) les A400-M « Atlas » britanniques ont réalisé un test inédit d’aérolargage de fret en début de semaine. 23 tonnes de cargo parachutées ! Un record pour la RAF
(crédit : MOD Uk)
Ces largages ont été réalisés dans le cadre d’essais supervisés par le Département soutien et équipement du ministère de la Défense (Defence Equipment and Support DE&S), la Royal Air Force RAF, le Centre de guerre aérienne et l’Unité interarmées de test et d’évaluation du ravitaillement en vol (Joint Air Delivery Test and Evaluation Unit and Air Warfare Centre), QinetiQ et Airbus.
James Dowson, chef de l’équipe de livraison de l’Atlas A400M de DE&S, le confirme : « Ces essais réussis constituent une démonstration impressionnante de la capacité de l’A400M à livrer le fret essentiel là où il est nécessaire. » L’A400M a pu ainsi larguer presque le double du poids maximal d’un C-130J Hercules (environ 15 tonnes).
NB : l’A400M est actuellement en service dans les 24e et 70e escadrons de la RAF, basés à Brize Norton.
(RM et NGV)