Il n’est pas prévu qu’il aille en mer de Chine du Sud.
Il est difficile de « suivre » les énormités proférées par Donald Trump. La presse n'y arrive pas, sans qu'on sache si c'est leur fréquence qui est en cause, l'échelle de grandeur de l'énormité, la lassitude ou tout à la fois. C'est donc à peine si l'on se souvient des jugements péremptoirement lancés par le président américain — à moins qu'il faille parler d'opinions ou de « faits alternatifs », comme l'avait lancé une de ses conseillères, Kellyanne Conway, qui a récemment démissionné pour raison familiale. Un « fait (...)
- Régime d'opinion / États-Unis, Politique, Personnalités, Culture(B2) Le relais du navire amiral est l’occasion d’un bilan pour l’opération européenne de contrôle de l’embargo sur les armes en Libye
Relais du navire de commandement
Le navire amphibie de la marine italienne ITS San Giorgio a en effet quitté le bord de l’opération EUNAVFOR Med Irini début septembre. Il est remplacé par ITS Carlo Margottini (F-592), qui assure le rôle de navire-amiral jusqu’à la mi-octobre. A bord de cette frégate de la classe Bergamini, de type FREMM, l’amiral Ettore Socci et son état-major. À partir du 19 octobre, il sera relayé par un navire grec qui prendra le commandement.
Un bilan des quatre mois
Cette rotation est l’occasion pour l’opération de contrôle de l’embargo sur la Libye de dresser un nouveau bilan des quatre derniers mois de patrouille en Méditerranée centrale.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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Nora Hamdi est née en France. Longtemps elle ne saura rien de la vie de sa mère, née en Kabylie et qui a suivi son époux en France, si ce n'est qu'elle était « de ceux qui avaient porté la victoire de l'Algérie ». Elle se la représente paysanne, cueillant des olives et surveillant les moutons, captive d'un paysage de guerre prolongée. Jusqu'à ce que la mort de sa grand-mère vienne interroger ce silence maternel et qu'elle ne décide de partir en Algérie, enquêter sur sa propre histoire familiale.
- Contrebande / Femmes, Culture, Cinéma, Crime de guerre, Guerre d'Algérie, HistoireUn documentaire d’Eric Deroo sur la chaine Histoire décrypte « La Guerre de 1870, les dernières cartouches ».
Leur VBL a été touché par un engin explosif improvisé vers Tessalit. Un troisième militaire est grièvement blessé.
(2) Deux militaires de l’opération française Barkhane au Sahel ont été tués en opération samedi (5 septembre) au Mali. Le brigadier-chef de première classe S.T. et le hussard parachutiste de première classe Arnaud Volpe, sont morts « après la destruction de leur véhicule blindé par un engin explosif improvisé (IED), ce matin lors d’une opération dans la région de Tessalit au Mali », indique l’Élysée dans un communiqué. Un troisième militaire a été blessé dans l’explosion. Ils appartenaient au 1er régiment de hussards parachutistes (RHP) de Tarbes. (NGV)
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Une première activité a eu lieu le weekend dernier avec les Estoniens.
La pandémie de Covid-19 à peine déclarée, les regards se tournaient vers la découverte d'un vaccin. Pour le président Trump, ce sera fait avant la fin de l'année. Il faudra au moins deux ans, assurent de leur côté les scientifiques. Presque une éternité. Le temps de développer les angoisses. Les dirigeants politiques, les laboratoires et les entreprises pharmaceutiques ont engagé des efforts inédits pour aller vite, quitte à griller les étapes dans la recherche médicale. L'enjeu en vaut aussi la peine en (...)
- Régime d'opinion / Histoire, Médecine, Politique, Santé, Recherche, AsieLe nouveau chef d’état-major de la Marine, l’amiral Pierre Vandier, lui succède.
(B2) À Beyrouth, sans tapages, les militaires français mènent un travail délicat mais vital : déblayer et rendre plus sûr le port. Entretien avec le capitaine de vaisseau Arnaud Tranchant (PHA Tonnerre) et le colonel Antoine de la Bardonnie (2e REG), chefs des détachements ‘Marine’ et ‘Terre’
Une catastrophe majeure
L’importance des dégâts
La première impression est naturellement à la hauteur de la catastrophe. « On ne peut être que frappé, quand on arrive, par l’importance des dégâts, la violence de l’explosion, le paysage dévasté dans la zone portuaire. Tout est retourné », explique à B2 le col. Antoine de La Bardonnie qui commande le GT (Groupement Tactique) Terre ‘Ventoux’. L’impact est « significatif » : « une partie des quais s’est effondrée. La base navale a été partiellement détruite. Les bureaux du port ont été touchés. »
L’effet du blast a fait chavirer le port
Même impression du pacha du Tonnerre, le capitaine de vaisseau Tranchant que nous avons eu également par téléphone : « L’entrée dans le port nous a permis de prendre conscience de l’ampleur de la catastrophe, des raisons pour lesquels on avait embarqué. Nous sommes face à des dimensions hors du commun. Des scènes dignes de celles lues dans les livres d’histoire sur les bombardements. » En tant que marin, ce qui l’a frappé ce sont « ces grands navires [qui] ont été couchés par le blast [souffle], des remorqueurs venus heurter le fond. » Dans le bassin n°3, sous l’effet du souffle, l’eau a disparu, envoyant des navires heurter soit les quais, soit le fond. « La vague est montée très haut ». Et ses effets ont été très forts très loin, « jusqu’à 15 km du port ».
Vue d’une partie des accès du port de Beyrouth (crédit : DICOD / EMA)La réaction de la population et de l’armée libanaise
Seconde impression de nos militaires sur place : la reprise en main rapide par la population. « Les Libanais ont pris leur destin en main. Sur les routes, la jeunesse s’est mobilisée, a pris les balais et a déblayé tout ce qu’elle pouvait », décrit le Col. de La Bardonnie. L’armée libanaise, qui est un des principaux éléments de ciment du Liban, n’est pas non plus restée les bras croisés. « Les militaires sont très mobilisés, cela fait plusieurs semaines qu’ils travaillent d’arrache-pied, pour tenir leurs responsabilités et remettre le port en état. Ils sont fatigués et même épuisés » (CV Tranchant).
Un soutien matériel, mais tout autant moral
De fait, au-delà des moyens déployés, l’arrivée du navire français et des hommes du génie ont été accueillies avec soulagement par les militaires libanais. « Il y avait un soutien matériel, mais aussi moralement pour dire qu’ils n’étaient pas seuls » (CV Tranchant). Dans le flot d’aides et de secours, les Français sont en effet la seule force de génie (1). Un bateau italien est arrivé il y a quelques jours, avec deux-trois éléments de génie. Ils vont monter en puissance, et ainsi pouvoir relayer les Français.
L’activité du port a pu reprendre
L’activité dans le port n’est pas pour autant totalement interrompue. La zone conteneurs a pu reprendre assez rapidement, mais de façon moins importante qu’ordinaire. « 72 heures après l’explosion le trafic dans le port était conforme à ce qui pouvait en être attendu », du moins en situation d’urgence et en période de coronavirus. « Les bateaux ont très rapidement pu continuer à décharger » (Col. de La Bardonnie). « Beaucoup de choses ont été faites. C’est sûr qu’il n’y a pas le rythme d’activité d’avant, et que le port ne retrouvera pas ce qu’il était avant l’explosion avant de longs mois. Il faut bien distinguer ce qui ressort de l’urgence, et de la reconstruction complète. Mais c’est en progression constante. Tout le monde s’est mis au travail, pour approvisionner le Liban avec les produits de première nécessité dont il a besoin » (CV Tranchant).
Des travaux multi-azimuts
La distribution de l’aide humanitaire
La première action des militaires français a été de décharger les tonnes d’aide humanitaire (2). Une aide transférée à l’hippodrome, où elle est répartie entre les ONG et les autres organisations sous l’égide de l’armée libanaise et de l’ambassade de France.
Arrivée du MN Calao au port de Beyrouth, le 17 août, transportant matériel, vivres et aide humanitaire (crédit : DICOD / EMA)Un gros chantier, le port, mais aussi des chantiers annexes
Jour après jour, les militaires français ont déroulé leur feuille de route : « pouvoir conduire un chantier majeur, comme sur le port, et deux chantiers périphériques » (Col. de La Bardonnie). Les bulldozers et autres engins de chantiers du GT Terre ont ainsi été mis en œuvre à plusieurs reprises. Le rythme est intense : 1500 tonnes déblayées par jour en moyenne.
Remettre en état rapidement le port
La tâche principale reste le port, épicentre de l’explosion, les quais et les hangars comme les bassins. Marins et terriens ont ainsi travaillé des deux côtés. Les hangars effondrés, ou qui menaçaient de l’être, ont été déblayés, pour dégager les voies d’accès. L’eau a pu être rétablie, avec la remise en état de la station d’eau. Un élément essentiel pour que les quais soient approvisionnés.
Une cartographie de la situation maritime
Côté maritime, les plongeurs démineurs et les hydrographes du Shom (service hydrographique et océanographique de la Marine) ont mené une action de concert, grâce à des sonars, pour dresser une cartographie de l’état du port après l’explosion « et détecter tous les objets qui pouvaient gêner la circulation du port ». Des véhicules sont ainsi tombés du quai. La cartographie a été remise aux Libanais, très utile, pour planifier les travaux et prévoir la reprise de l’activité.
Déblayer les bassins et remettre en état les pilotines
Les marins ont ensuite mené plusieurs actions urgentes permettant de faciliter les accès. Ils ont ainsi coupé la mature d’une barge coulée, réparé les pilotines et remorqueurs de commerce (propulsion, contrôle commandes), déblayé la capitainerie pour qu’elle puisse reprendre son rôle de régulation du trafic, etc.
Une aide à la marine libanaise
Les marins sont aussi venus en aide à leurs homologues libanais. « Nous sommes intervenus sur des vedettes de la marine libanaise pour les remettre en état. » Et quand les plongeurs français plongent, ils en profitent pour faire de la formation mutuelle avec leur homologues libanais. « Ils sont ravis et très émus de nous voir arriver, il y a un lien de fraternité entre marins libanais et français qui ne date pas d’aujourd’hui » (CV Tranchant).
Des ‘petits’ chantiers très utiles
Les militaires ont aussi été missionnés pour assurer des chantiers ‘plus modestes’. Ce sont les Libanais « qui identifient les besoins au fur et à mesure » en lien avec la mission défense de l’ambassade de France « dans des quartiers limitrophes » du port. Le GT Terre est ainsi parti déblayer la gare routière Charles Hélou, puis est intervenu dans plusieurs écoles (école du Sacré Coeur, Trois docteurs, La Sagesse, etc.) pour enlever tout ce qui pourrait être dangereux, tel un préau qui menaçait de s’effondrer. Objectif : permettre aux équipes libanaises de poursuivre la remise en état en sécurité, et aux professeurs et aux élèves d’effectuer leur rentrée.
Une coordination permanente avec les Libanais
Avec l’armée libanaise, « il y a une vraie confiance mutuelle. Nous avons un contact plus que quotidien, quasiment toutes les heures. Les réunions sont très fréquentes. » Il n’y a pas d’équipe chacun dans son coin. « La coordination se fait à tous les niveaux du chef de corps aux chefs de section, en passant par les chefs d’unités. Tous les chantiers sont faits en commun, de façon intégrée. » (Col. de La Bardonnie).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Partir en alerte, l’ADN français
750 militaires ont été déployés depuis le 14 août : 200 marins de l’équipage du Tonnerre, 150 membres de détachement de la marine d’autres services et armée de l’air, 350 du groupement terre ‘Ventoux’, composé autour du 2e régiment étranger de génie (REG) basé à Saint-Christol (Vaucluse).
Pour les deux officiers supérieurs, partir en plein mois d’août n’était pas facile, surtout pour les marins au retour d’une mission en mer (au large du Golfe de Guinée). Mais « l’équipage ne s’est pas posé la question. L’appareillage sur alerte est un peu dans notre ADN », relate le CV Tranchant. Charger le fret a pris un peu de temps au départ, car le fret humanitaire n’était pas vraiment configuré pour un transport en navire militaire. Il a fallu « tout protéger et filmer ».
Toute « la saveur » de cette opération a été cependant de planifier en urgence toute la série d’inconnus qui pouvaient se produire. Ainsi le PHA Tonnerre avait prévu de ne pas pouvoir accoster à Beyrouth. L’option avait été prévue de déployer alors ses EDAR (engins de débarquement amphibie rapide) et ses chalands de débarquement. Il n’y en a pas eu besoin. La reconnaissance du port par les plongeurs de la marine nationale a permis de dire que tout était OK pour accoster sur le port 12.
Du côté du GT Terre, en alerte Guépard, c’est aussi une part du travail. « C’est notre mission normale de réagir à l’urgence. Cela justifie nos dispositifs d’alerte que nous maintenons 24h/24h », confirme le Col. de La Bardonnie. L’ampleur de la catastrophe a d’ailleurs obligé à faire appel à d’autres régiments. En tout, cinq des huit régiments de génie participent ainsi à l’opération ‘Amitié’.
Entretiens réalisés par téléphone entre le samedi 22 août et le lundi 24 août.
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(B2) La situation au large de la Libye continue d’être chargée avec des passages récurrents de navires chargés de migrants. Mais l’Europe a choisi de ne plus être en première ligne
Sauvetage par des équipes européennes de l’opération EUNAVFOR Med Sophia en 2016 (crédit : EUNAVFOR Med – archives B2)Depuis son lancement, la nouvelle opération EUNAVFOR Med Irini, qui a succédé à l’opération Sophia le 31 mars dernier, « n’a jamais reçu d’appels de détresse et n’a donc jamais refusé aucun d’entre eux », précise le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, dans sa réponse écrite au Parlement européen, faite lundi (24 août), couvrant la période d’avril au 21 juillet 2020. Il cherche ainsi à faire taire certaines rumeurs de refus d’assistance.
« En revanche, les moyens aériens de l’EUNAVFOR Med Irini ont repéré huit situations de détresse potentielle dans la région libyenne de recherche et de sauvetage », précise-t-il. Cela a entraîné, « conformément aux obligations découlant des conventions internationales SOLAS et SAR », la saisine du « centre de coordination du sauvetage maritime (MRCC) compétent ». NB : selon la zone celui de Tripoli ou de Rome.
(NGV)
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(B2) Pris sur le fait en violation des réglementations imposées aux Irlandais sur le coronavirus, le commissaire européen au Commerce, l’Irlandais Phil Hogan, a fini par lâcher le guidon
Phil Hogan dans ses bureaux du Berlaymont (crédit : Commission européenne)Après quelques jours d’interrogation, et de demi-mensonges (1), l’homme politique du Fine Gael désigné par l’Irlande pour être son représentant dans l’exécutif européen a fini par se rendre compte à l’évidence : il fallait mieux partir de lui-même que d’être mis à la porte par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen. La situation était en effet devenue intenable, avec l’affaire du Golfgate.
Un golfgate qui fait des ravages
L’homme politique avait participé avec 80 convives à un diner de gala de l’Oireachtas Golf Society, le club de golf du parlement irlandais il y a une semaine (mercredi 19 août). Ce qui dépassait la jauge autorisée de 50 personnes pour une telle réunion. En pleine période de resserrage des boulons — passage notamment à une bulle de 6 personnes — l’évènement passe mal, et le mot est faible, dans la verte Irlande. Tour à tour, les personnalités présentes à l’évènement sont tenues de s’expliquer et d’assumer. La ministre de l’Agriculture a déjà démissionné, des juges également… Et plusieurs responsables du gouvernement ont demandé que Phil Hogan suive le mouvement.
Un statut de relative indépendance
Seul hic, un commissaire européen, une fois proposé par son gouvernement, est adoubé à la fois par la présidente de la Commission et le Parlement européen. Ce statut lui garantit une relative indépendance. Il quitte son costume national et les us et coutumes locaux, pour devenir un être atypique, qui ne dépend plus que de la sphère européenne. Il ne peut alors être contraint à la démission que par ceux qui l’ont validé. Autrement dit, l’Irlande n’a plus son mot à dire. Et seules les instances européennes (ou l’intéressé lui-même) peuvent le démissionner. C’est cette argumentation que l’exécutif européen a d’abord fait valoir pour refuser tout mouvement vers la porte pour son commissaire au Commerce.
Une contrepartie à l’indépendance des commissaires européens
Ce statut exceptionnel a cependant plusieurs contreparties. L’une est officielle et expressément indiquée par le Traité : consacrer tout son temps à l’activité européenne. Or, on peut vraiment se demander si assister à un dîner de gala du golf club parlementaire irlandais rentre vraiment dans le mandat d’un commissaire au Commerce, voire même dans la tradition de présence de la Commission européenne aux évènements nationaux. La réponse est assez rapide et évidente. C’est Non. La présence de Phil Hogan tenait avant tout à sa nationalité, irlandaise, à ses activités politiques dans l’île, voire éventuellement à ses visées futures. Il ne pouvait donc plus vraiment exciper de sa fonction de commissaire pour prétendre être intouchable. C’est ce que les juristes appelleraient un « acte détachable ». Il y avait là une réelle contradiction qu’il fallait trancher.
Une loyauté nécessaire vis-à-vis de la population
Ensuite, et surtout, il y a une clause non écrite au statut de commissaire : il faut être loyal non seulement vis-à-vis de ses mandants, des États, comme de la population européenne. Or, la manière dont Phil Hogan a cherché à se dédouaner et à s’excuser de sa présence était on peut plus ‘limite’. Dans son mot « chaleureux » de remerciement pour toute son action « pour son travail inlassable et fructueux », Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, n’a pas manqué de le rappeler que chacun devait être responsable de ses actes.
Le rappel à l’ordre de Von der Leyen
« Dans les circonstances actuelles, alors que l’Europe se bat pour réduire la propagation du coronavirus et que les Européens font des sacrifices et acceptent des restrictions douloureuses, j’attends des membres du Collège qu’ils soient particulièrement vigilants quant au respect des règles ou recommandations nationales ou régionales applicables », a indiqué Ursula von der Leyen dans une déclaration publiée aujourd’hui. Avis aux amateurs…
Commentaire : Le temps de l’impunité semble bien révolu. La sortie sera proche pour ceux ou celles qui ne respecteront pas certaines règles, écrites comme non écrites.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2 à Berlin) Alors que son influence baisse, le président biélorusse cherche à rallier ses troupes contre un ennemi : l’Alliance atlantique. Il l’accuse de militariser ses frontières. Une attaque infondée et inacceptable, s’insurge Jens Stoltenberg
Jens Stoltenberg à son arrivée à l’informelle défense à Berlin (crédit : OTAN)Présent à Berlin pour participer à la réunion des ministres de la Défense de l’Union européenne depuis hier (mercredi 26 août), le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a voulu — une fois de plus — faire passer le message.
Fausses accusations
« Il n’y a pas de renforcement militaire par l’OTAN dans la région », a-t-il assuré, fustigeant les « tentatives d’utiliser l’OTAN comme une sorte d’excuse pour sévir contre les manifestants, contre l’opposition politique au Belarus ». Et de tonner : « toute tentative d’essayer de déplacer l’attention des questions intérieures vers les questions extérieures pour créer une excuse pour utiliser la violence contre son propre peuple est inacceptable. » L’OTAN « reste une alliance défensive », a-t-il tenu à rappeler.
Une Alliance préoccupée
Alors que celui que l’on surnomme le dernier dictateur d’Europe ne se prive pas, depuis une semaine, d’accuser également les Européens d’ingérence, les Alliés s’avouent « très préoccupés par la situation en Biélorussie » et « suivent bien sûr de très près » la crise qui s’y déroule depuis la ré-élection de Loukachenko, a-t-il partagé avec la presse.
(Aurélie Pugnet)
Lire aussi :
Cet article Non, l’OTAN ne militarise pas ses frontières avec la Biélorussie, assure Jens Stoltenberg est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2) Les militaires européens ont quitté leur quartier historique qui les abrite depuis le début des missions de l’UE en Centrafrique, il y a six ans
Les éléments européens ont quitté le camp d’Ucatex, pour se relocaliser près de l’aéroport, à M’Poko, base historique des forces françaises et de l’ONU. Durant une bonne semaine, ce mois d’août (du 15 au 23), ils ont transféré tous leurs effets et matériels, containers y compris.
La fin d’une présence de six ans
Basé sur le site d’une ancienne usine désaffectée, le camp Ucatex a tout d’abord été utilisé par la force de stabilisation de l’UE à Bangui EUFOR RCA, en 2014 (lire : En patrouille avec les gendarmes), puis par la mission de conseil militaire EUMAM RCA (lire : EUMAM RCA lancée. Mais effet retard pour les effectifs) et la Minusca, et enfin par la mission de formation (lire : EUTM RCA lancée. Les premières formations mises en place…).
Destination : M’Poko
L’opération s’inscrit dans le cadre de la « densification des missions de conseils, d’entrainement et d’instruction » d’EUTM RCA au profit des FACA, les forces armées centrafricaines. NB : ce déménagement permet aussi plus de synergies entre les différentes forces (notamment en matière de force protection).
Des convois étalés dans la journée
Pour éviter tout problème, les convois ont été répartis entre la matinée et l’après-midi. La vitesse de déplacement a aussi été adaptée pour que la sécurité « soit assurée lors du passage des convois notamment sur le marché des combattants» indique-t-on à EUTM RCA. Un lieu particulièrement prisé des habitants de Bangui, et avec une forte densité (personnes, motocyclettes, etc.).
La présence à Bouar reprend
Autre acquis organisationnel : le détachement de partenariat militaire opérationnel (DPMO) d’EUTM est « désormais au complet sur le camp de Bouar » assure-t-on du côté européen. L’installation a été finalisée ce mois d’août, avec de petits travaux et l’entretien du camp pour être fin prêts pour commencer l’instruction avec les FACA. Le chef d’état-major centrafricain (alias le CEMA), le général Zéphirin Mamadou, et le chef d’EUTM, le général français Éric Peltier, se sont rendus sur place lundi (24 août) pour visiter les installations, l’état-major de zone de défense ainsi que le centre d’instruction et d’entraînement qui accueillera les formations des FACA.
Une montée en puissance des FACA
Ces changements s’inscrivent dans un renforcement de la mission, en personnel comme en infrastructures, dans le nouveau mandat qui lui a été confié par les ’27’ (1), pour faire face à la (re)montée en puissance des FACA, dans le cadre du plan national de défense. De nouvelles recrues vont ainsi venir s’ajouter au renforcement de l’état-major de zone de défense (EMZD) à Bouar. Les EMZD de Ndele et Bangassou vont aussi poursuivre leur déploiement.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Des mesures barrières face au Covid-19
Le coronavirus a un peu compliqué le travail d’EUTM RCA. Il faut bien le dire. Mais la première réaction des autorités centrafricaines, qui ont réagi assez fortement à l’épidémie, en demandant aux Européens de stopper tout contact et de rester confinés, semble aujourd’hui assouplie. EUTM-RCA et les FACA se sont adaptés à la nouvelle donne, pour continuer à travailler en toute sécurité. Désormais avant chaque activité, « une information précise et détaillée est dispensée à tous les stagiaires sur l’importance des gestes à adopter » pour prévenir la diffusion du virus.
Lire aussi : Avec la formation de Bouar, on voit les fruits du travail de ces trois années (Général Peltier, EUTM RCA)
Cet article Les gars d’EUTM RCA déménagent est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe politique.
(B2 à Berlin) L’Allemagne éprouve quelques difficultés à accorder ses paroles et ses actes en matière de politique étrangère et surtout de défense européenne. La présidence allemande de l’UE changera-t-elle la donne ? On peut en douter. Explications
(crédit : Bundeswehr/Francis Hildemann – archives B2)La réunion informelle des ministres de la Défense dans la capitale allemande aujourd’hui, celle des ministres des Affaires étrangères demain devraient être l’occasion de déclarations vibrantes des dirigeants allemands sur l’Europe de la défense. Sont-elles crédibles ? Faut-il les prendre au pied de la lettre ?
Des idées généreuses
En Allemagne, les idées fusent, souvent, pleines d’emphase, généreuses. Si on jette un regard en arrière sur ces derniers mois, Berlin a revendiqué un siège européen au Conseil de sécurité de l’ONU, un conseil européen de sécurité restreint, le déclenchement de la clause de solidarité face à la crise du Covid-19, entre autres. Toutes des initiatives qui ont fait plouf ! Idem en matière de défense. On parle d’une zone de protection sous mandat international dans le nord de la Syrie, d’une initiative dans le détroit d’Ormuz ou du porte-avions franco-allemand. Sans suite (lire : Lire aussi : AKK, la MinDéf allemande, spécialiste des idées sans suite, dans le creux de la vague ?).
L’Europe en bandoulière
Très régulièrement, aussi, on saupoudre cela de déclarations énamourées en faveur d’une autonomie européenne plus affirmée en matière de politique étrangère et de défense, d’une armée européenne. Ces déclarations n’émanent pas de farfelus, mais des plus hauts responsables politiques au pouvoir, de la coalition CDU-CSU-SPD, à la chancelière Angela Merkel, le chef de la diplomatie Heiko Maas en passant par la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer alias ‘AKK’ (1). Toutes plus fortes les unes que les autres, notamment vis-à-vis des USA, ces idées sont auréolées du sérieux de la machinerie allemande. On pourrait ainsi être tenté de les prendre (très) au sérieux…
Des idées sans lendemain ?
Une profonde erreur ! Nombre de ces idées ne durent parfois que quelques heures, faisant rapidement pschitt, telles des bulles de savon éclatant au soleil. Ces propos semblent davantage là pour occuper le terrain, montrer que l’Allemagne est présente sur le dossier. Mais elles ne semblent pas destinées à davantage d’actions. Pour le dire plus crûment, la fiabilité de la parole allemande en matière de défense est plus proche de la dette grecque des années 2000 que de la réputation de ses machines outils.
Une manière de torpiller certains projets
Pire, Berlin a aussi le chic de torpiller, en douce, certaines initiatives. Exemple : la coopération structurée permanente (CSP ou PESCO). L’Allemagne insiste pour voir regrouper un maximum d’États, surtout d’Europe de l’Est. Cette volonté obéit à un impératif mathématique — réunir une majorité qualifiée — et a une réelle justification stratégique — réunir les Européens autour de leur défense. Mais elle est surtout bien en phase avec l’imperatum allemand : « être au centre de tout » (2). Au final, ça alourdit le tout. Elle se retrouve deux ans et demi plus tard, dans une sorte de guet-apens, dont elle peine à sortir. Un simple effet de la combinaison ‘nombre + bureaucratie’ ? Ou une accordance avec le rythme allemand naturel, plus lent, qui se calcule en années, voire en décennies ? Une défense européenne embourbée n’est, en fait, pas vraiment pour déplaire outre-Rhin, malgré les dires officiels.
Une certaine pusillanimité en matière d’opération
Du côté des opérations, c’est là où le propos allemand est le plus incohérent. Quand les politiques décident d’un engagement, il ne suit pas forcément. Il en est ainsi de l’opération de surveillance maritime dans le détroit d’Ormuz. L’initiative tombe à l’eau (lire : Vers une opération maritime combinée franco-germano-britannique dans le détroit d’Ormuz. Les discussions continuent). Ce n’est pas vraiment un manque de volonté politique. La marine allemande… n’a tout simplement pas de navire à fournir (cf. ci-dessous). Bis repetita pour l’opération de contrôle de l’embargo des armes au large de la Libye, EUNAVFOR Med Irini… L’Allemagne ne lui a fourni que le minimum, alors qu’elle est issue directement du processus de Berlin piloté par la chancelière allemande (3). Dans cette avalanche de ratés, une exception : l’engagement au Mali, au sein de la mission de formation de l’armée malienne (EUTM), ou de la force des Nations-unies (Minusma). Berlin n’a cependant pas été jusqu’à s’engager dans la force Takuba. Raisons : trop hasardeux, pas assez cadré… (4)
Des explications
Prétendre que tous ces propos sont du spectacle serait un raccourci erroné. Il y a des raisons profondes qui expliquent cette véritable dichotomie entre le dire et le faire, entre le politique qui veut une chose et la défense qui acte autrement.
Le poids de l’histoire
Premièrement, le poids de l’histoire ne doit jamais être sous-estimé quand on parle du couple ‘défense et Allemagne’. C’est un sérieux frein à toute option interventionniste. La défense n’est pas un vecteur où les Allemands aiment afficher leur primauté, ni dépenser beaucoup d’argent. Et le courant pacifique est un facteur clé de la vie politique allemande, qui transcende plusieurs partis : pas seulement du côté de leur berceau naturel, les Verts, mais aussi chez les Libéraux, les socio-démocrates (SPD), l’extrême droite (AfD), comme l’extrême-gauche (Die Linke).
… et une armée bâtie autour de l’OTAN
Autre conséquence de cette histoire, qui ne doit pas être négligée : l’armée allemande s’est structurée autour de l’Alliance atlantique. La carrière d’un officier se bâtit dans les couloirs de l’OTAN, pas dans celle de l’Union européenne. Les ministres peuvent dire ce qu’ils veulent, la Bundeswehr suit son chemin. Toutes les déclarations autour de l’Europe de la défense ne rencontrent donc que peu d’échos aux tréfonds de la Bundeswehr. Elles sont souvent contrebalancées par des déclarations ou démonstrations d’amour à l’OTAN (5).
Une armée un peu à la ramasse
Troisième élément, qui est un peu caché et honteux pour l’Allemagne : l’état déplorable de la Bundeswehr. Malgré les apparences, et le nombre de militaires affichés, l’armée allemande n’est que l’ombre d’elle-même. Entre ses sous-marins absents durant de longs mois, ses frégates qui souffrent d’indisponibilité, la grosse majorité de ses 128 avions de combat Eurofighter cloués au sol, et même ses chars Léopard 3 flambants neufs qui ont des ratés, le pays le plus puissant d’Europe dispose d’une armée un peu en lambeau. Du coup, les engagements, notamment aériens et maritimes, se font au compte-goutte.
Un engagement plus lent, (ou) plus réfléchi
À la différence de la France qui s’engage sur un coup de sifflet de son président, l’Allemagne a un dispositif politique de décision beaucoup plus collectif, donc plus complexe, impliquant non seulement tout le gouvernement, mais aussi une bonne partie de la classe politique. Et l’engagement militaire se comprend dans un cadre plus général, contrebalancé par d’autres éléments. « L’Allemagne est prête à s’impliquer davantage, également militairement. Mais cet engagement militaire doit s’inscrire dans une logique politique », résumait Heiko Maas à la conférence de sécurité de Münich (6).
Le rôle particulier du Bundestag
Le Bundestag, la chambre basse du parlement allemand, devant se prononcer sur chaque engagement international, avec le vote d’un projet de loi, tout doit être écrit : les objectifs recherchés, le volume de forces engagés, le budget, les coopérations engagées et la voie de sortie. C’est précis. Et il importe alors d’avoir l’accord non seulement des partis de la majorité, mais même au-delà. La recherche d’un large consensus (absentions notamment) permet de s’assurer de la pérennité de l’opération au-delà du mandat d’un an souvent octroyé. On pourrait se plaindre de cette lenteur. C’est aussi le gage d’une certaine réflexion. Quand l’Allemagne s’engage (comme en Afghanistan, ou en Irak, ou au Mali), c’est sur la durée.
Un facteur de différenciation
Malgré les apparences, la défense est ainsi une thématique très politisée. Contrairement à nombre de pays européens — la France, l’Espagne, la Grèce, la Pologne, le Royaume-Uni —, où le sujet est assez consensuel dans la sphère politique, les questions de défense sont controversées. C’est une manière pour les partis « d’afficher leurs différences » nous rappelle un diplomate, bon connaisseur du dossier. Il n’en ont pas souvent l’occasion, la sphère économique suscitant moins de divergences que dans d’autres pays.
Des déclarations en forme de ballon d’essai
Au final, les quelques déclarations qui parsèment la vie politique allemande ne doivent donc pas être prises au pied de la lettre, mais pas méprisées non plus. Elles sont destinées à frapper les esprits ou à les préparer à des évolutions, voire à lancer des ballons d’essai pour tâter le terrain. Si le consensus n’est pas présent, on renonce, discrètement, sans trop d’orgueil. Outre-Rhin, personne n’en voudra jamais à un homme ou une femme politique de ne pas avoir envoyé finalement ses troupes, comme promis. Au contraire, ce serait plutôt un gage de sagesse…
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Les marines grecque, chypriote avec le renfort de l’Italie et de la France ont démarré ce mercredi (26 août) un exercice aéronaval en Méditerranée orientale
(crédit : État-major grec)Solidarité européenne face à la Turquie…
En pleine réunion informelle des ministres de la Défense, comme des Affaires étrangères de l’UE, à Berlin, c’est une manière pour les pays européens du rivage sud de la Méditerranée, les plus concernés (Grèce, Chypre, France, Italie), d’affirmer leur pleine solidarité face aux prétentions turques dans la zone. Dénommé ‘Eunomia’, l’exercice se déroulera en effet tout le temps de la réunion de mercredi à vendredi (26 – 28 août).
… en pleine réunion ministérielle européenne
Cette initiative « vise à faire prendre conscience de la situation », confirme le ministre grec de la défense Nikos Panagiotopoulos. Il s’agit de « démontrer l’engagement des quatre pays méditerranéens européens en faveur de l’état de droit dans le cadre de la politique de désescalade des tensions ». Athènes, Nicosie, Paris et Rome répliquent aussi à l’annonce par la Turquie d’un exercice semblable, organisé « avec d’autres Alliés » selon Ankara.
La Méditerranée : un bien commun, pas un terrain de jeu des tensions
« La Méditerranée orientale se transforme en un espace de tensions. Le respect du droit international doit être la règle et non l’exception », renchérit la ministre française des Armées. « Notre message est simple : priorité au dialogue, à la coopération et à la diplomatie pour que la Méditerranée orientale soit un espace de stabilité et de respect du droit international. Elle ne doit pas être un terrain de jeu des ambitions de certains, c’est un bien commun », détaille Florence Parly dans une série de tweets.
Des frégates, sous-marins et avions
Participent côté grec, des frégates, des sous-marins et des forces spéciales, précise l’état-major grec. La frégate Spetsai (F-453), bien connue pour avoir tout récemment participé à l’opération européenne EUNAVFOR Med Irini, et la frégate Lίmnos III (F-451) sont de la partie selon nos informations. Du côté français sont engagés une frégate et un hélicoptère et trois avions Rafale.
L’inauguration de l’initiative Quad
Le quatuor compte bien ne pas s’arrêter là. Chypre, Grèce, France et Italie ont « convenu d’entrer dans une présence conjointe en Méditerranée orientale dans le cadre de l’Initiative de coopération du Quatuor (QUAD) », indique N. Panagiotopoulos. Ceci n’est donc que l’activité « inaugurale » d’une initiative plus complète. Objectif : « renforcer la présence militaire navale et aérienne collective dans la région » et pousser la Turquie au dialogue.
NB : un autre exercice, plus limité, avait eu lieu à la mi-août, entre la Grèce et la France uniquement (lire : La France positionne deux Rafale et une frégate face à la Turquie).
(Nicolas Gros-Verheyde)
Un autre exercice avec les Américains
Face aux velléités turques, les Grecs multiplient les signaux de solidarité. En début de semaine, lundi (24 août), s’est déroulé un autre exercice aéronaval, avec les États-Unis cette fois, dans la zone maritime au sud de la Crète. Y participaient, côté grec, la frégate Egée ou Aegean (F-460), un sous-marin type 214 et six avions F-16, tandis que du côté américain, le destroyer USS Winston S. Churchill (81), et les hélicoptères de bord des deux navires, précise l’état-major grec.
L’USS Winston Churchill et la frégate Aegean (crédit : US 6th fleet)
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(B2) La situation politique étant compliquée après le coup d’État au Mali, « nous avons décidé de suspendre toutes les activités opérationnelles pour nos deux missions » : EUTM Mali [chargée du conseil et de la formation de l’armée malienne] et EUCAP Sahel [chargée d’une mission identique pour les forces de sécurité], a confirmé aujourd’hui un diplomate européen à quelques journalistes, dont B2.
Stage de formation des formateurs au niveau de compagnie et un stage ciblé sur la défense d’une base militaire au Camp d’Entraînement de Koulikoro (crédit : EUTM Mali)Difficile de continuer
Le mandat de ces missions est en effet « de travailler et de soutenir les autorités légitimes dans le développement des forces de sécurité ». Difficile de continuer à accomplir une mission quand ces forces sont elles-même pour partie impliquée dans un coup d’État, condamné par l’Union européenne.
Un coup d’état condamné par l’UE
Les Européens ont, comme l’Union africaine et le Conseil de sécurité de l’ONU, condamné le coup d’État, demandé le retour à l’ordre constitutionnel, la libération des prisonniers, en particulier du président IBK (Ibrahim Boubacar Keïta) et du Premier ministre (Boubou Cissé). Ils soutiennent les efforts de médiation de la CEDEAO (ECOWAS en anglais) et disent espérer qu’une « solution conforme aux aspirations de la population malienne » soit trouvée. L’objectif est « la mise en place d’un gouvernement civil de transition dès que les conditions le permettront ».
La reprise des activités conditionnée à la normalisation
Cette suspension est « temporaire » poursuit notre interlocuteur. « Nous sommes prêts à reprendre ces activités au Mali en partenariat avec l’ONU dès que les conditions le permettront. » Ce dès que possible. Pour les spécialistes de la PSDC au service diplomatique européen (SEAE), il est « vital de maintenir l’investissement à long terme fait par la communauté internationale pour travailler à la sécurité et à la stabilité du Mali, du Sahel. C’est très important pour notre sécurité et pour celle des Européens également. »
Les éléments restent sur place
Selon nos éléments, tous les effectifs sont restés sur place à Bamako et Koulikoro. Ils sont simplement cantonnés en évitant d’avoir trop de contacts avec les uns et les autres. Nombre de soldats et officiers qui sont à l’initiative ou participent au coup d’état sont en effet passés dans les mains des formateurs européens ou ont été à leurs contacts.
Commentaire : ces deux missions jouent de malchance
Après une mise en veille des activités de formation pour cause d’épidémie de coronavirus (lire : Les missions militaires de la PSDC continuent, mais à bas régime (v3)), elles commençaient tout juste à reprendre leurs activités, selon une volonté exprimée très clairement à la fois par le haut représentant de l’UE Josep Borrell et les États membres (lire : Comment les missions EUTM vont se redéployer ? La MPCC se prépare au grand saut). Cette nouvelle interruption, qui devrait se prolonger encore quelques semaines, pour un sérieux coup à la volonté des Européens de stabiliser le Mali.
Seule consolation : la mission EUTM Mali n’a plus pour seul horizon géographique ce pays, mais a désormais un mandat plus régional, notamment le Burkina Faso (lire : En route vers une EUTM Mali II en attendant une EUTM Burkina ou une EUTM Sahel). Elle pourrait donc reployer une partie de ses moyens et de ses activités, beaucoup plus rapidement que prévu, vers ce pays.
(Nicolas Gros-Verheyde, avec Aurélie Pugnet sur le ‘front diplomatique’)
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(B2) Après deux semaines de voyage, la frégate allemande Hamburg a rejoint, dimanche (23 août), la force maritime européenne présente au large de la Libye et chargée de contrôler l’embargo sur les armes Méditerranée.
(crédit : EUNAVFOR Med Irini)Placée sous le commandement du capitaine de frégate (Fregattenkapitän) Jan Fitschen, la frégate, partie de son port d’attache début août, a effectué sa première visite, sur le MV Spirit qui se dirigeait vers le port de Tobrouk annonce l’opération EUNAVFOR Med Irini. Ce navire de la classe Sachsen dispose de deux hélicoptères de bord et d’une équipe de forces spéciales chargé des arraisonnements C’est le premier navire allemand à participer à Irini (Lire : Le Hamburg dans l’opération Irini courant août).
Mais l’opération européenne ne dispose toujours que de deux navires : l’Italien San Giorgio qui assure le rôle de navire-amiral, le Grec Spetsai ayant repris son chemin nationale. Elle a également à sa disposition une panoplie plus fournie de moyens aériens : un drone Predator italien, un Embraer 145 grec, les Merlin III Luxembourgeois et Antonov Bryza 28B1R polonais, ainsi que le Falcon 50 français (mis à disposition de façon périodique). Elle ne dispose plus du P3 Orion C allemand rentré, lui aussi, au pays.
(NGV)
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(B2) Il ne fait pas bon être opposant apparemment dans la Russie de Vladimir Poutine. Alexei Navalny aurait été empoisonné. Une seconde tentative en un an apparemment
L’opposant en soins intensifs
L’incident s’est produit durant le vol de retour depuis Tomsk en Sibérie, de l’opposant moscovite (1). « Il s’est senti malade pendant le vol » raconte sa porte-parole Kira Yarmysh sur twitter jeudi (20 août) au matin. L’avion a fait un atterrissage d’urgence à Omsk. Et Navalny a été transporté à l’hôpital en ambulance. Il est « en soins intensifs, inconscient ».
Сегодня утром Навальный возвращался в Москву из Томска. В полёте ему стало плохо. Самолет экстренно сел в Омске. У Алексея токсическое отравление. Сейчас мы на скорой едем в больницу
— Кира Ярмыш (@Kira_Yarmysh) August 20, 2020
Un empoisonnement au thé
« Nous supposons qu’Alexei a été empoisonné avec quelque chose mélangé dans son thé » poursuit Kira Yarmysh. « C’était la seule chose qu’il avait bue depuis ce matin. Les médecins disent que la toxine a été aspirée plus rapidement à travers le liquide chaud. » Si l’hypothèse d’un empoisonnement s’avère, ce serait la seconde tentative en près d’un an.
Précédente tentative d’empoisonnement
L’opposant avait en effet été hospitalisé un court moment, fin juillet 2019, pour de larges boursouflures au visage. Une « grave réaction allergique », avait indiqué les autorités. Navalny avait senti son cou, son visage, son front se gonfler ; et d’importantes marques rouges apparaitre. Ce « mal bizarre », comme le qualifiait alors son entourage, avait immédiatement fait pensé à un empoisonnement, l’intéressé n’ayant pas d’antécédents allergiques. Il était alors emprisonné au lendemain d’une manifestation pour protester contre le résultat des élections locales à Moscou.
Un pourfendeur de la corruption
Ce pourfendeur de la corruption qui gangrène le pays nous avait confié lorsque nous l’avions rencontré à Moscou (3), en septembre 2013, « ma situation est un peu meilleure en ce sens ». « J’ai une certaine célébrité, qui me protège ». Apparemment, cela ne suffit plus à le protéger.
Un accueil en France ou en Allemagne ?
Dans le fil de la journée, l’état de l’opposant russe n’était pas rassurant. « Les nouvelles que nous avons à cette heure sont extrêmement inquiétantes » a indiqué Emmanuel Macron.
Une proposition Macron – Merkel
Recevant la Chancelière allemande Angela Merkel au Fort de Brégançon, le président français s’est dit « extrêmement préoccupé ». Il s’est dit « prêt à apporter toute l’assistance nécessaire » à l’opposant comme « à ses proches » sur le plan « sanitaire, sur le plan de l’asile ou de la protection ». Il pourrait ainsi être accueilli en France, ou en Allemagne (comme l’a proposé Angela Merkel).
Un avion prêt à décoller en Allemagne
L’Allemagne a, sur ce sujet, une certaine avance. Le leader de l’ONG allemande de défense des droits de l’homme Cinema for Peace, Jaka Bizilj a indiqué être prêt. « Un avion avec des spécialistes de réanimation décollera ce soir » a-t-il indiqué au quotidien Bild. « Si Navalny est prêt à être transporté dans la matinée, l’avion s’envolera immédiatement pour Berlin, sa femme sera également à bord ».
(Nicolas Gros-Verheyde)
Mis à jour sur son état de santé, et avec la possibilité d’accueil en France ou en Allemagne
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