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(B2) Présent en Indonésie pour une mission de présence et de démonstration du savoir-faire français (la mission Pégase), un avion de transport de l’armée de l’air française A400M Atlas s’est dérouté de sa mission initiale pour assurer des convoyages d’aide humanitaire pour les victimes du tremblement de terre de l’île de Lombok
(crédit : DICOD / Ministère français de la Défense)
25 tonnes de fret
L’A400M a ainsi acheminé dans un seul vol, vendredi (24 août), 25 tonnes de fret comprenant des produits d’hygiène, des denrées alimentaires telles que riz et pâtes, ainsi que du matériel de reconstruction et des kits abris. L’aéronef a également transporté deux ambulances, ainsi qu’une douzaine de personnels indonésiens appartenant à des associations humanitaires ou aux forces armées.
La mission Pégase
Le détachement composé de trois Rafale B, un Airbus A400M, un Airbus A310 et un Boeing C-135 ravitailleur et une centaine d’aviateurs et mécaniciens a entamé sa mission fin juillet en Australie avant d’aller en Indonésie et en Malaisie. Il se rend ensuite au Vietnam, en Inde, pour finir par les Émirats Arabes unis, où la France a une base (la base aérienne 126 de Al Dhafra).
Cette mission, dénommée ‘Pégase’ (1), permet « d’affirmer la présence de la France dans cette région du monde et de renforcer les liens de coopération avec les armées partenaires dans la région », comme le précise le communiqué officiel. Il a aussi pour objectif de promouvoir les matériels « et le savoir-faire de l’Armée de l’air française en matière de projection de puissance ».
NB : on peut concevoir certainement que cette démonstration humanitaire pourrait être un sérieux argumentaire pour l’achat d’A400M par le gouvernement de Jakarta.
(NGV)
(1) Télécharger le Dossier de Presse (English)
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J'ouvre avec ce billet une série qui reprend mes réflexions sur la transformation digitale et ses relations avec la stratégie. Il s'agit des éléments de ce qui constituera mon prochain livre, sans doute. Bonne lecture et n'hésitez pas à commenter, pour améliorer le produit final !
L’absence de définition
Septembre 2016 : j’arrive à l’état-major de l’armée de Terre comme officier en charge de la Transformation digitale. Personne ne sait très bien ce que c’est, mais le mouvement a été enclenché dans les grandes entreprises et l’état-major des armées, celui de l’armée de l’Air et la direction du service du Commissariat ont également mis en place un tel poste. Il s’agit de défricher, d’explorer, de mettre en place, de convaincre, de préparer l’avenir.
La fiche de tâche est donc assez floue, comme toujours quand il s’agit d’aller vers des domaines nouveaux. Surtout, je n’ai pas de définition de ce qu’est cette « transformation digitale » que je suis désormais chargée de porter. Je me tourne donc vers des consultants d’un grand cabinet de conseil, avec qui je vais travailler. Comme tous les consultants, ils montrent une belle assurance, expliquent que leur cabinet mondial a une grosse expérience, me remettent un livre sur la dite transformation digitale qui décrit comment la mener et à quel point c’est indispensable pour prendre le pas sur ses concurrents. Le livre compte plus de 200 pages . Nulle part la transformation digitale n’est définie.
Voici donc un objet qui ferait des miracles économiques, qui serait indispensable et inévitable, mais dont on n’a aucune définition. Je vais donc en librairie consulter la littérature sur le sujet (ce doit être mon côté rétrograde, je lis encore les livres sur papier et ai besoin de les compulser avant de les acheter) pour constater le même phénomène. Pas de définition !
Les tentatives de définition
Par exemple, le professeur Aurélie Dudézert propose un petit opuscule sur la transformation digitale des entreprises . Elle ne donne pas de définition stricto sensu, même si dans un encadré elle rassemble des « définitions » de CDO (Chief Digital Officer : Officier en charge de la transformation digitale). On apprend ainsi que « la transformation digitale, c’est l’irruption du digital dans la vie de l’entreprise, y compris dans les produits », qu’elle est « avant tout stimulée par le client », que « le digital est une réelle opportunité et aussi une remise en cause en profondeur des business models », qu’elle « implique tous les métiers, tous les aspects de l’entreprise », que « le digital doit être intégré partout, dans toutes les fonctions et dans tous les métiers de l’entreprise », ou encore que « la transformation digitale, c’est créer un état d’esprit numérique au sein de l’entreprise » (Dudézert, 2018, p. 15).A l’évidence, il n’y a aucune « définition » dans cette liste. Le Pr Dudézert poursuit en montrant, de façon fort intéressante d’ailleurs, les différentes caractéristiques de cette transformation digitale. Au détour d’un paragraphe, elle propose ce qui ressemble le plus à une définition : « la transformation digitale pour les entreprises, c’est l’exploration et l’exploitation des nouveaux « possibles » engendrés par ces technologies de l’information, en particulier au niveau organisationnel ». Cette définition correspond particulièrement bien à son approche académique, à mi-chemin entre les sciences de gestion et la sociologie des organisations. Elle est toutefois décevante pour celui qui chercherait à savoir ce qu’est la transformation digitale.
Ultime signe : dans Wikipédia en français, il n’existe pas d’article sur la Transformation digitale (en août 2018). Un article assez compact existe dans la version anglaise , publié fin 2017. Il expose successivement la digitization, la digitilization puis la digital transformation. La digitization est « la conversion d’une information analogique en forme numérique ». La digitilization comprend « les changements produits par les nouvelles technologies dans certains secteurs technologiques » (médias, banque, télécoms, santé…). La digital transformation serait alors « l’effet total et global de la digitalisation sur la société ». Notons que l’article ne fait pas l’unanimité puisque plusieurs mentions le précèdent : il relèverait d’une opinion personnelle et son style ne correspondrait pas à l’ambition académique de Wikipédia (on devine en effet qu’il a été rédigé par un étudiant en master qui veut mettre en valeur ses propres travaux). Il reste que l’approche est intéressante car elle distingue plusieurs niveaux : un niveau purement technique, un niveau économique, un niveau sociétal. Toutefois, la définition ne convainc pas vraiment.
Pourquoi une telle absence ? Probablement parce qu’il s’agit d’abord d’un phénomène, d’une pratique sociale et économique dont on a vu les effets, dont on a pris progressivement conscience. La transformation digitale s’observe d’abord dans ses résultats et ses effets. Les praticiens qui l’ont examinée ont relevé des méthodes, des mécanismes, des facteurs de succès, sans pour autant déceler une universalité de ces méthodes et procédés. Voici donc un phénomène très divers et épars, dans lequel on a peine a relever des régularités et des répétitions, mais dont on observe malgré quelques similitudes, sinon de procédures au moins d’approche. Surtout, le phénomène est assez massif pour apparaître comme évident.
Cette dimension opératoire explique partiellement l’absence de définition. L’époque est au pragmatisme : les praticiens de la vie économique (car la Transformation digitale vient d’abord du monde économique) se fichent des belles théories ; ils veulent des recettes qui fonctionnent et qui produisent des effets. C’est pourquoi aussi bien ceux qui conduisent des transformations digitales que ceux qui les accompagnent n’ont pas eu le besoin de donner des définitions.
O. Kempf