(B2) Les Alliés accélèrent le retrait de leurs troupes en Afghanistan. Suite à l’une des plus longues opérations de l’OTAN, la tâche s’annonce herculéenne et sensible
(crédit : OTAN)Le départ est acté pour les Américains
Prévu à l’origine avant le 1er mai — cela figurait dans l’accord signé entre les USA et les Taliban sous l’ère Trump — le retrait avait été suspendu le temps que la nouvelle administration américaine démocrate de Joe Biden se prononce. Deux mois après son arrivée à la Maison Blanche, la sentence est tombée : les Américains se retirent. Et tout doit être terminé au plus tard le 11 septembre 2021. Date symbolique : vingt ans après les attentats du World Trade Center à New York et sur le Pentagone. Ceux-là même qui avaient déclenché l’intervention en Afghanistan.
Les Allemands suivent
Les alliés vont, eux aussi, organiser leur départ. Le retrait du contingent allemand (deuxième plus gros contingent, fort d’environ 1.100 soldats) devrait être achevé d’ici le 4 juillet, a annoncé la ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer, devant les membres de la commission Défense à Berlin (le 21.04). Selon notre confrère de Augengeradeaus, la date a été communiquée par le QG américain de la mission Resolute Support, pour correspondre à la fête nationale américaine.
… comme les Belges ou Suédois
Côté belge, le retrait des 72 militaires basés à Mazar-e-Sharif « sera achevé pour l’été », a indiqué mi-avril (19.04) Ludivine Dedonder, la ministre belge de la Défense. Trois jours plus tard (22.04), le chef des opérations conjointes suédoises, Michael Claesson annonçait que « le personnel militaire suédois quittera l’Afghanistan au plus tard en septembre, en étroite collaboration avec l’Allemagne et l’OTAN », sans plus de précisions. Sachant que le contingent suédois se résume à 16 personnes, principalement du personnel d’état-major, basé sur le Camp de Marmal, à l’extérieur de Mazar-e Sharif.
La logistique, ce qui sépare l’ordre du désordre
Mais le déménagement s’annonce intense. L’exemple le plus frappant est celui de l’Allemagne. Berlin doit rapatrier l’équivalent de 800 conteneurs de matériels, comme l’indique la Bundeswehr. Le transport aérien sera assuré par les plus gros avions cargo au monde : les Antonov An-124. Dans le cadre du programme SALIS (Strategic Airlift International Solution) de l’OTAN. Côté suédois, leur contribution ne comprend pas de systèmes d’équipement lourds et, donc, aucun moyen de transport spécial n’est nécessaire pour rapatrier le personnel.
Un départ sous tension
Un retrait sans vagues ne pourra donc se faire sans une logistique bien huilée. Dans cette optique, 170 spécialistes allemands de la log’ sont déployés dans le camp de Mazar-e-Sharif. L’objectif est de ne pas trop laisser traîner sur place pour éviter des attentats ou attaques (l’été y étant souvent propice). Des forces de sécurité allemandes et néerlandaises doivent justement assurer la protection de ce retrait contre d’éventuelles attaques. Un peloton de mortiers de la Bundeswehr a été déployé fin avril, avec 80 autres fantassins de la composante terrestre néerlandaise, eux aussi équipés de mortiers. Les forces de la Bundeswehr auront à leur disposition des véhicules protégés avec leurs systèmes d’armes associés et des drones Heron1 et Aladin.
Restitution des terrains
Les bâtiments et les ensembles, avec les infrastructures construites par les troupes de l’OTAN vont être remis à l’administration afghane. Le matériel non militaire qui coûte trop cher à renvoyer (mobilier, fournitures de bureau, etc..) sera, lui, vendu localement ou donné. Lors des négociations de remise, il a été convenu que ces terrains seraient remis « en l’état ».
L’épineuse question des interprètes
La grande inquiétude se situe du côté des interprètes, qui craignent d’être pris pour cible par les Taliban, dès le départ des troupes. Côté américain, un programme spécial existe déjà : le programme de visa d’immigrant spécial (SIV), leur permettant de rejoindre les États-Unis. Le problème est que le processus de demande dure en moyenne quatre ans. Plus de 18.000 Afghans sont déjà en attente d’une décision. Pour les 300 afghans qui travaillent pour l’armée allemande en Afghanistan, le gouvernement « offre à chaque membre du personnel local en danger et à sa famille l’admission en Allemagne ».
(Jean-Stanislas Bareth, st.)
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Avec 54 appareils, l’Egypte devient le premier client à l’export, devant l’Inde, le Qatar et la Grèce.
S’appuyant sur la jurisprudence le concernant, l’ancien officier de gendarmerie Jean-Hugues Matelly
L’historien Eric Deroo revient sur l’affaire de la « lettre des généraux »
(B2) Il est étonnant que cette question ne figure pas – explicitement – parmi les neuf grands sujets de débat proposés aux citoyens européens à l’occasion de la Conférence sur l’avenir de l’Union.
Une Union à 36
En effet, le sujet de l’évolution des frontières de l’UE d’ici 2030/2035 n’a rien de théorique : six nouveaux États sont actuellement candidats (le “reste” des États balkaniques) et trois autres pourraient le devenir (ceux du partenariat oriental : Ukraine, Biélorussie et Moldavie). L’Union du “futur » pourrait ainsi passer de 27 à 36 États membres avec toutes les conséquences potentielles sur le plan politique, économique, budgétaire, institutionnel, sociétal …
Un échec de l’élargissement précédent
L’expérience du grand élargissement vers l’Est de 2004-2007 a montré que, presque vingt ans après, l’adhésion des douze nouveaux États pose des problèmes que l’UE n’est toujours pas parvenue à surmonter. À un point tel que l’on a pu parler d’un double ‘échec de l’élargissement’ : une intégration difficile de ces États dans le modèle/système européens et un affaiblissement de l’unité et de la solidarité au sein de cet ensemble. L’opinion publique, bien consciente de cette situation, en est largement perturbée et s’interroge sur la possibilité d’y remédier. La perspective d’un nouvel élargissement à un tel “paquet” d’États – encore moins bien préparés à l’adhésion que ceux du “paquet” précédent – ne fait qu’accroitre ces craintes et amener l’opinion à se détacher/désolidariser d’un projet européen dont elle ne distingue plus les tenants et les aboutissants.
Une affaire trop délicate pour être débattue ?
Dès lors, comment les organisateurs de la Conférence ont-ils pu faire l’impasse sur cette question? Comment peut-on passer sous silence la question des futures frontières de l’Europe et de la viabilité d’une UE36 s’étendant de Lisbonne à Kiev ? Sans doute a-t-on estimé, en haut lieu, que l’affaire était trop délicate – et peut-être trop polémique – pour être exposée sur la place publique. Qu’un impératif catégorique de nature géopolitique l’emportait sur toute autre considération – fut-ce au prix d’une dénaturation du projet européen poursuivi jusqu’ici. Que la résistance aux hégémonies russe et turque, la stabilisation politique et démocratique régionale, le développement du marché intérieur, etc .. imposaient, coûte que coûte, une poursuite du processus – de la “stratégie” – d’élargissement.
Cette argumentation a tout son poids et peut être défendue – à condition de démontrer qu’elle ne met pas en péril la notion même d’Europe unie et que les réformes nécessaires pour maintenir cette unité soient précisées et programmées. On le voit : un beau sujet de débat qu’il serait dommage, voire irresponsable, de passer sous silence lors d’une grande Conférence publique sur l’ ”avenir de l’Union”.
(Jean-Guy Giraud)
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(B2) Un membre de la mission de l’UE de renforcement auprès des forces de sécurité intérieure somaliennes est décédé à l’hôpital de Nairobi le 21 mars. Il avait contracté le virus COVID-19 durant ses fonctions en Somalie, indique la mission EUCAP Somalia dans un communiqué diffusé le 6 avril.
Il était un expert en gestion civile des crises détaché par le Centre de gestion des crises (CMC) Finlande auprès d’EUCAP Somalie, dans le cadre du soutien au développement du secteur de la sécurité. Son nom n’a pas été révélé par souci de préserver l’intimité familiale.
C’est le 63e mort que l’Union a à déplorer dans le cadre de sa politique extérieure et de sécurité commune depuis ses débuts selon la base Memoriam de B2.
(NGV)
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J'avoue, j'y ai cru. Le 8 avril, l'Assemblée nationale a adopté une loi pour la protection et la promotion des langues régionales, dite loi Molac. Parmi cent conséquences, tout aficionado de la typo braquera sa lorgnette sur celle-ci : le dénouement de l'« affaire Fañch », rocambolesque histoire connue de chaque Breton bretonnant, mais moins du grand public hexagonal et ultramarin. On se repasse le feuilleton en accéléré ?
- L'ornithorynque / Langue, Identité culturelle, Mutation, France, Espagne, ÉtatSon appel aurait déjà recueilli 5000 signatures. Le ministère vérifie s’il y a des personnels d’active qui seraient alors sanctionnés. (Actualisé-1)
Une femme « blessée » , la place des femmes « fragilisée »… Tout comme l’image de l’Union européenne, tétanisée à l’idée de bousculer l’ordre diplomatique et mal à l’aise dans la défense de ses valeurs. Décidément, la visite à Ankara de la présidente de la Commission européenne et du président du Conseil européen se digère avec difficultés. Les parlementaires européens s’en sont encore fait l’écho ce lundi 26 avril
Charles Michel et Ursula von der Leyen (sur la photo) étaient présents devant le Parlement européen qui débattait sur le Sofagate (crédit : Parlement européen)Le mauvais choix de Michel
« Le président Michel n’aurait jamais laissé Juncker (l’ancien président de la Commission européenne) sur le canapé comme il l’a fait avec la présidente von der Leyen. C’est arrivé parce que c’est une femme. Le Sofagate est un cas clair de discrimination envers une femme ». La sentence de l’Espagnol Ernest Urtasun (Verts/Catalogne en commun) résume l’opinion de nombreux députés européens, intervenus hier (lundi 26.04).
Promis juré c’est du passé
Quelques minutes plus tôt, au pupitre au bas de l’hémicycle, à quelques mètres d’Ursula von der Leyen assise à la place dévolue de la présidente de la Commission, Charles Michel veut visiblement faire oeuvre de contrition, mais d’un « incident » qu’il continue de qualifier de « protocolaire ». « Je mesure que les images ont pu donner le sentiment à beaucoup de femmes d’être offensées ». Il se défend de toute attaque sexiste et veut « réaffirmer » son « engagement total complet absolu » à « soutenir les femmes, l’égalité des genres ». À l’avenir, il veut même croire que « les instructions données (aux) équipes protocolaires et diplomatiques » suffiront à éviter qu’un telle « situation ne se reproduise plus ». Il promet aussi des directives européennes pour faire avancer la cause des femmes, sur l’égalité salariale notamment. Aucun eurodéputé ne reprend la balle au bond, comme si le jeu avait déjà tourné court.
Mais pas pour Ursula von der Leyen, une femme blessée
La présidente de la Commission européenne, elle, fend l’armure. Elle se livre. Elle s’est sentie « blessée, seule, en tant que femme et européenne ». Ses mots sont pesés. Le ton clair. Elle entend encore une fois marquer le coup de ce qu’elle vécu. Elle en fait un combat féminin : « je suis la première femme au poste de présidente de la Commission européenne, c’est de cette façon que je souhaitais être traitée il y a deux semaines (lors de la visite à Ankara NDLR), mais cela n’a pas été le cas ». Elle insiste et balaye tous les arguments protocolaires exposés depuis : « il n’y a pas de justification dans les traités, c’est arrivé parce que je suis une femme. » L’issue ne passe donc que par une évolution des mentalités. Visiblement, Ursula von der Leyen entend se servir de sa position pour cela. Et vis-à-vis de la Turquie, elle veut faire du « respect des droits des femmes » l’un des préalables « à la reprise du dialogue ».
Le (mauvais) exemple européen
Charles Michel a d’autant plus « déçu » que personne n’attendait finalement du président turc qu’il agisse autrement. De même que peu sont surpris de la décision d’Ankara de se retirer de la convention d’Istanbul, ce cadre juridique, le premier du genre, mis en place pour lutter contre la violence à l’égard des femmes. Symbole pour symbole, l’annonce turque coïncidait avec la célébration du 10e anniversaire. Mais là encore, comme l’a invité Ursula von der Leyen, l’UE doit « balayer devant (sa) porte ». Car, plus inquiétant, « certains États membres considèrent aussi la possibilité de quitter la convention d’Istanbul, ce n’est pas acceptable ». Elle prévient, elle veut aussi placer chacun devant ses propres responsabilités. Mais elle manque l’opportunité de nommément les citer…
Le symbole d’un vide ?
Le Parlement soutient et relance. « Il est juste d’attaquer la Turquie pour son retrait de la Convention d’Istanbul, mais n’oubliez pas que seuls 21 États des 27 membres de l’UE l’ont ratifiée, ce qui sape la crédibilité européenne. L’UE doit être cohérente en interne pour être crédible à l’extérieur » tance l’Italien Fabio Massimo Castaldo (Non inscrits/Mouvement 5 étoiles). C’est le message partagé avec d’autres parlementaires. Comme un appel à l’humilité. Et à redresser le port de tête. La visite à Ankara est contestée sur la forme comme sur le fond.
Les eurodéputés critiquent ce « message de la faiblesse », qui a fait passer le fonds de la visite à Ankara à l’arrière plan de l’actualité. « On voulait envoyer un message de la force, mais c’est celui de la faiblesse qui est passé » fustige le leader de la droite populaire (PPE), l’Allemand Manfred Weber (CSU). Les flèches sont cinglantes. Comme celle de la leader des écologistes, l’Allemande Ska Keller : « le Conseil continue de travailler sur un mandat pour la modernisation l’union douanière avec la Turquie ! Sans engagements sur les droits humains ! On aide Erdogan là où il est le plus faible, l’économie ! ». Elle attaque là où cela fait mal : « nous n’aurions jamais du lui demander de s’occuper des réfugiés, c’est un désastre géopolitique auquel on doit mettre fin au lieu de le poursuivre ».
Prochaine épreuve : recouvrer de la crédibilité
La formule de la présidente de la sous-commission Sécurité et défense (SEDE), Nathalie Loiseau (Renaissance/Renew), résume le ton de ces échanges, entre les parlementaires et l’exécutif européen : « L’Europe doit un peu moins se demander où elle s’assoit et un peu plus comment elle reste debout pour se faire respecter, à Ankara comme à Moscou ».
(Emmanuelle Stroesser)
Lire aussi : La stratégie du sofa. De la puissance et de la brutalité
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Le groupe armé à l’origine de la mort d’Idriss Déby a été pendant quatre ans employé par le maréchal Haftar, un des protagonistes du conflit libyen, soutenu par la France tout comme l’ancien président tchadien
(B2) Deux attaques viennent de se dérouler coup sur coup dans le Golfe de Guinnée frappant des navires marchands
Vendredi (23 avril), un porte-conteneurs a été l’objet d’une attaque à 130 miles nautiques au nord-ouest de l’île de Sao Tomé (1°27 Nord et 4°38 Est). Les pirates ont pu monter à bord du Contship New, qui faisait route depuis Port Owendo au Gabon vers Lomé, au Togo.
Quelques heures plus tard, samedi (24 avril), à 2h23 UTC, un autre attaque a eu lieu dans la même zone (1°52 Nord et 3°17 Est). Le navire a été sécurisé « pris en charge et escorté » assure-t-on au QG Golfe de Guinée à Brest (MDAT-GOG).
(NGV)
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(B2) L’hélicoptère du navire italien, le Nave Rizzo, déployé dans le Golfe de Guinée, a stoppé une attaque de pirates au large des côtes nigérianes, mercredi (21 avril), vient de faire connaitre la marine italienne.
Le matériel à bord (échelle) comme l’équipement (moteurs) et l’absence de filets de pêche ne permet pas vraiment de doutes quant à l’objectif de ce « bateau de pêche » : il ne s’intéresse pas vraiment aux poissons (crédit : marine militaire)Alerté, son hélicoptère de bord du Nave Rizzo, une frégate de type FREEM (F-595), a décollé faisant fuir un bateau rapide (doté de deux gros moteurs) avec neuf pirates à bord et du matériel adapté à l’embarquement (une grande échelle notamment bien utile pour l’abordage). « Tous les navires marchands en transit et les autorités locales ont été alertés du danger » indique le QG de la marine à Rome;
NB : Le Nave Rizzo participe aux présences maritimes coordonnées, mises en place par l’Union européenne dans le Golfe de Guinée. Le porte-hélicoptères français (Dixmude) et un navire portugais sont présents actuellement dans la zone.
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(B2) Les faits se sont produit mercredi (21 avril) en soirée près de Menaka au Mali. Un engin explosif improvisé (IED) placé en bord de route a éclaté au passage d’une patrouille suédoise partie prenante de la task-force européenne Tabuka.
Les Suédois ont mis à disposition de Takuba une quick reaction force avec des hélicoptères Blackhawk (Archives B2 – Crédit : Försvarsmakten)Légèrement blessés
L’explosion a fait trois blessés légers annonce le ministère suédois de la défense dans un communiqué. Leur état n’inspire pas inquiétude. « Deux des soldats ont repris leurs fonctions » rapidement. Le troisième est resté un temps « sous surveillance médicale » à l’hôpital. « Il est maintenant de retour dans son unité ».
Le Premier ministre Stefan Löfven a adressé un message de « prompt rétablissement » . « L’automne dernier, j’ai rencontré certains de ceux qui servent actuellement au Mali. Je suis fier des efforts des Forces armées à l’échelle nationale et internationale – ses femmes et ses hommes méritent le plus grand respect de notre pays » a-t-il indiqué via twitter.
La Suède est aujourd’hui le pays qui fournit à Takuba son plus gros détachement étranger (lire : Takuba. Les Suédois sur place au Mali).
(NGV)
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(B2) Le Royaume-Uni va déployer le mois prochain deux navires en Mer noire . Une façon de montrer à l’Ukraine sa solidarité… et aux Russes la fermeté de la Royal Navy
Le HMS Defender (crédit : Royal Navy)Un destroyer de type 45 doté de missiles anti-aériens et une frégate anti-sous-marine de type 23, en mer Noire, révèle le Sunday Times. Une zone ‘chaude’ car située à proximité de la Crimée, surveillée le lait comme le feu par les forces navales russes.
Ces navires seront extraits du groupe aéronaval formé autour du porte-avions HMS Queen Elizabeth (UK Carrier Group). Les deux navires pourraient donc être le HMS Defender ou le HMS Diamond, et le HMS Kent ou HMS Richmond, selon nos informations. Le porte-avions restera, lui, en Méditerranée. La Convention de Montreux de 1936 (son article 18 plus précisément) limite en effet le tonnage total des navires de guerre des puissances non riveraines de la mer noire. Mais les avions de chasse F-35 et des hélicoptères Merlin, qui se trouvent à son bord, se tiendront « prêts à soutenir ces navires en cas de menace » indiquent nos confrères britanniques.
Cette annonce britannique survient quelques jours après l’annulation par Joe Biden du déploiement de deux navires américains en mer Noire. Ce qui permettrait aux alliés de maintenir la pression sur la Russie. Ce déploiement vise à montrer la solidarité avec l’Ukraine et les alliés britanniques de l’OTAN dans la région. « Le Royaume-Uni et nos alliés internationaux sont inébranlables dans leur soutien à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine », a indiqué un porte-parole du ministère de la Défense au quotidien britannique.
Après ce déploiement en Mer noire, le UK Carrier Group (cf. schéma ci-dessus) ira voguer vers des contrées tout aussi chaudes, à tout point de vues. Sa destination est en effet la mer de Chine. Précisons qu’un navire néerlandais sera du voyage (mais pas de l’escapade en mer Noire) — le HMS Evertsen — ainsi que un navire américain — le USS The Sullivans (DDG 68) qui vient de partir de sa base de Mayport (Floride), de la côte sud-est, selon la marine américaine.
(NGV avec Jean-Stanislas Bareth, st.)
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(B2) La scène se passe dans un des bureaux du Conseil européen, à l’étage du président, avant le conseil européen juillet 2020. Le cabinet du président est en conseil de guerre pour préparer la réunion qu’on espère ultime des Chefs d’Etat et de gouvernement. Il faut couper quelques milliards. Mais où ? Le chef de cabinet du président, Frédéric Bernard (FB) mène le débat.
Et… voila, le FEDEF aura 1 milliard de moins, la mobilité militaire également. C’était l’endroit le plus facile à couper. Une conclusions évidente pour nous. Entre Erasmus, la politique agricole commune et la défense, il n’y a pas photo, on coupera dans la défense, d’autant que la Commission n’a pas vraiment fait de ce sujet une ligne rouge ni la France. Tout cela se retrouve dans cet excellent documentaire produit par Check Prod‘ et diffusé sur LCP, et la RTBF
A partir de la 28e minute
Une conclusion assez attendue en soi. Nous savions tous que la proposition de la Commission européenne avait été calibrée de façon à pouvoir subir des pertes. Et dans une négociation, en général, c’est le budget qui fait le moins de dégâts en opinion publique qui subit la perte finale. Ces deux équations ont conduit à la solution la moins douloureuse pour tous : taper (un peu) dans la défense. En sachant au final que la plus grande difficulté pour l’Union européenne n’était pas d’avoir un budget de défense européenne un peu bridé, mais en partant d’un budget à quasi 0 (ce qui était le cas dans la précédente période budgétaire) de justifier à la fois de la pertinence d’avoir une ligne budgétaire consacrée à la défense et de son utilité pour l’objectif visé : l’autonomie stratégique. Rendez-vous dans trois ou quatre ans pour cela.
(Nicolas Gros-Verheyde)
Cet article Budget. Dans les coulisses de la négociation du Conseil européen est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
(B2) Les chiffres varient selon les sources et le périmètre considéré. Et il est bien difficile de saisir quels sont exactement les forces russes aux frontières ukrainiennes. Mais les mouvements sont suffisamment nombreux pour inquiéter. La moindre étincelle peut faire déraper la situation
Compétitions du génie russe sur le terrain d’entraînement de Borodinovsky (crédit : MOD Russie – district Sud – Archives B2)De façon ambivalente, on confond parfois le ‘stock’ des militaires russes déjà présents en Crimée ou aux frontières, avec ceux qui viennent d’arriver pour des manœuvres, exercices, préparations ou relèves… selon l’opinion
150.000 militaires russes selon les Ukraniens…
Le ministre ukrainien de la défense Andreii Taran a cité le nombre de 110.000 hommes concentrés le long des frontières ukrainiennes dans le Nord-Est [près des régions de Luhansk et Donetsk] et de 42.000 hommes à la frontière de la Crimée lors de son audition devant le Parlement européen (lire : Les Russes se massent aux frontières. En Crimée des armements nucléaires dénonce Andrii Taran).
…confirmé au niveau européen
Un chiffre repris par le Haut représentant Josep Borrell, ce lundi 19 avril après la réunion des ministres des Affaires étrangères. « Il y a plus de 150.000 militaires russes déployés avec tout type de matériel » à la frontière ukrainienne et en Crimée. « Il s’agit du déploiement le plus massif auquel nous ayons jamais assisté. Cette situation est très inquiétante. On n’est pas à l’abri d’un incident à tout moment », a déclaré le chef de la diplomatie européenne face à la presse à l’issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères. « Le risque d’une nouvelle escalade est évident »
… mais un peu moindre pour les Américains
Les Américains sont plus modérés. « Selon les informations obtenues auprès des sources disponibles, la Russie a maintenant plus de soldats stationnés à la frontière ukrainienne qu’à tout moment depuis 2014. La Russie a déplacé de 15.000 à 25.000 soldats en Crimée ou plus près des frontières ukrainiennes. Ce nombre comprend l’infanterie, les bataillons de chars, les hélicoptères et les moyens de défense aérienne. » indiquait ainsi le chargé d’affaires US à l’OSCE ((l’organisation de sécurité et de coopération en Europe)) mercredi (14 avril). Pour la seule Crimée, sur la base « des déclarations de la Russie ou de sources ouvertes », ils situent le chiffre à « plus de 17.000 soldats sont massés en Crimée ». Au total, la Russie aurait ainsi avec les effectifs présents dans l’ancienne péninsule ukrainienne, « environ 31.500 soldats (lire : Les bruits de bottes aux frontières ukrainiennes inquiètent les Alliés et les USA).
Moderato cantabile
Du côté français, à l’Élysée, on ne veut/peut pas confirmer le chiffre ukrainien. « Il y a beaucoup de soldats russes. Trop. » Ce qui est de fait un démenti plutôt sec au chiffre ukrainien. De plus, on relativise cette augmentation : « cela correspond à des cycles d’entrainement des forces russes » poursuit notre interlocuteur juste avant le sommet avec le Premier ministre ukrainien, Volodymyr Zelensky à Paris vendredi (16 avril). « La situation est très évolutive. Il y a des mouvements » complète un diplomate européen. « Un jour c’est comme cela, l’autre c’est autrement. » Mais ce qui est sûr, « c’est qu’il y a une présence importante à la frontière. Trop importante. Nous suivons la situation avec beaucoup de vigilance. » Car, parfois un conflit peut naitre d’une étincelle « de causes plus ou moins établies, d’un mouvement mal compris. On a retenu les leçons de l’histoire. »
Un exercice militaire qui doit se terminer
Cette accumulation de troupes était peut-être un « exercice militaire au début. Mais dans ce cas, on a un mécanisme au sein de l’OSCE peut être utilisé [NDLR : le document de Vienne], en invitant des observateurs, etc. » Toutes mesures qui permettent de faire baisser la température. Et « si c’est un exercice militaire, il doit se finir le plus tôt possible », a indiqué le ministre finlandais des Affaires étrangères Pekka Haavisto répondant à B2 après la réunion des Affaires étrangères.
(Nicolas Gros-Verheyde, avec Leonor Hubaut et Aurélie Pugnet)
A suivre : les indicateurs du conflit (violations du cessez-le-feu) et mon analyse sur la position russe.
Cet article Combien de militaires Russes sont présents en Crimée et aux frontières ukrainiennes ? est apparu en premier sur B2 Le blog de l'Europe géopolitique.
La suppression de l'École nationale d'administration (ENA) relève de ces propositions répétées et donc vaines qui mériteraient d'entrer dans un dictionnaire des idées reçues : « ENA : à supprimer ». L'improbable est cependant arrivé le 7 avril 2021, avec l'annonce de sa dissolution par le président Emmanuel Macon au profit d'un Institut des services publics (ISP). On peut s'attendre en ce domaine aux sarcasmes sur la « poudre aux yeux », le « coup de bluff », « beaucoup de bruit pour rien » qui enterrent par avance une réforme. On ne saurait pourtant sous-estimer la rupture symbolique qui se joue là.
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