Seize chefs d’État et de gouvernement de l’Union, dont ceux de l’Allemagne, de la France, de l’Italie et de l’Espagne, se sont retrouvés dimanche après-midi à Bruxelles, à l’invitation de la Commission, pour tenter de régler une « crise des migrants » qui… n’existe pas. Dès son arrivée, Emmanuel Macron l’a reconnu: la situation aux frontières de l’Union n’a plus rien à voir avec celle du pic de 2015, car les États ont « réussi, par un travail conjoint, à réduire fortement les flux ».
En réalité, l’Europe traverse « une crise politique » a martelé le chef de l’État français, des pays gagnés par la « lèpre » nationaliste, selon les mots qu’il a employés, jeudi à Quimper, saisissant le prétexte des migrants pour s’attaquer au projet européen lui-même : « le défi qui est le notre, c’est le défi qui est lié à la pression politique dans certains États membres », a-t-il insisté hier à Bruxelles. « Certains essaient d’instrumentaliser la situation de l’Europe pour créer une tension politique et jouer avec les peurs ». D’où ce mini-sommet improvisé avec les États intéressés pour tenter de déminer le Conseil européen de jeudi et de vendredi afin qu’il puisse se concentrer sur l’essentiel, l’approfondissement de la zone euro. Opération réussie, selon le chef de l’Etat, même si cette réunion n’a accouché d’aucun texte écrit : « la discussion d’aujourd’hui a permis de réaffirmer nos valeurs » en particulier « la lutte contre les extrêmes ». Reste que si l’Italie et l’Autriche avaient fait le déplacement, le groupe de Visegrad (Pologne, Hongrie, Tchéquie, Slovaquie), les durs parmi les durs, est resté à la maison pour marquer son refus de toute solution européenne.
Une montée des tensions qui surprend
La crise a éclaté le 10 juin lorsque le ministre de l’Intérieur italien de la Ligue (extrême-droite), Matteo Salvini, a décidé de fermer les ports de son pays aux migrants sauvés en mer par les ONG. Son collègue allemand, Horst Seehofer, membre de la CSU, la branche bavaroise de la CDU qui se sent menacée par l’extrême-droite de l’AfD avant les élections régionales de l’automne, a annoncé dans la foulée qu’il n’hésiterait pas à faire tomber la chancelière allemande, Angela Merkel, si elle ne durcissait pas sa politique migratoire, notamment en refoulant les migrants entrés via un autre pays de l’Union (ce que l’on appelle les « mouvements secondaires »). Enfin, le chancelier autrichien, le conservateur Sebastian Kurz, qui a remis les clefs du ministère de l’Intérieur aux néo-nazis du FPÖ, a proclamé, pour couronner le tout, la naissance d’un « axe des pays de bonne volonté » contre l’immigration, « axe » constitué, un hasard sans doute, de l’Allemagne, de l’Autriche et de l’Italie…
C’est peut dire que cette brutale montée des tensions a surpris. Certes, on savait que le fonds de commerce de la Ligue ou du FPÖ était la xénophobie, et qu’ils saisiraient la première occasion pour montrer leurs muscles, mais personne ne s’attendait à ce que la CSU menace de faire tomber Angela Merkel, ce qui met bien plus en péril la stabilité de l’Union que les moulinets de Salvini. Pourquoi une telle surprise ? Tout simplement parce que la politique d’endiguement mise en œuvre par l’Union a parfaitement fonctionné après le pic de 2015 et l’arrivée de plus de 1,26 million de réfugiés syriens, irakiens, afghans, mais aussi de migrants économiques via la Grèce et la route des Balkans. Selon les chiffres que la Commission a transmis aux Etats, au premier semestre 2018, on compte seulement 50.000 entrées illégales dans l’Union, soit, par exemple une chute de 77 % des arrivées en Italie par rapport à 2017. En clair, dans un espace de 500 millions de personnes, cela signifie que le robinet est fermé. « Les solutions européennes ont été efficaces », a martelé Emmanuel Macron à l’issue du mini-sommet.
Des solutions européennes efficaces
Pour y parvenir, l’Union a d’abord conclu un accord avec la Turquie en mars 2016 qui, en échange d’une aide financière de 3 milliards d’euros par an (dont seule une partie a été versée), s’est engagé à fixer sur son sol les réfugiés qui s’y trouvent déjà en grand nombre, et à reprendre ceux qui réussiraient malgré tout à passer en Grèce, la Turquie gagnant au passage ses galons de « pays tiers sûr ». La route des Balkans s’est immédiatement tarie : les arrivées ont diminué de 97% par rapport à 2015. Des accords du même type ont été signés avec la Libye, le Niger et d’autres pays d’Afrique subsaharienne qui reçoivent en échange de leur coopération une aide financière. Là aussi, le résultat a été spectaculaire depuis l’année dernière, l’Aquarius n’étant qu’un épiphénomène : les entrées ont chuté de 77 %.
À ces accords, se sont ajoutés la construction de barrières physiques en Europe, notamment entre la Hongrie, la Serbie et la Croatie (prolongation prévue à la frontière roumaine) ou encore entre la Macédoine du Nord et la Grèce, afin de couper la route des Balkans, et des contrôles renforcés aux frontières intérieures de l’espace Schengen (en particulier à Vintimille entre la France et l’Italie). L’Union a aussi créé un corps de garde-frontières et de garde-côtes européens (1300 personnes plus une réserve de 1500 qui iront appuyer les pays confrontés à des arrivées importantes), une proposition qui était en panne depuis 30 ans : la Commission a proposé de faire passer leur nombre à 10.000 plus une réserve de 1500 à partir de 2021.
Un consensus sur la fermeture des frontières
Autant dire que, sur l’essentiel, les 28 États membres sont d’accord : il n’est pas question d’ouvrir ou de rouvrir les frontières de l’Union à l’immigration. De ce point de vue, la Commission et le Parlement européen qui demandent depuis 20 ans que des canaux légaux d’entrées soient ouverts, l’Europe étant un continent de basse pression démographique qui aura besoin dans les années à venir de travailleurs, n’ont aucune chance d’être entendus. De ce point de vue, Viktor Orban, le Premier ministre hongrois qui revendique sa xénophobie, peut triompher, lui qui a été critiqué pour sa politique brutale en 2015…
La seule question qui, en réalité, est en discussion est celle du droit d’asile. Or, il est lui aussi devenu largement théorique puisque l’Union s’est entourée d’un glacis de pays tiers qui empêche les demandeurs d’asile de venir déposer leur demande, sauf s’ils risquent leur vie pour parvenir sur le vieux continent. Pour couper ce dernier lien, Angela Merkel et Emmanuel Macron ont envisagé, mardi dernier, de créer des « centres » en Afrique du Nord sous contrôle de l’ONU, afin de trier sur place entre ceux qui pourront faire leur demande d’asile et les autres. Ainsi, tous ceux qui arriveraient sur les côtes européennes seront automatiquement considérés comme des migrants économiques et renvoyés.
Le chef de l’État français semble, depuis, avoir affiné sa position, car empêcher un étranger de déposer une demande d’asile en France est tout simplement inconstitutionnel comme il l’a reconnu. D’où sa proposition de déplacer ces centres de tri en Espagne, mais surtout en Italie, comme ils existent déjà en Grèce sous le doux nom de « Hotspot », le tout financé par l’Union. Mais Rome, et ce n’est pas nouveau, ne veut pas en entendre parler, car elle sait qu’elle se retrouverait avec des camps permanents sur son territoire (Macron a évoqué des « centres fermés ») où seraient coincés ceux dont la demande d’asile n’a pas été jugée recevable, mais que l’Union n’arriverait pas à renvoyer dans leur pays faute souvent de connaître leur nationalité ou du refus de leur État de les reprendre. « Si l’arrogance française pense transformer l’Italie en camps de réfugiés pour toute l’Europe, peut-être en versant quelques euros de pourboire, elle se fourvoie complètement » a immédiatement réagi Salvini.
La répartition du «fardeau»
L’autre point de crispation est celui de la répartition du « fardeau » des demandeurs d’asile afin d’éviter les « mouvements secondaires » qui crispent tant l’Allemagne : elle voit, en effet, arriver chez elle tous ceux que l’Italie laisse partir et qui espèrent obtenir plus facilement le statut de réfugié chez elle. L’idée est donc de les répartir d’autorité. Mais voilà : le plan de relocalisation adoptée par l’Union en 2016 (pour une durée de deux ans) de quelques 160.000 demandeurs d’asile se trouvant en Grèce et en Italie est un échec, seuls 35 % ayant été effectivement accueilli dans un pays tiers, la Grande-Bretagne et les pays de Visegrad n’en ayant accueilli aucun… En clair, s’il y a une communauté d’intérêts entre l’Allemagne et l’Italie sur le partage du fardeau, seul moyen d’éviter que les demandeurs d’asile errent d’un pays à l’autre, il n’y en a aucune entre les nationalistes italiens et leurs partenaires autrichien, polonais, hongrois, tchèque ou slovaque qui refusent d’accueillir des étrangers chez eux.
C’est pour cela que la réforme du règlement de Dublin IV sur le pays responsable du traitement d’une demande d’asile n’a aucune chance de voir le jour : la Commission propose en effet que le pays de première entrée reste responsable, sauf en cas d’afflux brutal qui entrainerait une relocalisation obligatoire, un pays ne pouvant s’y soustraire qu’en payant une amende. Et on imagine mal les pays d’Europe de l’Est plier devant la menace de Macron d’une diminution des fonds structurels (aides régionales) pour ceux qui refuseraient cette solidarité migratoire. Devant cet échec annoncé, le ministre allemand de l’Intérieur veut refouler, comme il en a le droit pendant douze mois, les étrangers vers le pays de première entrée, c’est-à-dire en pratique l’Italie, ce dont cette dernière ne veut pas entendre parler. C’est pour contourner ce blocage que Macron évoque la possibilité de conclure des accords bilatéraux ou multilatéraux entre les Etats afin de se répartir le « fardeau », ce qui éviterait que l’Allemagne ferme ses frontières.
Bref, on n’assiste pas à une bataille entre une Europe ouverte et une Europe fermée, contrairement à ce que voudrait faire croire la France, mais à un affrontement entre égoïsmes nationaux. Ce n’est pas glorieux.
N.B.: version longue de mon article paru le 25 juin
« Nous avons trouvé un accord historique à l’Eurogroupe d’hier (jeudi) sur la dette grecque », s’est félicité ce vendredi Alexis Tsipras, le Premier ministre grec, qui pour le coup avait mis une cravate (rouge, évidemment) : « une nouvelle page est en train de s’écrire, mais nous ne devons pas pour autant détruire le chemin fait sur les réformes et les efforts budgétaires ». On comprend sa satisfaction : son pays sortira le 20 août du troisième programme d’aide financière européen et s’affranchira donc de huit ans d’une tutelle de fer exercée par la Commission et l’Eurogroupe (les dix-neuf ministres des Finances de la zone euro). Et comme cadeau de départ, un nouvel allègement de la dette grecque (178 % du PIB contre 127 % en 2009, au début de la crise) détenue en grande partie (274 milliards d’euros sur 320 milliards) par ses partenaires européens.
L’accord a nécessité une longue réunion, l’Allemagne se faisant une nouvelle fois tirer l’oreille : en pleine crise politique intérieure sur la question des migrants, le gouvernement allemand ne voulait pas donner l’impression de brader « l’argent allemand » en faisant trop de concessions à Athènes. « Les négociations ont été difficiles, reconnaissons-le«, mais »je considère que le problème de la dette grecque est désormais derrière nous », a reconnu le ministre français des Finances, Bruno Le Maire.
En réalité, la question de la charge de la dette ne se pose pas réellement pour la Grèce, puisqu’elle ne rembourse pas la dette détenue par le Mécanisme européen de stabilité (MES), soit l’essentiel, un moratoire sur les intérêts courant jusqu’en 2023 même si elle l’oblige déjà à dégager un excédent budgétaire primaire (hors remboursements des autres emprunts) important pour lui permettre d’y faire face quand elle devra commencer à rembourser (3,5 % jusqu’en 2022 puis 2,2 % en moyenne ensuite). Surtout, les taux d’intérêt sont particulièrement bas (1,5 %) et le remboursement du capital n’interviendra qu’entre 2057 et 2060… C’est pour cela que la charge de la dette grecque ne représente que 2,6 % du PIB, bien moins que pour le Portugal (5%), l’Italie (4,7%) ou l’Irlande (4,1 %).
Dans la nuit de jeudi à vendredi, l’Eurogroupe ont une nouvelle fois convenu d’alléger la charge future de la dette en décidant de prolonger le moratoire jusqu’en 2032 sur 96 milliards des prêts effectués par le MES. Mieux, la maturité de cette tranche de prêt est prolongée de dix ans, soit un remboursement en 2069. Il faut bien voir que ces diverses mesures reviennent à une restructuration en douceur de la dette détenue par les Européens : le capital qui sera remboursé dans 50 ans le sera à sa valeur faciale, ce qui veut dire que, compte d’une inflation qui ne compenseront pas les taux d’intérêt particulièrement bas, le MES ne retrouvera qu’une partie de ses prêts en euros constants… Mieux, un nouveau point sur la dette sera fait en 2032 pour, éventuellement, accorder de nouveaux délais. Enfin, les Dix-neuf se sont entendus sur le versement d’une dernière tranche d’aide de 15 milliards d’euros, contrepartie aux 88 dernières réformes accomplies par la Grèce ces dernières semaines. Sur cette somme, 5,5 milliards sont destinés au service de la dette et 9,5 milliards alimenteront un «matelas financier» de plus de 24 milliards d’euros pour les 22 mois qui suivront sa sortie du programme. En revanche l’idée française d’une indexation des remboursements sur la croissance a été écartée.
Cet ensemble de mesures rend la dette grecque soutenable « à moyen terme » selon Christine Lagarde, la patronne du FMI. « Mais sur le long terme, nous avons des réserves ». À la Grèce désormais de prouver qu’elle a retenu les leçons de cette crise de huit ans particulièrement dévastatrice pour sa population.
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La fin du cauchemar, pour la Grèce et pour ses partenaires, est pour bientôt : le 21 août, Athènes sortira de son troisième programme d’aide européen depuis qu’elle a fait faillite au printemps 2010 et devra se financer à nouveau sur les marchés. Les ministres des Finances de la zone euro se sont retrouvés jeudi soir à Luxembourg pour libérer la dernière tranche d’aide financière promise et pour essayer d’alléger le fardeau de la dette (178 % du PIB), essentiellement détenue par le Mécanisme européen de stabilité (MES) et les États de la zone euro. Mais il n’est pas question de faire de cadeaux à Athènes : elle restera donc sous surveillance pour de longues années, jusqu’au remboursement du dernier euro, afin d’évite que ses comptes publics dérivent à nouveau. En clair, la Grèce va bénéficier d’un régime de semi-liberté.
La Grèce est un cas unique dans la jeune histoire de la zone euro : premier pays à bénéficier d’un plan d’aide de ses partenaires, elle est le dernier pays à en sortir. En effet, l’Irlande (2010-2013), le Portugal (2011-2014) et Chypre (2013-2016) ont tous réussi à se redresser dans le délai imparti, c’est-à-dire en trois ans. Tous ont renoué rapidement avec la croissance, Lisbonne se payant même le luxe, en 2016, avec l’arrivée de la gauche au pouvoir, de rompre avec l’austérité prônée par Bruxelles afin de relancer avec succès son économie.
L’échec de la Grèce à s’affranchir rapidement de la tutelle de Bruxelles a de multiples causes. La première est européenne : jamais la Grèce n’aurait dû entrer dans la zone euro en janvier 2001 : non seulement son économie n’était absolument pas prête à supporter un tel choc, mais elle a menti sur la réalité de son déficit public pour se qualifier, comme elle le reconnaitra elle-même en 2004, un aveu qui restera sans conséquence.Ensuite, au lieu d’achever la construction monétaire, l’Union s’est contentée de vivre sur l’acquis du traité de Maastricht de 1992. Résultat : lorsque la crise financière américaine de 2007-2008 s’est transformée en crise de la dette dans la zone euro, elle n’avait aucun instrument à sa disposition pour la gérer. Elle a donc dû les bricoler dans l’urgence, ce qui a été d’une rare complexité, en particulier parce que l’Allemagne a été particulièrement réticente à aider la Grèce. Mais les ratés ont été nombreux, les institutions européennes n’étant absolument pas équipées pour gérer l’économie d’un pays.
Surtout, elles ont montré une ignorance absolue de ce qu’était la Grèce moderne qui thésaurisait sur son image de « berceau de la démocratie » et qui était parvenue à faire croire qu’elle vivait un « miracle économique ». En réalité, elle a vécu à crédit pendant dix ans en profitant des taux bas procurés par l’euro, un argent facile qui a servi uniquement à soutenir la consommation, et non à investir dans l’économie réelle. En outre, Bruxelles n’a pas voulu voir que l’État grec était corrompu, clientéliste et prévaricateur… Fin 2009, lorsque le nouveau gouvernement socialiste a reconnu que ses prédécesseurs conservateurs avaient divisé par trois le déficit réel, il était trop tard pour enrayer la panique des marchés qui se sont débarrassés à tour de bras de la dette grecque entrainant le pays à la faillite, les taux d’intérêt demandés étant impayables.
Malgré cela, les Européens ont continué à faire confiance à un État largement inexistant pour mener à bien les réformes, ce qu’il était bien incapable de faire. Les politiques grecs ont longtemps refusé de voir la gravité de la situation de leur pays, retardant au maximum les réformes afin de préserver leur clientèle électorale. Ainsi, c’est Antonis Samaras, Premier ministre conservateur, qui a fait dérailler la sortie de la Grèce du second plan d’aide, à la mi-2014, en refusant de poursuivre des réformes pourtant restées largement théoriques en dehors des coupes dans les salaires et les retraites. C’est toute la différence avec l’Irlande, le Portugal ou Chypre doté d’États fonctionnels.
Finalement, c’est Alexis Tsipras, le leader de Syriza, un parti de gauche radicale devenu social-démocrate, parvenu au pouvoir en janvier 2015, qui se montrera le meilleur élève de Bruxelles. Après avoir engagé un bras de fer contre ses partenaires de la zone euro qu’il ne pouvait gagner, la menace d’une sortie de la Grèce de la zone euro ne faisant plus peur à personne, le jeune premier ministre a capitulé en juillet 2015 après avoir gagné un référendum contre l’austérité et a appliqué depuis avec zèle les réformes voulues par l’Eurogroupe.
Si aujourd’hui l’économie va bien, la croissance explose, le chômage se résorbe rapidement, le pays n’est pas encore tiré d’affaire : à partir de 2023, il devra commencer à rembourser l’énorme dette qu’il a contractée auprès de ses partenaires en dégageant sur le long terme un surplus primaire de 3,5 % du PIB (donc avant la charge de la dette) que tous les économistes jugent irréalistes. L’idée est donc de prolonger la durée des prêts de 2059 à 2069 (les taux sont quasiment à zéro). Même si l’Allemagne refuse encore de l’admettre, il faudra bien qu’un jour la zone euro prenne ses pertes si elle veut se débarrasser du « boulet grec » une bonne fois pour toutes et permettre à ce pays de recouvrer sa pleine liberté.
N.B.: article paru dans Libération du 22 juin