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Défense

L’Euro peine à s’imposer au niveau international

Bruxelles2 - Sun, 11/04/2018 - 09:14

(B2) La mise en place de sanctions américaines sur l’Iran, dès le 5 novembre, à visée extraterritoriale remet sur le devant de la scène le poids de l’Euro sur la place internationale. B2 a regardé où en est la monnaie unique. Le résultat n’est pas fameux.

Un retour au-dessous du niveau de l’introduction de l’Euro

Un simple graphique en témoigne… Selon les dernières statistiques de la banque centrale européenne, le poids de l’Euro a atteint aujourd’hui un niveau inférieur de près de deux points à taux de change constants à celui qu’il était lors de l’introduction de la monnaie unique comme monnaie scripturale. Il reste encore inférieur d’un demi-point à taux de change courants.

Le poids de l’Euro sur la scène internationale a rapidement augmenté passant de près de 24% à plus de 27% jusqu’à 2003 avant de se stabiliser à moins de 26%. C’est la crise financière de 2006-2007 qui a entraîné une chute rapide et constante jusqu’à se stabiliser – avec une mini-reprise en 2018.

Un niveau historiquement bas

Les économistes de la Banque centrale européenne (BCE) ne font pas l’ombre d’un doute sur cette chute. « La part de l’euro dans un large éventail d’indicateurs – est resté proche des niveaux historiquement bas de la période considérée. [Ce] malgré les signes de stabilisation générale » note la BCE dans son rapport de juin 2018. Et la remontée n’est pas là. « L’amélioration du sentiment vis-à-vis de l’euro et le renforcement de la croissance dans la zone euro, qui ont largement contribué au renforcement du taux de change de l’euro en 2017, ne se sont pas encore traduits à ce jour dans tous les indicateurs de l’utilisation internationale de la monnaie. »

La seconde monnaie au monde

Certes l’Euro reste la seconde monnaie au monde (cf. encadré), mais souvent loin derrière les USA. Elle n’arrive pas à constituer le quart le plan des réserves internationales (20,2%), de la dette (23,4%) comme des obligations (23,2% respectivement) de l’expression internationale, là où le dollar dépasse les 50% (56,3% des obligations) voire les deux tiers (62,2% de la dette et 62,7% des réserves de change). Pour les transactions de change, elle n’est qu’à un petit sixième (15,7%) là où le dollar constitue près du triple (43,8%). Ce n’est que pour les paiements effectués à l’échelle mondiale qu’elle talonne le dollar (35,7% contre 39,9%).

Utiliser le dollar : une aberration de puissance ?

Lors de son discours sur l’Etat de l’Union le 12 septembre dernier à Strasbourg, le président de la Commission européenne Jean-Claude Junker avait reconnu qu’il faut « faire plus pour permettre  à notre monnaie unique de jouer pleinement son rôle sur la scène internationale ». Et de donner quelques exemples d’aberrations économiques : « Il est aberrant que l’Europe règle 80% de sa facture d’importation d’énergie – qui s’élève à 300 milliards d’euros par an – en dollars américains alors que 2% seulement de nos importations d’énergie nous proviennent des Etats-Unis. Il est aberrant que les compagnies européennes achètent des avions européens en dollars et non pas en euros. »

Un instrument de souveraineté européenne

« L’euro doit devenir l’instrument actif de la nouvelle souveraineté européenne » affirmait encore Jean-Claude Juncker « C’est la raison pour laquelle la Commission présentera, avant la fin de l’année en cours, des initiatives pour renforcer le rôle international de l’euro. »

Leçon : le poids de l’Euro dans le monde, une nécessité pour l’indépendance européenne

C’est un demi-échec (1) pour la monnaie unique qui ambitionnait, entre autres, de permettre aux pays qui en étaient membres de renforcer leur poids sur la scène internationale.

Cette faiblesse de la monnaie européenne rend d’autant plus efficace l’extra-territorialité des sanctions américaines qui visent à sanctionner les entreprises européennes qui commerceraient avec l’Iran, comme avec d’autres pays que déciderait de bannir Washington.

Le poids de l’Euro au niveau international est primordial pour que l’Europe puisse affirmer sa puissance et son indépendant. S’il reste faible, les autres projets en matière diplomatique ou de défense pourraient rester vains.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Sur le même sujet, lire :

Qui utilise l’Euro comme monnaie ?

« L’euro est devenu la deuxième monnaie la plus utilisée au monde. 60 pays lient d’une manière ou d’une autre leur propre monnaie à l’euro » indiquait Jean-Claude Juncker le 12 septembre. Un chiffre qui ne doit pas faire illusion. Il englose les 19 pays de la Zone Euro, certains pays de l’UE non membres de la Zone Euro qui arriment leur monnaie à l’Euro (Bulgarie, Danemark, …), les territoires français d’outre-mer utilisant le franc pacifique (Nouvelle Calédonie, Polynésie française, Wallis et Futuna), les huit pays de la zone Franc CFA et quelques autres pays africains, quelques micro états européens (Andorre, Monaco, St Marin, Vatican) ou des Balkans (Monténégro, Kosovo et Bosnie-Herzégovine).

(1) Un demi-échec car il est difficile d’évaluer si les monnaies restées nationales n’auraient pas connu un effacement similaire, voire supérieure, dans une situation identique (crise financière + montée des marchés émergents et de la Chine comme concurrent mondial).

NB : cet élément fait partie d’un exposé plus large consacré à l’Europe de la défense aujourd’hui aux Entretiens de la Citadelle à Lille le 25 octobre 2018.

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Une enquête ouverte en Italie sur un possible refus de secours d’un navire US

Bruxelles2 - Sat, 11/03/2018 - 15:06

(B2) Le procureur de Raguse (Italie) a ouvert une enquête sur le naufrage survenu le 12 juin d’une barque en provenance de Libye avec plus de 100 personnes à bord. 76 migrants seraient morts noyés, a indiqué fin octobre le quotidien Repubblica.

(crédit : US Navy Europe)

Cette enquête fait suite aux déclarations recueillies par le quotidien italien. Six des migrants récupérés ont, en effet, affirmé avoir vu un navire de la marine américaine « si près pour voir son pavillon et être vu ». A ce moment, la barque des migrants et réfugiés flottait encore.

Un navire qui s’éloigne malgré les appels

Ils « ont tous agité des vêtements colorés ensemble, sifflé et crié ». Leur ‘capitaine’ a « essayé de suivre et de croiser le navire durant au moins une heure, mais le navire s’est éloigné et a disparu ». Ce n’est qu’après que le Trenton (T-EPF-5), un navire de transport rapide de la classe Spearhead appartenant à la VIe flotte de l’US Navy (basée à Naples), a pu récupérer 40 survivants, à vingt milles de la côte libyenne.

D’abord sauver les vivants

« Au cours de l’opération, l’équipage de Trenton a initialement observé environ 12 corps dans l’eau qui semblaient ne pas réagir » a indiqué la marine américaine dans un communiqué. « L’équipage a donné la priorité à la récupération de ceux qui avaient besoin d’une aide immédiate. Des bateaux pneumatiques à coque rigide et un bateau de sauvetage rapide ont procédé à une recherche, mais n’ont pas pu les localiser ni trouver d’autres personnes sur les lieux. »

Un débarquement difficile

Les marins américains ont eu ensuite quelques difficultés à faire accepter les rescapés par l’Italie. On se trouvait en pleine offensive du gouvernement de Rome, formé des 5 Etoiles et de la Ligue du nord, contre les navires des ONG et de l’affaire Aquarius. Il a fallu ainsi cinq jours au navire pour obtenir un accord. Une première demande au navire de l’ONG allemande Sea Watch, avait échoué. Le navire US qui était non loin du port d’Augusta, avait ensuite demandé la permission de débarquer. Ce n’est ainsi que le 17 juin que les rescapés ont pu être transférés, au large de l’île de Lampedusa, sur le navire des garde-côtes italiens Diciotti (Lire : L’affaire du Diciotti, les garde-côtes italiens pris en otage)

(NGV)

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Un nouveau ministre de la Défense en Belgique

Bruxelles2 - Fri, 11/02/2018 - 21:55
(B2) L'eurodéputé Sander Loones va remplacer Steven Vandeput au poste de ministre de la Défense et de la Fonction publique. La N-VA a annoncé vendredi (2 novembre) son choix. Il devrait prendre ses fonctions à la mi-novembre. Agé de 39 ans, siégeant au parlement européen depuis octobre 2014, où il a succédé à Johan Van […]
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L’ « axe indopacifique » est-il un piège pour la France ?

Blog Secret Défense - Fri, 11/02/2018 - 10:35
S’allier avec l’Inde, l’Australie et le Japon pourrait conduire à l’affrontement avec la Chine.
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Créer un outil financier pour contrer les sanctions US sur l’Iran : c’est compliqué !

Bruxelles2 - Fri, 11/02/2018 - 08:28
(B2) Le travail pour la création d'un Special Purpose Vehicle, est « en cours » a précisé Maja Kocijancic, la porte-parole de la Haute représentante de l'UE, mercredi (31 octobre). Il « continue » a-t-elle ajouté, « au niveau des États membres », se refusant à « entrer dans les détails ». Décidée le 24 […]
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Un drone de l’OSCE détruit à l’est de l’Ukraine. Paris et Berlin pointent le doigt vers la Russie

Bruxelles2 - Thu, 11/01/2018 - 18:46

(B2) Français et Allemands ont condamné, dans un communiqué commun publié ce jeudi (1er novembre), de manière très ferme la destruction d’un drone longue partée de l’OSCE par les Russes ou forces prorusses.

L’OSCE avait réintroduit les drones de longue portée fin mars (crédit : OSCE – archives B2)

Un drone détruit en zone rebelle

Un drone de longue portée de la mission d’observation de l’OSCE en Ukraine (MSOU) a, en effet, été détruit samedi dernier (27 octobre). L’incident s’est produit près de Nyzhnokrynske, à 66 km à l’est de Donetsk, dans une zone contrôlée par les rebelles, près de la frontière russo-ukrainienne. Les circonstances de la destruction ne laissent planer que peu de doutes sur l’auteur des faits selon Paris et Berlin.

Le couple franco-allemand condamne fermement

Une destruction condamnée « fermement » par l’Allemagne et la France, membres du format Normandie. « Les responsables d’attaques perpétrées contre les personnels et les équipements de la MSOU doivent rendre des comptes » indique un communiqué commun de Paris et Berlin.

Un incident grave

Cette destruction est un « incident grave en claire violation du mandat de la Mission tel qu’adopté par l’ensemble des Etats participants de l’OSCE ». Elle constitue « un point culminant inadmissible » qui s’ajoute « aux interférences, intimidations et restrictions continues du travail des observateurs de la Mission, qui agissent comme les yeux et les oreilles de la communauté internationale sur le terrain ».

Une perte de contrôle dans la nuit du 26 au 27 octobre

La mission d’observation de l’OSCE avait perdu la communication avec son drone dans la nuit du 26 au 27 octobre, à 1h53 très exactement. La trajectoire de vol du drone est « soudainement devenue instable » raconte l’OSCE dans un rapport spécial. Durant 30 secondes, ainsi le drone « a perdu son signal GPS, a augmenté subitement son altitude et a dévié de son cap, après quoi il a immédiatement commencé à s’effondrer, perdant rapidement de l’altitude ».

Un tir sur le drone

Selon une évaluation technique préliminaire faite par l’OSCE, « la cause la plus probable de l’incident » est que le drone a été frappé par « un impact » qui l’a détourné de sa trajectoire de vol, « a perturbé le système anti-brouillage et l’alimentation de la charge utile ». Ce qui avait probablement provoqué le crash de l’engin.

Le repérage d’un site sol-air cause de la destruction ?

Le drone avait décollé vers 22h03 vendredi (26 octobre) de son site de lancement à Stepanivka (à 54 km au nord de Donetsk, dans une zone contrôlée par le gouvernement). Le drone volait en vol stable « à une altitude d’environ 7000 pieds. Les conditions météorologiques étaient bonnes avec un ciel dégagé. » Peu avant sa destruction, vers 1h18, il venait de repérer un système de missiles sol-air (9K33 Osa) à l’est de Nyzhnokrynske. Et juste avant sa destruction il était en train de suivre un convoi de sept camions près de la frontière avec la Fédération de Russie. Deux évènements qui pourraient être la cause de la destruction selon Paris et Berlin.

La Russie et les rebelles pro-russes au banc des accusés

L’OSCE ne pointe le doigt sur personne. Mais Français et Allemands n’hésitent pas. « Les éléments réunis par la MSOU suggèrent que la Russie et les séparatistes qu’elle soutient sont responsables d’avoir pris pour cible et abattu le drone de longue portée, rendant la mission aveugle dans cette zone spécifique. »

Les drones de l’OSCE gênent

Un évènement loin d’être isolé estiment de concert les diplomaties française et allemande : « Au cours des dernières semaines, les drones de la MSOU, tout en faisant l’objet de brouillages intenses, ont observé à plusieurs occasions des convois entrant sur le territoire ukrainien à travers un point de passage de la frontière non-officiel depuis la Russie vers l’Ukraine. »

(Nicolas Gros-Verheyde)

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La diplomatie britannique veut se renforcer dans l’après-Brexit

Bruxelles2 - Thu, 11/01/2018 - 15:42
(B2) Le ministre britannique des Affaires étrangère Jeremy Hunt a défini l'ambition de la diplomatie britannique après le Brexit. Dans un discours, prononcé mercredi (31 octobre) au Policy Exchange, il annonce un renforcement du Foreign Office et une expansion des postes diplomatiques L'ambition britannique : être une chaîne invisible qui relie les démocraties du monde […]
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Première livraison d’équipements de protection individuelle aux forces du G5 Sahel

Bruxelles2 - Wed, 10/31/2018 - 17:34

(B2) La délégation de l’Union européenne au Mali a effectué, le 26 octobre, la première livraison d’équipements financés par l’UE aux éléments maliens de la force conjointe du G5 Sahel. Objectif : l’opérationnalisation de cette force africaine

Au nom de la délégation de l’UE au Mali, Benoit Cusin remet les premiers casques au général malien Moustapha Drabo (crédit : délégation de l’UE au Mali)

L’Union européenne a en effet livré une première vague de matériel destiné aux forces maliennes qui vont participer à la force du G5 Sahel chargée d’effectuer la stabilisation de la zone. Cette première livraison comportait notamment 300 lots d’équipements de protection individuelle (EPI), comprenant gilets pare-balles, casques, trousses de premiers secours et lunettes de protection. Ils serviront à renforcer la protection des deux bataillons maliens appartenant à la force lors de déploiements sur les théâtres d’opération.

Un pas vers l’opérationnalisation

Une première livraison qui « est un pas important en vue de l’opérationnalisation de la force conjointe » comme l’a souligné l’ambassadeur de l’UE au Mali Alain Holleville. Cette première livraison « sera complétée prochainement par l’arrivée d’autres équipements », accompagnés « d’actions destinées à renforcer la confiance entre les populations et les forces de sécurité ». Au total, ce sont 1050 lots d’équipements de protection individuelle qui seront remis au profit des sept bataillons des différents pays de la force. Précisons que les Européens peuvent livrer toutes sortes de matériels, sauf les armes et munitions.

NB : étaient présents lors de la remise des équipements, côté malien le général de brigade Moustapha Drabo, chef de la direction du Matériel, des Hydrocarbures et du Transport des Armées (DMHTA) du Mali, un représentant de la délégation de l’Union européenne au Mali, Benoit Cusin et le commandant de l’EUTM Mali, le Général de Brigade Enrique Millán.

(Aurélie Pugnet, st.)

Lire aussi :

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Carnet (31.10.2018). PSDC (Sophia prolongée, Procureur spécial au Kosovo). Défense (armes sauteuses en Finlande, Kneissl et l’Arabie saoudite, budget renseignement US). Diplomatie (Yémen appel US … et français, Sri Lanka-troubles politiques, Géorgie...

Bruxelles2 - Wed, 10/31/2018 - 14:30
(B2) Parus récemment : Initiative européenne d’intervention : Ca ne peut pas faire de mal, selon les militaires (A. Billon-Galland) (blog) La prise d’astreinte française au battlegroup 2019 se prépare Attention au décrochage, avertit Pascal Legai, le directeur du SatCen, le centre satellitaire de l’UE (blog) Vrai/Faux. Quand Charles Michel défend le F-35, ses arguments […]
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Initiative européenne d’intervention : Ca ne peut pas faire de mal, selon les militaires (A. Billon-Galland)

Bruxelles2 - Wed, 10/31/2018 - 12:30
(B2) A l'approche de deux réunions majeures, les 7 et 9 novembre, pour lancer l'Initiative européenne d'intervention (IEI), où en est ce projet ? Deux chercheurs ont interrogé des responsables des différents pays participants pour tacher de mettre en lumière leur compréhension de ce dossier. Alice Billon-Galland est chercheure au European Leadership Network, think-tank basé […]
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La prise d’astreinte française au battlegroup 2019 se prépare

Bruxelles2 - Tue, 10/30/2018 - 13:23

(B2) La France va prendre l’astreinte de la force de réaction rapide de l’Union européenne le 1er janvier prochain pour douze mois. Une durée double de la période ordinaire, pour cause de… Brexit. Elle s’y prépare

Afin de préparer cette prise de mandat, la France a commencé à former les officiers alliés qui prendront part à cette alerte. 13 Espagnols, 2 Grecs, un Belge et un Italien ont commencé ainsi à prendre leurs marques avec 15 de leurs collègues français en banlieue parisienne, au début du mois, vient d’annoncer l’état-major des armées. Une formation qualifiante, dispensée par l’Institut français pour l’enseignement stratégique et opératif (IFESO)

L’équipe des officiers embryon du PC de commandement du battlegroup français (crédit : ministère français de la Défense / DICOD / EMA)

Adossé au CPCO au Mont Valérien

Situé au sein du fort du Mont Valérien à Suresnes, adossé au Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), le QG d’opération est une structure non-permanente devrait être apte à commander l’envoi d’un battlegroup dans le cadre d’une opération de la PSDC (politique de sécurité et de défense commune). Il pourra servir de quartier général à l’envoi du groupement tactique de l’UE durant toute l’année 2019 et non pas de six mois comme d’habitude. La France a, en effet, repris le créneau que devait assurer le Royaume-Uni, mais qui — départ de l’UE oblige — elle a renoncé à assurer.

Le commandement sur deux battlegroups de permanence

Au premier semestre, seront de permanence un groupement tactique espagnol (avec les Italiens et Portugais) et un groupement tactique français (avec les Belges). Au second semestre, le groupement tactique sera armé surtout par les Français. A signaler qu’un autre groupement tactique sera de permanence, constitué des pays de Visegard (Polonais, Tchèques, Hongrois et Slovaques) avec un QG d’opération situé en Pologne (1). La montée en puissance de l’OHQ du Mont Valérien devrait se poursuivre jusqu’à la fin de l’année 2018 afin d’être pleinement opérationnel début 2019.

Une force théorique… pour l’instant

En théorie, cela permet à l’Union européenne de dépêcher dans un rayon de 6000 km une force d’environ 1500 à 2500 hommes, par exemple à des fins d’interposition en cas de conflit, d’évacuation de citoyens européens ou de soutien à une opération humanitaire d’ampleur. Encore faut-il que les Européens le veulent. Jusqu’ici, ils ont toujours refusé de le faire… même quand l’occasion s’en est présentée.

Commentaire : un retour dans les commandements européens

Pour la France, 2019 (année électorale européenne) pourrait être le signe d’un retour dans les missions et opérations européennes. A la prise de commandement pour les battlegroups, il faut en effet ajouter la prise de commandement de l’opération EUFOR Althea en Bosnie-Herzégovine par un officier supérieur français (lire : Brexit oblige, le commandement de l’opération EUFOR Althea va passer à un Français), ainsi que le transfert de Londres à Brest du MSCHOA, le centre de sécurité maritime pour la Corne de l’Afrique, à destination de la marine marchande (lire : Piraterie maritime. Le MICA de Brest prêt à héberger le MSCHOA et prendre le relais de Northwood), sans oublier la prise de commandement de la mission de formation de l’armée centrafricaine (EUTM RCA) à la moitié de l’année.

(Nicolas Gros-Verheyde)

Un scénario sur une sécession en Afrique

Réunis en groupes de travail, les officiers de l’état-major européen ont d’abord établi la cartographie des acteurs stratégiques concernés par le referendum d’indépendance d’une région africaine fictive. Une crise dans laquelle l’Union européenne va devoir engager rapidement une force de stabilisation. Le tout en anglais, la langue de travail courante en opérations. « L’établissement d’une planification commune passe par une maîtrise indispensable de l’anglais, langue de travail courante », assure le chef d’escadrons Hugues, J5 au CPCO. « Mais il faut surtout savoir tirer parti de l’expertise de certains officiers maîtrisant particulièrement le processus de planification européenne, tout en prenant en compte les expériences opérationnelles de chacun. »

L’objectif de la formation était en effet de parfaire la connaissance des officiers sur la planification européenne. Des instructions communes, détaillant la méthode de planification européenne, ainsi que des phases de mise en situation réalisées sur le thème d’exercices proposés par les instructeurs. Au fil de la semaine, l’état-major a ainsi construit la directive de planification stratégique (strategic planning directive), premier document produit par un QG d’opération au lancement d’une crise. Pour clôturer le tout, les ‘stagiaires’ ont planché devant le général de division Daniel Grammatico, directeur des opérations de l’état-major de l’UE (EUMS) et le contre-amiral Jean Hausermann chef ‘Plans’ au CPCO.

(1) Un QG qui ne figure cependant pas dans la liste des QG d’opération, de niveau stratégico-militaire, agréé au niveau de l’UE

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Dans le naval, Iskandar Safa pour une « consolidation avec l’Allemagne »

Blog Secret Défense - Tue, 10/30/2018 - 10:56
L’Opinion a rencontré le patron des Constructions mécaniques de Normandie et de German Naval Yards
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Attention au décrochage, avertit Pascal Legai, le directeur du SatCen, le centre satellitaire de l’UE

Bruxelles2 - Tue, 10/30/2018 - 07:30
(B2) Le risque est grand que « cette capacité unique que constitue le SatCen soit en décrochage avec le niveau d'ambition de l'UE en matière de sécurité et de défense et la volonté d'autonomie stratégique » avertit Pascal Legai, le directeur du centre de satellite de l'Union européenne (SatCen).  Un propos tenu devant la commission […]
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Bertrand Badie, Quand le Sud réinvente le monde





Bertrand Badie, Quand le Sud réinvente le monde. Essai sur la puissance de la faiblesse, La Découverte, Paris, 2018
Dans son nouvel ouvrage, Bertrand Badie reprend les thèmes qui lui sont chers : le coût international de l’humiliation, l’échec de l’Etat importé et de la décolonisation, les conséquences d’une diplomatie de club trop longtemps confisquée par l’Occident, dans une tentative du vieux monde pour résister à la réinvention pourtant nécessaire du système international.
Le chapitre I, qui revient sur l’occasion ratée d’une décolonisation dont l’ancien maître colonial a tout fait pour limiter les effets, est l’un des plus convaincants. Incapables de tourner réellement la page de la violence physique et symbolique qui avait marqué la colonisation, les institutions post-coloniales ont détourné le sens d’ouverture du jeu mondial qu’aurait dû prendre la création de nouveaux Etats. Il en a découlé un certain nombre de réactions, ou plutôt de « contre-socialisations », dont l’islamisme politique fut l’une des manifestations. Au Sud, les nouveaux pouvoir n’ont pas réussi à dépasser le stade d’un nationalisme de combat pour imaginer un nouveau nationalisme de projet. Ils ne furent, à travers leurs expressions (de Bandoeng au mouvement des non alignes ou MNA), que réactifs.
Par la suite, Bertrand Badie nous montre comment le multilatéralisme qui aurait dû être inclusif fut contourné par les clubs (du G7 au G20) et autres formats diplomatiques ad hoc. Comment, surtout, la faiblesse des uns s’est imposée à la force des autres, au point que cette sociologie de la faiblesse est devenue un impensé majeur de l’étude des relations internationales. On retrouve là l’idée de la force du faible, ou de la nuisance plus forte que la puissance. Les conséquences de cette situation sur les sociétés en guerres (la guerre devenant cadre socialisateur pour de nombreux acteurs en quête de contre-socialisation), et sur l'intervention militaire de « seconde génération » après la fin de la guerre froide, n’en sont que plus forts.
Plusieurs hypothèses fortes émanent de ce livre. L’idée, par exemple, qu’un néo-souverainisme compatible avec la mondialisation, porté par les émergents avec un goût de revanche sur les humiliations passées, ouvre la voie à un renouvellement en profondeur du système international. Celle encore, selon laquelle l’acteur local a une marge de manœuvre supérieure à celle de l’acteur régional, qui lui-même est plus fort que l’acteur global. Une « re-régionalisation » du monde pourrait alors constituer une sortie de l’impasse.
En prenant le point de vue de l’exclu, ou du Sud, après être parti du point de vue du Nord dans son « Nous ne sommes plus seuls au monde » (2016), Bertrand Badie tente d’expliquer les dynamiques actuelles dans ce Sud porté vers l’autoritarisme (le Brésil en est le dernier exemple, consacrant encore un peu plus les BRICS comme club national-autoritaire). Comme toujours, le débat est ouvert, l’agitateur d’idées a donc accompli sa mission.

Vrai/Faux. Quand Charles Michel défend le F-35, ses arguments sont-ils judicieux ?

Bruxelles2 - Mon, 10/29/2018 - 18:30

(B2) Le Premier ministre belge Charles Michel a entendu défendre la position de son gouvernement sur le choix de l’avion américain F-35. Si certains arguments sont intelligibles et doivent être pris au sérieux, d’autres sont (beaucoup) plus discutables

Charles Michel à la RTBF La première face à Rachel Crivellaro s’explique sur le choix du F-35 par la Belgique (crédit : flux RTBF – sélection B2)

Dans cette affaire, énormément commentée, entre les cris d’orfraie de certains commentateurs qui se découvrent des âmes de militant européen uniquement parce qu’un produit français a été refusé à l’export, l’épais tissu de fumée, dressé à coups d’une grille d’arguments par les officiels belges et la guérilla politique qui fait se confronter majorité et opposition, il est difficile d’y voir clair. B2 a passé les déclarations du Premier ministre faites vendredi dernier sur la RTBF au tamis du ‘vrai-faux’.

La trahison de l’Europe de la Défense. Dire que la Belgique a trahi l’Europe est « ridicule. »

La Belgique achète aussi européen. « Nous choisissons d’autres matériels européens ».

  • Exact. Le choix d’autres matériels européens par la Belgique est la réalité. S’il est un pays qui a souvent fait le choix d’un matériel européen (et non uniquement national), c’est bien la Belgique. Cela a été le cas pour l’avion de transport terrestre Airbus A400M ou les futurs ravitailleurs A330 MRTT, les chasseurs de mines ou les frégates de la marine (achetés en commun avec les Néerlandais) ou les matériels terrestres (allemands ou français qui équipent l’armée belge). Maintenant l’achat d’un avion de chasse est à la fois plus structurant en termes économiques (montant investi) et plus significatif en termes stratégiques que d’autres achats.

Partenariat terrestre. « Le partenariat européen est très développé dans le cadre du matériel roulant (NB : terrestre), il le sera dans le cadre de la marine. Ce matériel roulant extrêmement performant sera le point de départ d’une industrie européenne qui aura un impact majeur pour l’Europe de la Défense. »

  • Exact. La Belgique a passé un méga contrat de fourniture de matériel terrestre (1,6 milliard d’euros) à la France, un contrat qui ne consiste pas juste à acheter du matériel, mais concerne également la maintenance, l’organisation, la gestion des équipements. On se dirige ainsi vers une ‘vraie’ imbrication techno-politique de part et d’autre du Quiévrain qui facilitera sans nul doute l’engagement en commun.

Un pas en avant pour l’Europe de la défense. « Trente pour cent des composants fabriqués en Europe c’est un pas en avant vers une Europe de la défense. »

  • Faux. Totalement Faux. Cette réponse est très illustrative d’une volonté de mélange des genres. Ce n’est pas parce qu’un avion fabriqué à l’étranger produit certaines retombées dans un ou deux pays européens, que c’est un pas pour l’Europe de la défense. C’est le contraire même. Le principe de l’Europe de la défense est, en effet, de maitriser le processus de production et le contrôle des équipements militaires. Ce n’est pas le cas avec le F-35 qui dépend du rythme de production américain, reste soumis aux décisions US que ce soit pour les futures mises à jour et même l’utilisation de certaines armes. Avec ce genre d’arguments, il n’y aurait non seulement pas d’Europe de la défense, mais pas d’Europe tout court. Il n’y aurait plus d’industrie européenne propre mais juste des sous traitants. Il vaudrait mieux ainsi acheter un Boeing 747 qu’un Airbus A400M, ou acheter qu’un Airbus A300, ou utiliser le GPS Us que le Galileo européen. C’est du grand n’importe quoi.

La pression US. « En aucun cas, il y a une pression (américaine) à laquelle nous aurions cédé ».

  • Un gros doute. Il y a eu une réelle pression américaine, exprimée à plusieurs reprises, à plusieurs niveaux. De manière subliminale par Donald Trump, de façon très claire par Jim Mattis, le secrétaire à la Défense, qui a adressé une lettre en ce sens à son homologue belge, sans oublier les démarches plus discrètes mais efficaces, ou les rappels à ses obligations du pays qui héberge l’Alliance atlantique. Sans oublier les différents lobbyings engagés à la fois par le constructeur et l’ambassadeur US. Mais chaque concurrent a engagé un tel lobbying. Il est un fait : le lobbying américain a été le plus efficace. Dire que la Belgique n’a pas cédé est donc faux, puisque finalement elle s’est rangé à cet avis. En 2003, les pressions américains sur la Belgique étaient sans doute au moins aussi fortes pour qu’elle se range dans le camp des pays interventionnistes en Irak. La Belgique dirigée alors par un libéral également (Guy Verhofstadt) et n’avait, là, pas cédé.

Un choix d’autres pays. « La plupart des pays européens au sein de l’OTAN ont choisi le F-35. La décision belge n’est pas extravagante. Ce qui permet d’être interopérable. »

  • Exact. La décision belge ne parait pas solitaire, mais elle n’est cependant pas tout à fait comparable à celle des autres pays. Certains pays (Royaume-Uni, Italie, Danemark) ont participé au développement de l’appareil. D’autres (Norvège, Danemark) ne participent pas au projet ‘Défense’ de l’Union européenne. Lire aussi : Avions de chasse. Les Européens adorent acheter américain. Pourquoi ?

La participation à l’avion du futur européen. « Nous pouvons le faire. 360 millions d’euros sont réservés précisément pour permettre à la Belgique de participer à l’avion du futur. Et nous souhaitons avoir plus d’information sur cet avion du futur »

  • A voir. Reste à savoir si tout d’abord les Français et les Allemands seront d’accord pour une participation des Belges a minima. Alors que ceux-ci n’auront plus de possibilité d’achats, étant ‘rincés’ par l’achat du F-35. Il faut définir ensuite si cette somme est suffisante pour faire la différence. A priori non. Cela ressemble donc davantage à un dégagement en touche.

La procédure. « La procédure a été transparente comme jamais en matière d’achats militaires dans l’histoire de ce pays [..] Par le passé, notre pays a été confronté à des scandales de corruption en matière d’achats militaires. »

  • Très exact. Le Premier ministre touche, là, un point sensible quand on connait les antécédents de Dassault dans l’affaire Agusta Dassault qui a marqué la vie politique belge. La modernisation des F-16 par l’industriel français à la fin des années 1990 donne lieu à une solide affaire de corruption, touchant principalement les socialistes et entraînant des démissions en cascade, dont le secrétaire général de l’OTAN de l’époque, Willy Claes ! NB : on peut noter que certains pays (France) quand il s’est agi de renouveler leur flotte aérienne ou maritime n’ont pas procédé à des appels d’offre. Ce qui n’est pas obligatoire, en matière d’équipements stratégiques.

Le meilleur rapport qualité prix. « Le F-35 apparaît comme le meilleur rapport qualité-prix. L’offre de F-35 était la plus intéressante. »

  • A voir. Tout dépend ce qu’on entend par qualité et par prix. Il est vrai que le Rafale actuel comme l’Eurofighter sont des avions qui ont été conçus à une autre époque et ne sont pas de la même génération que le F-35. Même avec un rabais, le prix conséquent du F-35 tout comme des performances qui restent encore à démontrer pour un avion qui n’a pas encore été éprouvé restent à prouver.

Pas de prix du Rafale. « J’aurais été ravi que les Français introduisent une offre, mais à ce jour je ne sais toujours pas quel est le prix de l’avion français. Quand j’achète une voiture, avant de signer le bon de commande, je veux savoir quel est le prix. »

  • Un problème si c’est le cas. J’ai demandé confirmation auprès des Français. La réponse tarde…

Pas de participation des Français à la procédure. « Les Français n’ont pas fait d’offre dans le cadre de cette procédure transparente, il y a eu une proposition mais qui ne correspondait pas aux critères de notre demande. »

  • La stricte réalité. Le choix français de se retirer de l’appel d’offres au dernier moment, tout en maintenant une offre est difficilement compréhensible. Soit on ne participait pas à l’appel d’offres et on présentait une autre offre. Soit on s’en retirait mais pas au dernier moment (comme l’ont fait Boeing avec le F-18, Saab avec le Gripen)

La Belgique, mauvais élève de l’OTAN. « La Belgique n’est pas un bon élève en matière de défense, on est même l’avant-dernier au sein de l’OTAN. Même avec les investissements décidés jeudi, probablement, on ne sera pas dans la moyenne des pays européens présents au sein de l’OTAN. »

  • Très exact. Ce schéma l’illustre amplement. La Belgique est un des plus mauvais élèves à la fois en termes de dépenses et en termes d’équipement. Seul le Luxembourg (mais avec une autre situation géographique) est derrière.

Les dés étaient-ils pipés ? « Les parlementaires de l’opposition ont été jusqu’à dire que les dés étaient pipés, je les mets au défi d’aller présenter un dossier chez le procureur du Roi. C’est très grave de tenir de tels propos, c’est de la diffamation. »

  • Un propos (très) discutable. Les parlementaires n’ont pas été les seuls à dire que les dés étaient pipés. Les deux industriels (Boeing et Saab) qui ont jeté l’éponge très vite l’ont dit de façon plus ou moins directe. « Nous regrettons qu’après avoir examiné la demande, nous ne voyions pas l’opportunité de concourir avec des règles du jeu véritablement équitables avec le Super Hornet F/A-18 » avait notamment indiqué le groupe américain en avril 2017 (2). L’industriel Dassault affirme aussi n’être « pas surpris par cette décision du gouvernement belge dont la préférence de certains acteurs pour le F-35 est manifeste depuis longtemps ».
  • Ensuite il peut y avoir une ‘orientation’ d’un appel d’offres envers une offre qui le favorise sans nécessairement avoir un acte répréhensible au plan pénal (digne du procureur).
  • Quant à la diffamation, qui est enfermée dans de strictes conditions, je ne suis pas sûr qu’elle soit applicable à des propos émanant de députés dans le cadre d’un débat politique qui doit garantir que la parole est libre.

(Nicolas Gros-Verheyde)

(1) On peut noter l’engagement n°16 de la PESCO qui prévoit de « examiner en priorité une approche collaborative européenne afin de combler les lacunes capacitaires identifiées à l’échelon national et, en règle générale, ne recourir à une approche exclusivement nationale qu’après avoir mené un tel examen. »

(2) Voir notamment sur la RTBF

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