(B2) Finalement une petite dizaine de pays de l’Union européenne ne signeront pas le pacte sur les migrations de l’ONU à Marrakech les 10 et 11 décembre : la Hongrie, l’Autriche, la Pologne, la Tchéquie, la Slovaquie, la Bulgarie la Slovénie, la Croatie et l’Italie. La Belgique se tâte encore. L’Estonie devrait finalement signer après réflexion…
D’un point de vue politique, même s’il y a des convergences entre ces gouvernements, il n’y a pas beaucoup de points communs. Certains d’entre eux sont en coalition avec l’extrême-droite (Autriche, Italie, Bulgarie), mais pas tous. D’autres naviguent entre un gouvernement conservateur assez classique (PiS en Pologne), un gouvernement chrétien-démocrate, à tendance personnelle (Viktor Orban en Hongrie), un gouvernement de centre gauche (Slovaquie) avec une tendance libérale (Babis en république Tchèque). C’est un certain hétéroclisme qui ne peut être résumé au seul vocable, trop facilement utilisé, de ‘populisme’.
Au niveau géographique, c’est la même constatation qui peut être faite. Certes la plupart de ces pays sont situés à l’Est de l’Europe, et ont adhéré lors de la dernière grande vague d’élargissement en 2004 ou 2007, mais d’autres sont au sud ou au centre de l’Europe et sont depuis plus longtemps dans l’Union (Autriche), voire en sont fondateur (Italie). De la même façon, indiquer qu’il s’agit des ‘Visegrad’ (les quatre pays Pologne, Tchéquie, Slovaquie et Hongrie) est très réducteur.
Tous ont été confrontés avec une vague migratoire de 2015. Certains de très loin (Pologne, Rép. Tchèque), d’autres de beaucoup plus près, en première ligne (Italie, Bulgarie) ou en seconde ligne (Autriche, Croatie, Hongrie, …).
En revanche, ce qui est frappant quand on regarde cette carte, c’est une certaine communauté historique. Si on excepte la Bulgarie, tous sont issus (peu ou prou) du démembrement de l’empire austro-hongrois, qui s’est fracassé il y a cent ans sur la première Guerre mondiale. Un empire parcouru de tensions entre une tendance autoritaire, conservatrice et une tendance libérale, décentralisatrice, unioniste…
Ce sont souvent des pays qui ont dû faire face une vague à laquelle ils n’étaient pas préparés politiquement ou historiquement. Des pays où les contours du territoire ou l’indépendance de l’État même sont souvent récents, et qui a besoin d’affirmer à la fois le contrôle de ses frontières et sa capacité de diriger. On n’est pas uniquement dans de la politique pure, mais dans de la psychologie collective, qu’entretiennent ces gouvernements ou qu’ils reflètent.
Il ne s’agit pas, ici, de tirer des conclusions, mais d’éveiller des pistes de réflexion pour comprendre, plutôt que d’essayer de faire des classifications sommaires, des condamnations hâtives ou des analyses politisées. En Europe, il n’y a jamais des bons, d’un côté, des méchants, de l’autre.
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) Les Américains ont mené, jeudi (29 novembre) une attaque aérienne, avec frappe de précision, dans le sud libyen, vient d’annoncer le commandement US pour l’Afrique (Africom).
Cette frappe, menée avec l’accord gouvernement libyen d’accord national (GNA), près d’Al Uwaynat, en Libye, a permis de « tuer onze terroristes du Maghreb islamique (AQMI) et de détruire trois véhicules » ajoutent les US. « À ce stade, nous estimons qu’aucun civil n’a été blessé ou tué lors de cette frappe ».
Ce n’est pas la première fois que les USA visent les combattants d’AQMI en Libye, c’est même la troisième fois. La dernière attaque contre AQMI s’est déroulée « le 13 juin 2018, entraînant la mort d’un terroriste ». « Nous sommes déterminés à maintenir la pression sur le réseau terroriste et à empêcher les terroristes d’établir un refuge sûr » précisent les Américains. « Nous maintiendrons la pression sur leur réseau et ils resteront vulnérables où qu’ils se trouvent », a déclaré le général des Marines, Gregg P. Olson, directeur des opérations de US Africom.
(NGV)