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(B2) Une patrouille conjointe de l’opération Barkhane et des forces maliennes a été victime d’une attaque à Gao, dans le nord du Mali, ce dimanche (1er juillet).
Les IED sont un risque majeur au Mali. Ici formation dans le cadre de l’opération Koufra III d’une section de militaires maliens à la détection d’IED par un détachement du 6ème Régiment du génie (archives B2 / Crédit : DICOD / EMA)
Un véhicule suicide
Selon les premières informations, une voiture suicide a explosé à côté de plusieurs véhicules français blindés légers en patrouille conjointe avec leurs collègues maliens, alors qu’il passait près du lycé de Gao.
Le souffle de l’explosion « a été particulièrement important au point de détruire deux blindés » rapporte Nord Sud un journal en ligne malien. De nombreux civils ont été blessés, l’hôpital de Gao en aurait reçu 16, dont deux sont déjà décédés.
Du côté français, le bilan exact est encore à préciser. « Il n’y a pas de mort parmi les soldats français », a déclaré à l’AFP le colonel Patrik Steiger, porte-parole de l’état-major français des armées, démentant ainsi une première information qui avait circulé.
En revanche, plusieurs militaires de Barkhane pourraient avoir été blessés, sans qu’on sache encore précisément leur nombre et la gravité des blessures (1).
L’arrivée de renforts européens attendus
Cette attaque survient alors que l’opération Barkhane va recevoir, pour la première fois, le renfort de deux pays européens : le Royaume-Uni avec des hélicoptères Chinook et les Estoniens avec une soixantaine d’hommes (lire : Des Estoniens en soutien aux Français de Barkhane à Gao).
Cela n’est pas un très bon signe de la stabilisation dans le nord et le centre du pays. L’inquiétude est de mise surtout dans la région Centre, vers Mopti-Sévaré (lire : La situation sécuritaire au Mali : plutôt difficile), mais aussi dans les villes de Gao et Tombouctou qui abritent des garnisons de la Minusma ou maliennes souvent prises pour cible (lire : La MINUSMA victime à Tombouctou d’une attaque terroriste complexe. Des Français touchés).
Le QG du G5 Sahel pris pour cible
Il y a deux jours, vendredi (29 juin), le QG de la force conjointe du G5 Sahel à Sévaré (région centre) avait été attaqué, faisant deux morts parmi les soldats maliens, ainsi qu’un civil, et « occasionnant également des dégâts matériels importants » selon le communiqué officiel du gouvernement malien. Trois attaquants avaient également été tués, portant le bilan total à six morts.
(NGV)
(1) Les armées françaises ne communiquent sur un bilan éventuel qu’une fois les blessés stabilisés et les familles averties.
Lire notre fiche sur l’opération Barkhane
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(B2) Les chiffres d’arrivées par la mer Méditerranée ont largement baissé en 2018. Mais elles restent dans un rythme assez soutenu cependant, et avec un taux de mortalité non négligeable
Le nombre de personnes arrivées sur les côtes italiennes a-t-il diminué ?
Oui sans conteste. Selon l’Organisation internationale des migrations, la baisse est significative. Sur une même période de l’année (1er janvier – 17 juin), on observe 16.394 arrivées en 2018 contre 72.954 arrivées en 2017. Soit un ratio de 22% en 2018 par rapport à 2017.
Le flux est-il stoppé ?
Non. Au mois de juin (jusqu’au 24 juin), près de 3000 personnes sont arrivées (2964 exactement). Si on regarde sur une simple semaine d’arrivée, entre le 18 et le 24 juin, on observe un flux continu : un peu moins de 800 personnes sont arrivées.
La mortalité a-t-elle diminué ?
Non. Le nombre de morts en revanche (contrairement à ce qui est dit parfois) ne diminue pas. Au contraire. Il s’élève certes (seulement) à 635 contre 2052 pour la même période de 2017. Pour la seule semaine du 18 au 24 juin, on déplore 115 morts. Mais en chiffres relatifs, le pourcentage augmente légèrement : on est passé de 2,8% à 3,9%. Soit un point de plus.
Combien de personnes ont été stoppées et ramenées en Libye ?
Aux personnes accueillies en Italie, il faut ajouter celles ramenées à terre par la garde côtière libyenne : 9459 migrants sur la période de l’année. A comparer aux 9337 de la même période en 2017, on est sur des chiffres assez semblables (+122 seulement).
Combien de personnes l’Italie a-t-elle accueilli depuis le début de la crise ?
Selon l’OIM, l’Italie a accueilli depuis 2012 près de 680.000 personnes (38.000 en 2013, 170.100 en 2014, 153.800 en 2015, 181.400 en 2016, 119.300 en 2017 et 15.400 pour les premiers mois de 2018).
La route de Méditerranée centrale est-elle la principale concernée ?
Non. Depuis peu, les flux ont repris sur la route de la Méditerranée occidentale, vers l’Espagne. Ces derniers mois, ils sont même très supérieurs et représentent quasiment le double de ce qui est observé sur la route de Méditerranée centrale : 5300 vers l’Espagne contre près de 3000 vers l’Italie.
Quant à la route orientale, vers la Grèce, elle ‘fuit’ régulièrement avec 1862 personnes arrivées jusqu’au 24 juin. Dans les trois premières semaines de juin, au total, il y a déjà environ 10.000 personnes (10.126 exactement) qui sont arrivées par voie de mer.
Pourquoi la Commission européenne affiche-t-elle un score de 290.000 personnes sauvées grâce à l’Union européenne depuis février 2016 ?
Tout simplement car elle agglutine tous les chiffres (histoire de les gonfler un peu). Elle prend en compte ainsi les personnes recueillies par les opérations EUNAVFOR Med Sophia (PSDC) et Triton/Themis (Frontex) ainsi que l’action des garde-côtes italiens, des Guardia Di Finanza et de la marine, en distinguant pas entre les sauvetages ‘primaires’ (recueil en mer) et les ‘secondaires’ (transbordement d’un bateau à un autre).
(Nicolas Gros-Verheyde)
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(B2) Entre sommets, mini-sommets, rencontres extraordinaires, c’est bien la dixième fois en trois ans que les leaders de l’Union européenne se retrouvent ce jeudi (28 mai) avec, sur leur table, un des dossiers les plus chauds : les migrations
Une crise qui n’est pas que politique, qui est réelle
Certes les chiffres ne sont plus aussi alarmants qu’en 2015 ou 2016 où l’Europe devait faire face à un pic d’environ 1,2 million de demandeurs d’asile. Mais la situation n’est pas réglée pour autant. La Grèce fait toujours face à des arrivées régulières de migrants (environ 2000 par mois). En Italie, on n’est plus au chiffre de 15 ou 20.000 arrivées par mois comme en 2015. Le flux a diminué environ de 75% selon les dernières estimations. Il continue cependant à raison de quelques milliers par mois et il devrait s’accélérer durant ces semaines d’été où la mer est plus calme.
Une arrivée concentrée de navires toujours possible
Si la tendance actuelle se poursuit, on pourrait donc se retrouver certains jours avec une petite dizaine de bateaux lancés à partir des côtes libyennes, et plusieurs milliers de personnes à secourir dans le même temps. C’est le même principe : entre juin et août, le nombre d’arrivées double ou triple par rapport aux mois d’hiver. Une série de naufrages, avec plusieurs dizaines de morts n’est pas à exclure. A cela il faut ajouter que l’Italie est à bout de souffle. Avec près de 700.000 personnes recueillies en mer (678.298 très exactement selon le dernier chiffre OIM) depuis 2012, dont près des 2/3 par les navires des garde-côtes, de la Guardia di Finanza et de la marine italienne, l’effort n’est pas négligeable. Accueillir entre une dizaine de milliers de migrants ou de réfugiés n’est pas une aubaine.
Une politique de tête dans le sable
Dire qu’il y a une crise politique est donc plutôt réducteur, et trop facile. C’est, une nouvelle fois, se mettre la tête sous le sable. Oui, il y a une crise politique qui est latente, celle d’un lent repli sur soi, de petits nationalismes, mais elle n’a pas commencé au printemps 2018 avec l’arrivée au pouvoir de la Ligue du nord en Italie (article à suivre). Mais il y a aussi un vrai problème non pas tant de flux mais de déséquilibre migratoire en Europe, de désorganisation du secours en mer, de la gestion et de la répartition des personnes récupérées ensuite, et d’un manque de solidarité patent. Et ceci ne date pas d’une dizaine de jours et d’un ou deux bateaux (Aquarius et Lifeline) laissés à la dérive. La réalité, honteuse, c’est qu’on a laissé l’Italie (et la Grèce) se dépatouiller tous seuls avec le problème. On peut ne pas être d’accord avec l’idéologie de Matteo Salvini. Mais l’impétueux ministre italien de l’Intérieur a une qualité : il a réussi à mettre les pieds dans le plat et a obligé les Européens à se pencher sur le problème. Il serait temps !
L’alarme donnée depuis quatre ans
Depuis plusieurs années, les différents dirigeants qui se sont succédé à Rome (qu’ils s’appellent Enrico Letta, Matteo Renzi, Paolo Gentiloni) ont sonné l’alarme et appelé à l’aide les Européens (Lire : Ne laissez pas l’Italie seule, en Méditerranée (Letta)). Les Européens ont bougé mais à leur manière, lentement, sans se presser.
Les Italiens ont fait le job
L’Italie a pris en charge les secours dans le no man’s land — normalement la zone libyenne. Jusqu’à aujourd’hui, le centre MRCC de Rome a géré les appels, répartit les navires et coordonné tous les secours bien au-delà de sa zone légale de secours. Personne ne s’est jamais plaint. L’Italie est même allé au-delà de ses responsabilités en autorisant tous les navires à débarquer les rescapés ainsi récupérés. Il existe d’autres ports sûrs à proximité des côtes libyennes (en Tunisie notamment). Mais tout le monde trouvait cela bien, sans chercher à combler ce vide ou pallier les carences.
Une impéritie de quelques États
C’est cette impéritie, non pas des institutions européennes, qui ont plutôt bien fait leur travail, présenté des idées, des plans, des propositions (1) mais de l’ensemble des États européens qui fait qu’il y a crise aujourd’hui. Outre la solidarité naturelle qui devrait jouer entre tous les pays, deux pays en particulier ont une responsabilité particulière dans cette crise. La France et le Royaume-Uni notamment — ainsi que l’OTAN — ont joué en 2011 un jeu dangereux non pas vraiment dans l’intervention militaire (à ses débuts) mais dans sa poursuite et sa transformation dans un objectif de faire tomber le régime Kadhafi (2).
Quelles solutions mettre en place à court terme
Ce ne sont pas les plate-formes de débarquement ou autres hotspots qui vont résoudre la question.
Réagir dans les 24h ou 48h
La crise d’aujourd’hui mérite une réponse rapide non pas d’ici quelques semaines ou quelques mois, mais dans les 24 ou 48 heures qui viennent. Les navires vont continuer de partir de Libye ou de Tunisie, de déjouer les (éventuels) blocages des garde-côtes, et arriver au large. Il faudra bien alors venir en aide aux naufragés. Si ce ne sont les navires des ONG, ce seront (comme avant que les ONG arrivent) les navires marchands ou les navires de guerre qui croisent nombreux au large qui devront s’y coller. Droit de la mer oblige. Une règle de fer obligeant à répondre à tout SOS.
Avoir une structure de gestion de crise des navires
Actuellement, la répartition des responsabilités en cas de prise en charge d’un navire par l’Italie ou Malte se fait un peu au petit bonheur, au niveau politique, ou par les diplomaties directement entre elles. Il n’existe pas de structure dédiée à cette coordination et répartition européenne. On pourrait penser à Frontex pour être dotée de ce rôle. Mais des solutions provisoires peuvent être trouvées.
Renforcer le MRCC italien
La solution la plus simple et la plus rapide, c’est de renforcer le MRCC italien avec des officiers venant de différents pays et des agents en charge de l’asile pour permettre la coordination de l’accueil des navires et la répartition de leur ‘cargaison’ humaine. L’idée des plate-formes de débarquement (hors UE) ou des centres contrôlés (semi-fermés) dans l’Union européenne est une solution à moyen terme, pas une solution d’urgence.
Quelles solutions mettre en place à moyen terme
Le moyen terme ce n’est pas trois quatre ans mais plutôt dans les six prochains mois.
Soutenir les garde-côtes libyens
On ne peut pas se boucher les yeux. Il est nécessaire de remettre sur pied une force de garde-côtes bien dotée, bien payée. Cela nécessite de fournir les vedettes et bateaux demandés (une bonne dizaine), et de mettre en place un plan de formation plus important. Seuls 213 marins ont été formés. Ce n’est pas suffisant. Cela nécessite de former plusieurs centaines de personnes.
Mettre en place un MRCC à Tripoli ou en Libye
Il importe si on veut avoir une zone de secours libyenne conséquente d’avoir un centre de coordination des secours en mer, reconnu comme tel et doté de moyens conséquents. Une expertise européenne pourrait être bienvenue. NB : Un tel soutien avait été procuré au centre de gestion de crise en Égypte et dans le Golfe.
Conclure un accord avec les Tunisiens
Une bonne partie des flux (qui s’est monté à un cinquième récemment) arrive désormais de Tunisie, avec des Tunisiens. En cause sûrement la situation économique. Car il est difficile de considérer qu’il y a une situation générale impliquant un droit d’asile quasi-automatique (comme pour les Syriens). Il importe de mettre en place un accord avec Tunis, avec financements et soutiens matériels à la clé.
(Nicolas Gros-Verheyde)
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