(B2) 17 ans après le début de l’intervention de l’OTAN en Afghanistan, il est bon de se souvenir…
Dans la balance des efforts européen et américain, et de la célébration de l’effort américain vital pour l’Europe dans les guerres 14-18 et 39-45, on oublie souvent l’effort, plus récent mais tout aussi notable, des Européens en réponse à l’appel à l’aide des Américains en Afghanistan. Une intervention mise en place dans le cadre de l’OTAN, à l’initiative des Américains et selon leurs principales orientations, après les attentats du 11 septembre 2001, mais qui a suscité un engagement net des Européens.
Un tiers des effectifs…
Selon la base de données B2 sur l’Afghanistan, les Européens ont en effet fourni (tous pays confondus, Danemark et Royaume-Uni inclus) environ un tiers des effectifs — ce qui n’est pas négligeable.
… et un quart des pertes
Ils ont subi durant les 17 ans d’intervention — dans la FIAS, la force internationale d’assistance à la sécurité (ou International Security Assistance Force IFAS) puis dans l’opération Resolute Support —, 25% des pertes : 875 décès constatés exactement sur les 3557 totalisés sur l’intervention (1).
Le Royaume-Uni a de loin été le pays le plus ‘engagé’ avec 455 décès, suivi par la France (86 décès) et l’Allemagne (54 décès). Proportionnellement à sa taille, c’est cependant le Danemark qui a payé le plus lourd tribu (43 décès). Hors UE, c’est le Canada (avec 158 décès).
Le décompte des blessés plus difficile
Le décompte des blessés est plus difficile à recenser. D’une part car les pays ne mettent pas vraiment ces statistiques au grand jour. D’autre part car ces données sont plus complexes à compiler.
2188 blessés au combat chez les Britanniques
Pour avoir une idée, on peut prendre l’exemple de l’engagement britannique, le plus notable et le plus documenté. Sur la période 2001-2014, les Britanniques recensent 7436 blessés et malades (toutes causes confondues) admis dans leurs hôpitaux de campagne. Sur ce chiffre, il y a 5248 malades et blessés hors combat et 2188 blessés ‘en action’, dont 616 sérieusement atteints. Cela conduit à un ratio mort/blessés de 1 pour 5 si on prend uniquement ce dernier chiffre (et un ratio de pour 1 pour 16 au total). 250 soldats ont subi une amputation selon les statistiques officielles compilées par le quotidien The Guardian. Cela ne comprend pas les victimes, notamment de troubles psychologiques, qui se déclareraient ensuite.
Et 450 chez les Français
Pour la France, sur la même période selon une étude épidémiologique menée par le médecin des armées de l’hôpital Percy, Clément Hoffmann, avec plusieurs confrères (2), on recense 89 décès et 991 blessés et malades, dont 450 au combat ou par IED. Soit un ratio mort/blessés d’1 pour 5, sensiblement identique aux Britanniques.
Une estimation de 4300 blessés
Si on applique ce ratio aux pertes européennes, on atteint ainsi un chiffre d’environ 4300 blessés au combat résultant de l’engagement en Afghanistan pour les troupes des différents pays de l’Union européenne.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) La Belgique s’est dotée depuis le 22 novembre d’une brigade motorisée, constituée à partir de l’ancienne Brigade médiane.
(crédit : MOD Belgique / Malik Azoug)
Evolution nécessaire face à l’évolution des menaces
Mission principale comme l’a exprimé le colonel Jean-Louis Crucifix, commandant de la Brigade : « synchroniser les effets des unités de combat, des unités d’appui au combat et d’autres services ». « C’est nécessaire pour répondre aux évolutions géopolitiques et au nombre croissant de menaces auxquelles la Belgique est actuellement confrontée » a-t-il ajouté. « Rien ne change pour les unités », a rassuré le chef de la composante terre, le général-major Marc Thys. « Leurs missions restent les mêmes, mais nous pourrons désormais travailler ensemble, de plus en plus en équipe. »
De nouveaux équipements à venir
Ces unités seront équipées pour partie des nouveaux blindés Griffon et Jaguar développés dans le cadre d’un partenariat stratégique avec la France (programme dit CaMo comme Capacité motorisée), comme du système de radios connectées Scorpion (Système d’Information de Combat Scorpion), et donc pleinement opérables avec les Français.
Des unités de combat, de l’artillerie, du génie et des communications
En pratique, les cinq unités de combat de la Brigade Médiane deviennent maintenant les unités de combat de la Brigade Motorisée. Il s’agit du 1/3 bataillon de Lanciers, le bataillon des Chasseurs Ardennais, le bataillon Libération – 5 Ligne, le bataillon 1 Carabiniers / 1 Grenadiers et le bataillon 12ème de Ligne Prince Léopold / 13ème de Ligne.
Ils seront appuyés par le bataillon de Chasseurs à Cheval, le bataillon d’artillerie, les 4 et 11 bataillons Génie. Pour les soutiens logistique et aux communications, la nouvelle brigade peut compte sur le 4 et le 18 bataillon Logistique comme sur sur les 4 et 10 ‘Groupes systèmes de communication et d’information’ (CIS).
Les camps d’entraînement de Marche-en-Famenne et de Beverlo vont être ultérieurement ajoutés à la nouvelle brigade.
Le quartier général de la Brigade Motorisée sera sur deux emplacements, respectant ainsi l’équilibre linguistique du pays : un quartier général à Leopoldsburg / Bourg-Léopold (Flandre) et un autre à Marche-en-Famenne (Wallonie) où le commandant de la brigade aura son bureau.
(NGV)