La vidéo tournée d'un immeuble en hauteur plonge sur une cour de récréation du 19e arrondissement d'où monte un grand cri scandé : « Macron démission ! Macron démission ! ». Ce pouvoir est devenu l'objet du lazzi des enfants. Normalement un régime qui en est là ne connaît plus qu'une forme ou une autre de sursis. On ne spéculera pas plus que ça sur le sens politique des petits. Davantage sur le degré auquel le pays est imprégné de la détestation du monarque pour que les mioches en aient capté quelque chose. En (...)
- La pompe à phynance / France, Politique, Mouvement de contestation, État, Répression, ViolenceAlors que la guerre fait rage au Yémen, Djibouti vit au rythme des stratégies militaires étrangères et des passages de migrants qui tentent de gagner coûte que coûte la péninsule arabique. Dans un environnement hostile, le grand jeu économique et tactique des grandes puissances s'ajoute au chaos yéménite.
- Lettres de... / Corne de l'Afrique, Afrique, Djibouti, Yémen, Relations internationales, Services secrets, Armée(B2 – exclusif) Peu importe les émois à Westminster et les tourments de Downing Street, ou la conduite sans ceinture du Prince Philippe, dans le domaine des opérations de stabilisation menées par l’Union européenne (au titre de la PSDC), le départ des Britanniques est désormais bien engagé et devrait se terminer bientôt
Le HMS Northumberland près du cercle arctique (crédit : MOD Uk / Crown copyright)
Un mouvement engagé
Le transfert du QG de l’opération anti-piraterie
Première concernée, la plus emblématique, l’opération anti-piraterie de l’UE (alias EUNAVFOR Atalanta) va déménager de Northwood (près de Londres) à la Rota et à Brest, le commandant britannique cédant sa place au commandant espagnol avec un second français. Le QG de La Rota est en pleine préparation, le QG secondaire de Brest — qui accueille la liaison avec la marine marchande — également. Les officiers ont commencé à rejoindre leur poste. Le « tuilage » est en cours, selon nos informations (lire : La revanche de Trafalgar).
Le changement de commandement en Bosnie-Herzégovine
Deuxième concernée, l’opération EUFOR Althea en Bosnie-Herzégovine. Plus discrète, après avoir été l’opération phare (de l’OTAN sous le nom IFOR) et de l’Union européenne, elle ne rassemble plus aujourd’hui que 600 hommes maximum. Elle n’en est pas moins importante, car un « poste d’observation » important de ce qui se passe dans les Balkans, notamment en matière de retour des combattants étrangers. Un Français va prendre la tête de l’opération, à partir du QG de l’OTAN à Mons (le SHAPE). Un petit noyau de Français est aussi prévu à Sarajevo au sein de l’état-major de la force (lire : Le retour de la France dans l’opération de l’UE en Bosnie-Herzégovine).
L’abandon d’un poste de numéro 2 en Somalie
Enfin, au sein de la mission civile EUCAP Somalia chargée d’assurer le conseil et la formation des Somaliens pour la sécurité maritime, le poste de numéro 2 assuré par un Britannique est en voie de changer de main, selon nos informations. Les Britanniques ne pouvant assurer de poste de commandement des opérations européennes.
Le retrait du planning des battlegroups
De même, en matière de force de réaction rapide de l’UE, les Britanniques se sont retirés du tour d’astreinte des battlegroups (lire : La prise d’astreinte française au battlegroup 2019 se prépare).
Du personnel détaché au titre d’un pays tiers
Des Britanniques resteront dans quelques unes de ces missions et opérations qu’ils estiment ‘stratégiques’, en particulier celles déployées en Somalie et dans l’Océan indien. Mais en tant que pays tiers, dès que le Brexit sera consommé. Un officier britannique de la marine marchande devrait ainsi être positionné à Brest, chargé d’assurer le lien (précieux) avec toutes les structures britanniques de la marine marchande. Et dans la mission EUCAP Somalia, Londres entend détacher un de ses officiers pour occuper le poste de chef des opérations.
Une transition en douceur
Dans toutes ces opérations et missions, le départ des Britanniques est désormais non seulement acté, mais leur remplacement est assuré, sans difficulté. Il est difficile désormais, voire quasi impossible, de faire machine arrière. Les Britanniques ont perdu leur tour.
Difficile de faire machine arrière
Si le Brexit devait être repoussé, il ne changera pas les changements opérés dans les commandements : la relève est déjà en place. Les Britanniques qui occupaient ces positions ont déjà (ou vont) retrouver d’autres fonctions dans l’armée britannique, l’OTAN ou d’autres opérations multinationales. Et dans les générations de force actuelles, ce serait un pari insensé pour les planificateurs britanniques de miser sur une possible annulation ou prolongation longue du Brexit pour faire de nouvelles offres de participation importante.
Quelques leçons du départ
A cette transition en douceur, si en douceur qu’elle passe inaperçue, on peut tirer d’ores-et-déjà quelques leçons. Premièrement, contrairement à ce qu’avaient affirmé certains dignitaires britanniques, assis confortablement dans leurs sièges en cuir dans des ministères londoniens, et quelques observateurs, peu au fait du fonctionnement réel de l’Union européenne, l’apport britannique dans les missions et opérations de l’Europe de la défense reste modeste. Il peut être facilement compensé, avec juste un peu de bonne volonté de quelques pays membres. Deuxièmement, le départ britannique consacre en fait le retour français dans des opérations et missions qu’ils avaient, ces dernières années, un peu délaissées. Au final, il reste tout de même un pincement au cœur. Les officiers de sa Royale Majesté, croisés durant ces années, m’ont toujours fait bonne impression, avec ce mélange de courtoisie, de rudesse, d’ironie et d’enthousiasme qui fait le charme et l’efficacité de l’armée outre-Manche. Dommage…
(Nicolas Gros-Verheyde)
(B2) La formation du 4ème bataillon d’infanterie territoriale a débuté
(crédit : EUTM RCA)
La cérémonie d’ouverture a eu lieu sur le camp Kassaï le 16 janvier dernier. Les instructeurs d’EUTM RCA entraîneront les deux compagnies des Forces Armées Centrafricaines (FACA) au combat, à la topographie, à la tactique et à la prévention sanitaire.
Plus de 3400 entraînés par EUTM
Avec la fin de la formation du bataillon amphibie le 6 décembre dernier, les FACA comptent « désormais plus de 3400 hommes et femmes entraînés par EUTM au sein de bataillons opérationnels et d’unités constituées » a indiqué le commandant de la mission, le général (portugais) Hermínio Maio. Des forces actives : environ 1200 hommes des FACA sont déployés sur le terrain.
Objectif : la formation des cadres
Dans peu de temps, EUTM va prendre en charge de nouvelles missions, tout en poursuivant nos actions traditionnelles. Elle « accompagnera l’instruction des nouvelles recrues aux côtés des instructeurs FACA » a précisé le général. La formation des cadres, « c’est le socle de toute armée ; […] les cours qualifiants jalonnent les carrières des officiers et des sous-officiers ». La formation des cadres se concentrera sur les cours qualifiants des carrières des officiers et des sous-officiers. Et le général d’espèrer que l’école d’application pour les officiers d’infanterie « pourra démarrer dans un proche avenir ».
(MHA)
Je participerai à une conférence "à trois" le 29 janvier prochain. Elle est organisée par le CSFRS et a pour thème "Faire croire et faire douter dans le cyberespace…: Infox, subversion, cyber-influence". Détails et inscription ICI. Entrée libre mais inscription obligatoire
Argument et présentation des thèmes et intervenants ci-dessous.
Avec
Le cyberespace couvre trois couches : physique (les matériels), logique (les logiciels) et sémantique (l’information qui circulent dans le cyberespace). La couche sémantique est absolument déterminante. Elle constitue à la fois le champ et l’objectif final ou se déploient des stratégies destinées à « faire croire » et « faire douter », au travers d’attaques de types fake news ou infox, d'influence, de subversion, de propagande…
(B2) L’Allemande Angela Merkel doit prendre conscience des dangers de parler d’une ‘armée européenne’, selon Deborah Haynes. Le propos de la rédactrice en chef ‘Affaires étrangères’ de Skynews ne sera peut-être pas partagé, mais il est une pièce intéressante au débat
(© Bundeswehr/Sebastian Wilke)
Il ne fait aucun doute que l’objectif de la Chancelière (allemande) est louable : rallier son pays et d’autres membres de l’Union européenne pour stimuler les investissements dans leurs forces armées et être plus intelligents lorsqu’ils achètent ensemble des avions de chasse, des navires de guerre et d’autres équipements pour faire baisser les coûts.
Elle voudra aussi que les nations veillent à ce que la puissance de combat respective de chaque pays complimente mieux et renforce leur force collective.
Mais les remarques de Mme Merkel mardi dernier [à Aix-la-Chapelle] — alors qu’elle et le président français Emmanuel Macron ont signé un pacte visant à renforcer les liens, y compris en matière de défense — pourraient facilement être interprétées de l’autre côté de l’Atlantique comme un affront à la force militaire préexistante en Europe, autrement dit l’OTAN.
Le président Donald Trump a déjà attaqué E. Macron après que le dirigeant français ait parlé de son désir d’une » véritable armée européenne » en novembre (lire aussi : Trump tâcle le projet Macron d’armée européenne. A-t-il raison ?).
Le commandant en chef américain n’a pas besoin de beaucoup de motivation pour donner suite à une menace de retirer — ou du moins d’essayer de retirer — ses militaires de l’alliance de défense transatlantique, qui a été la pierre angulaire de la sécurité européenne et américaine au cours des sept dernières décennies.
Il a averti que cela pourrait se produire à moins que la majorité des 28 autres États membres de l’OTAN n’augmentent leurs dépenses de défense pour atteindre un minimum de 2 % du revenu national.
Toute suggestion que des puissances européennes comme la France et l’Allemagne cherchent à renforcer les défenses de l’Europe de manière isolée pourrait accroître le risque d’un tel départ des États-Unis.
Un changement sismique
Il s’agirait d’un changement sismique dans la distribution mondiale du pouvoir qui porterait un coup fatal à une alliance qui a contribué à maintenir l’unité de l’Occident depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Bien entendu, les responsables français, allemands et européens affirment que leur désir de renforcer les forces armées européennes vise à compléter les capacités de l’OTAN plutôt qu’à faire double emploi. Vingt-deux membres de l’alliance sont également membres de l’UE – un nombre qui passera à 21 après le Brexit.
La Grande-Bretagne fait cependant partie des alliés qui s’opposent depuis longtemps à une plus grande intégration de l’UE en matière de défense, craignant qu’une telle mesure ne dilue les efforts alors que la plupart des pays de l’UE — comme l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie — ne respectent déjà pas leurs engagements de dépenses envers l’OTAN.
Une armée européenne peu viable ?
L’armée allemande [Bundeswehr] manque tellement de ressources qu’on a signalé qu’une unité de chars a été forcée d’utiliser des manches à balai comme fusils [pour l’entraînement], tandis que l’année dernière les six sous-marins du pays étaient hors service pour réparation.
On peut aussi [se poser la question de] la viabilité d’une armée européenne qui n’est pas soutenue par les États-Unis. Le Royaume-Uni et la France sont les seuls membres de l’UE à disposer de l’ensemble des capacités terrestres, aériennes, maritimes, cybernétiques et spatiales, même si de nombreuses éléments des forces armées britanniques ont été réduits à néant par des décennies de réductions des dépenses de défense.
Cela signifie que la capacité d’une armée purement européenne à soutenir une opération à grande échelle sur une longue période sans les États-Unis est très douteuse. Un dilemme qu’il faudra des années de dépenses ciblées pour résoudre.
Une armée intégrée à l’OTAN
Une bien meilleure idée serait que les dirigeants politiques de l’Union européenne comme Mme Merkel et M. Macron s’assurent, lorsqu’ils plaident en faveur d’une armée européenne, qu’ils sont toujours convaincus que cette armée fait partie de l’OTAN et que l’Europe partage davantage le fardeau au sein de l’alliance – une mesure qui devrait réduire au silence les critiques de Trump et aider à renforcer le lien transatlantique.
(Deborah Laynes).
Article paru dans Skynews dim. 27 janvier. Reproduit avec l’autorisation de l’auteur. Traduction et intertitres assurés par la rédaction. Ses propos ne reflètent pas nécessairement la ligne de la rédaction