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Défense

520 kg d’héroïne interceptés dans l’océan Indien par la Marine nationale

Aumilitaire.com - Fri, 06/07/2019 - 01:13
La Marine française, chargée de la lutte contre les trafics dans l’Océan indien, a saisi 520 kilos d’héroïne à bord d’un boutre. C’est ce qu’a annoncé, mercredi, le ministère français des Armées. La Marine française, opérant au profit de la Task Force 150, chargée de la lutte contre les trafics dans l’océan Indien, a saisi ...
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L’Allemagne fait un geste sur l’avion de combat du futur

Aumilitaire.com - Fri, 06/07/2019 - 01:11
Le Bundestag a donné mercredi soir son feu vert au déblocage de 32,5 millions d’euros pour financer une première étude sur les moteurs du système franco-allemand de combat aérien du futur. Une goutte d’eau dans un projet qui se chiffrera en milliards d’euros. Mais un signal positif adressé à Paris avant l’ouverture du Salon du Bourget. ...
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L’armée de l’Air recrute 154 aiguilleurs du ciel

Aumilitaire.com - Fri, 06/07/2019 - 01:08
Marcotte three zero zero, you’re clear to take-off. Wind one two eight. Six knots. QFE one zero one eight. Contact Istres Approch one two three point three when airborne – Roger, Marcotte three zero zerto. One zero one eight. Istres Approch one two three point three.” Son équipage ayant pris bonne note de la vitesse ...
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Des migrants bloqués à la frontière par l’armée mexicaine

Aumilitaire.com - Fri, 06/07/2019 - 01:05
MEXICO (Reuters) – Les forces de sécurité mexicains ont bloqué mercredi des centaines de migrants clandestins ayant franchi en “caravanes” la frontière entre le Mexique et le Guatemala, procédant à des arrestations de dizaines de migrants, ont déclaré un représentant des autorités et une activiste. Cette intervention de dizaines de soldats dans la ville frontalière ...
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Barkane met hors combat un groupe armé terroriste

Aumilitaire.com - Fri, 06/07/2019 - 01:00
Le nord du Burkina est en proie depuis 2015 à une spirale de violences avec la présence de groupes terroristes. L’armée française a mené du 20 mai au 3 juin « une opération d’ampleur » avec l’armée burkinabé dans le nord du Burkina Faso à la frontière avec le Gourma malien. Une dizaine de terroristes ...
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Cinq avions de combat Rafale livrés au Qatar

Aumilitaire.com - Fri, 06/07/2019 - 00:55
Dassault Aviation entretient une relation de confiance avec le Qatar depuis quarante ans. Cinq avions de combat Rafale sont arrivés au Qatar mercredi, après avoir décollé de Bordeaux-Mérignac, site d’assemblage final de l’appareil, fleuron des forces armées françaises construit par Dassault Aviation*. Près de quatre mois après une première cérémonie organisée à Mérignac, les appareils ...
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(B2 Pro) Le projet tchéco-allemand sur la guerre électronique est cadré

Bruxelles2 - Thu, 06/06/2019 - 22:31
(B2) Les différents participants au projet n°23 de la Coopération structurée permanente (PESCO) sur la guerre électronique ont finalisé à la mi-mai les documents de base du projet, et adopté et signé les règles de gestion et d'administration du projet. Mené par la République Tchèque avec l'Allemagne comme participant, cinq autres pays ont participé à […]

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(B2 Pro) Un accord partiel trouvé pour améliorer les retours

Bruxelles2 - Thu, 06/06/2019 - 17:30
(B2) Accroître l'efficacité de la politique européenne de retour. C'est l'objectif des ministres de l'Intérieur des 28 vendredi (7 juin). Un accord quasi total a été trouvé sur la réforme de la directive retour  Ce texte résulte d'une demande du Conseil européen. En juin 2018, les Chefs d'État et de gouvernement avaient ainsi particulièrement recommandé  […]

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Entretiens. L’Europe doit mieux réfléchir à sa défense (L. Gautier)

Bruxelles2 - Thu, 06/06/2019 - 17:05

(B2) Les Européens doivent faire preuve d’une volonté politique forte pour faire face à leur environnement géostratégique en bouleversement, selon Louis Gautier, ancien secrétaire général pour la défense et la sécurité nationale (SGDSN). C’est ce qu’il a expliqué lors des entretiens de la défense européenne à Paris jeudi (16 mai)

Louis Gautier aux entretiens de la défense européenne avec S. Rodrigues, un des organisateurs des rencontres (Crédit : Sorbonne/IREDIES)

Un constat qui demande une réflexion politique

Un environnement international délétère, une Europe fragilisée

L’environnement international et stratégique est « délétère ». Des conflits qui semblaient oubliés reviennent et se rapprochent de la périphérie de l’Europe. De nouveaux dangers (cyber, spatiaux…) se développent. Le constat que fait Louis Gautier n’est pas engageant. D’autant que l’Union européenne est aujourd’hui « fragilisée », minée par ses divisions. La situation s’est « encore détériorée ces derniers mois » : l’Italie, membre fondatrice de l’Union, rejoint le camp des eurosceptiques, le Royaume-Uni persiste dans les errements du Brexit, etc. Le « plus inquiétant » concerne les inconnues qui pèsent sur l’équation de sécurité européenne : le démantèlement des accords conclus à la fin de la guerre froide, l’amoindrissement de la garantie américaine, ou ce qui est ressenti comme tel, et les provocations russes.

Etre lucides !

Face à ces enjeux, c’est à un constat de lucidité qu’appelle Louis Gautier : « les Européens sont incapables de faire face collectivement à une crise majeure qui surviendrait sur leur sol ou à un conflit dans leur voisinage ». La nécessité d’agir de façon stratégique doit être repensée. « L’Europe, c’est en fonction du monde qu’on doit la faire. Et la défense européenne doit répondre à ces défis de sécurité ». L’Europe et sa défense, telles qu’elles avaient été imaginées au début, doivent être « réinterrogées ». Et n’envisager la défense européenne qu’au « prisme des capacités » est une erreur. On doit commencer par « dessiner un paysage stratégiquedéterminer des enjeuxdéfinir nos intérêts collectifs ».

Une relance possible ?

Certes, la relance du projet de défense européenne est bien engagée, avec une « multiplication des projets », entre 2016 et 2018. C’est « très positif ». Avec le fonds européen de défense (FEDef), « pour la première fois, il y aura sur la table de l’argent européen pour la défense et cela va changer la donne ». Mais ces projets n’ont un intérêt que si l’on a des organes de gouvernance, une définition des priorités. Il s’agit maintenant de faire attention à ce que cet élan ne retombe pas. On a « déjà connu des poussées similaires » lors du Traité de Maastricht, du sommet de Saint-Malo ou du retour de la France dans l’OTAN et du Traité de Lisbonne. Et l’élan a toujours fini par s’essouffler. Les objectifs sont « à chaque fois revus à la baisse, jamais mis en œuvre, restés en suspens dans les déclarations ». L’Union européenne reste « handicapée par les divisions européennes, le manque de volonté, les déficits capacitaires ». Les réticences, les habitudes et les conservatismes l’emportent sur le dynamisme.

La clé : la volonté politique pour une intervention collective

La volonté politique est donc la condition majeure pour obtenir des avancées durables. Aujourd’hui, l’Union serait « absolument incapable de gérer une crise majeure sur son sol ». L’Union reste faible dans la défense de ses intérêts, qu’ils soient industriels, économiques ou sécuritaires, martèle le spécialiste des enjeux stratégiques. En cas d’attaque, les États répondront avec des moyens nationaux, moyens inégaux en fonction des capacités de chacun. Ce alors que « les brèches chez les uns créeront des vulnérabilités chez les autres ». C’est bien le manque de vision stratégique de l’Union qui paralyse les efforts.

En finir avec l’éternel débat UE – OTAN

Il faut arrêter de se concentrer sur l’éternel débat UE-OTAN car il s’agit aujourd’hui d’une question qui concerne « les États, leur réponse collective, et le fait que l’Union européenne peut faciliter leur coordination ». Sans intervention collective des Européens, « nous ne pouvons pas obtenir les solutions de sortie de crise ». Alors même que certaines de ces solutions sont à la portée des États membres. Cela a été démontré lors du conflit au Kosovo : des conseils européens réguliers ont « rythmé les opérations par des décisions qui ont maintenu unis les Européens ».

Des clarifications nécessaires

Les Européens n’ont « jamais été collectivement capables de définir quelle devait être leur contribution collective à leur défense collective ». Quel que soit le cadre.

Cerner les objectifs de la défense européenne

Le concept même d’‘Europe de la défense’ — un ‘mot valise’,« très français », intraduisible pour nos partenaires — permet de mettre « un peu tout dans le même sac : des coopérations intergouvernementales, les projets communautaires, le pilier européen dans l’OTAN… » Sans spécifier suffisamment les aspects sur lesquels travailler. Clarifier les contours de cette défense européenne est nécessaire. Il faut « cerner les objectifs, car trop d’ambition effraie ».

Une indispensable clarification entre l’OTAN et l’UE

Cela implique aussi une « indispensable clarification » entre l’OTAN et l’UE. « Jusqu’à preuve du contraire », la défense collective européenne « se fait dans l’OTAN ». Mais l’Union doit vérifier qu’elle est en mesurer de gérer des attaques qui ne relèveraient pas de la responsabilité de l’OTAN. « Les réponses, elles sont européennes ». On ne peut pas se reposer sur une distribution des rôles dans laquelle l’OTAN s’occupe des questions militaires pendant que l’Europe « ne ferait que du capacitaire ». Parce que, déjà, « c’est faux » selon Louis Gautier. Et car le développement des capacités vient, avant tout, « au service d’une politique militaire, industrielle. »

Cinq priorités pour la suite

D’abord, « l’affirmation stratégique » des Européens. Qui doivent comprendre qu’ils ont des enjeux communs à défendre et que personne ne va les défendre pour eux. Mais aussi « la protection » des frontières, des citoyens, la capacité de « réaction aux crises », « le capacitaire » et « le renforcement de la BITD [Base industrielle et technologique de défense] ». Pour ce faire, il faut « consolider l’autonomie technologique » de l’Europe, anticiper plus et mieux, et améliorer la cohérence et cohésion des structures. Alors que le budget militaire européen est de « 230 milliards d’euros », supérieur à celui de la Chine, les duplications ont un prix : « l’absence de crédibilité ». Et « si les Européens ne s’activent pas, ils sont les grands perdants du 21ème siècle ».

(propos recueillis par Coline Traverson, st.)

Lire également sur les 2e entretiens de la défense européenne :

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(B2 Pro) La sécurité, l’une des trois priorités du budget 2020 présenté par la Commission

Bruxelles2 - Thu, 06/06/2019 - 11:23
(B2) Dans sa proposition de budget pour l'année prochaine, présenté ce mercredi (5 juin), la Commission européenne met l'accent sur la sécurité, notamment aux frontières. Avec la compétitivité et le climat, c'est l'une des trois priorités du budget 2020, le dernier de la Commission Juncker I et de l'actuel cadre financier multiannuel (2014-2020) En plein […]

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Les 3000 Français du Jour J

Blog Secret Défense - Thu, 06/06/2019 - 10:40
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Naufrages en Méditerranée. Une plainte déposée contre l’UE à la Cour pénale internationale

Bruxelles2 - Thu, 06/06/2019 - 08:30

(B2) Deux avocats internationaux ont saisi lundi (3 juin) la Cour pénale internationale (CPI) accusant l’Union européenne et ses États membres de crimes contre l’humanité en lien avec la mort de plus de 12.000 migrants en Méditerranée depuis 2014

La plainte, de 245 pages, a été déposée au bureau de la procureure Fatou Bensouda. Les avocats, Omer Shatz et Juan Branco, affirment prouver que « les dirigeants de l’UE se sont montrés prêts à sacrifier des individus volontairement, pour provoquer un effet de dissuasion qui servirait leurs objectifs politiques ».

Parmi les arguments, des notes internes, notamment d’un responsable allemand qui « a envoyé un câble confidentiel » à la Chancelière allemande Angela Merkel, « décrivant les prisons privées libyennes comme des conditions analogues à celles des camps de concentration, trois jours avant que le Conseil des ministres de l’UE décide d’équiper et de former les garde-côtes libyens (Déclaration de Malte) », affirme Omer Shatz. « C’est le fruit de deux ans d’enquête, qui nous ont amené à considérer que des crimes contre l’humanité avaient été planifiés et exécutés de façon consciente par nos dirigeants européens » complète Juan Branco.

Du côté de la Commission européenne, on réfute toute implication de l’Union européenne dans les naufrages. « Sauver des vies est notre priorité » affirme ainsi Natasha Bertaud, porte-parole coordinateur de la Commission européenne pour les questions de migrations et sécurité intérieure. « Le bilan de l’Union européenne parle de lui-même. […] Quatre opérations de l’UE en Méditerranée ont contribué à sauver près de 730 000 personnes depuis 2015 (1). » Si elle rappelle que le président de la Commission, Jean-Claude Juncker, avait reconnu en 2015 que « terminer Mare Nostrum était une erreur », elle ajoute que « cela a été corrigé » et met surtout en cause les ‘vrais responsables’ : « C‘est le ‘business model’ cruel et dangereux des passeurs et trafiquants d’êtres humains » qui est la cause de ces morts en mer.

(LH avec NGV et HCF)

  1. Les opérations Poséidon (Méditerranée Est), Triton et Thémis (Méditerranée centrale) de l’agence Frontex et l’opération EUNAVFOR Med menée sous l’égide de la PSDC.

Télécharger la plainte

Lire aussi : Opération Thémis. L’agence Frontex agit-elle sans contrôle démocratique ?

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Exercice de la marine nationale dans la rade de Marseille

Aumilitaire.com - Wed, 06/05/2019 - 21:45
Durant toute la semaine, et pour la 10e année consécutive, une campagne de nettoyage est menée dans la rade et ses environs. Opération spectaculaire: l’enlèvement d’épaves à La Seyne. Jusqu’à vendredi, militaires et civils de la base de défense de Toulon, du 54e Régiment d’artillerie et de la BAN d’Hyères, du personnel de Naval Group, ainsi ...
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La victoire de Prayut Chan-o-cha en Thaïlande

Aumilitaire.com - Wed, 06/05/2019 - 21:42
Le général Prayut Chan-o-cha a été élu par les parlementaires thaïlandais mercredi soir. La Constitution restait clairement favorable aux militaires. Sans surprise, le chef de la junte militaire au pouvoir en Thaïlande depuis le coup d’Etat de 2014, Prayut Chan-o-cha, a été élu mercredi 5 juin par les parlementaires au poste de premier ministre. Le général ...
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En France, la fièvre mémorielle

Défense en ligne - Wed, 06/05/2019 - 18:21

Alors que se déroulent les multiples célébrations du soixante-quinzième anniversaire du débarquement allié en Normandie, retour sur un centenaire qui s'est bien porté : celui qui, de 2014 à 2018, a commémoré la Grande Guerre, ses théâtres (de combat), ses acteurs, devenant à son tour objet d'une histoire à écrire, comme le fut il y a une trentaine d'années celle de la spectaculaire célébration du bicentenaire de la Révolution française… C'est à ce bilan que s'attaque l'historien Marc Vigié, dans un article de (...)

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(B2 Pro) La banque Sedarat se voit refuser sa demande de dommages et intérêts

Bruxelles2 - Wed, 06/05/2019 - 17:55
(B2) Les juges du Tribunal de l'UE refusent d'engager la responsabilité de l'Union européenne suite à l'annulation de l'inscription de la 'Bank Saderat' (détenue à 100% par la BSI) sur liste noire, dans un arrêt rendu mercredi (5 juin). Ils refusent ainsi d'accéder à la demande du plaignant qui demandait près de 130 millions d'euros. […]

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(B2 Pro) Des bonnes pratiques pour prévenir la radicalisation en prison

Bruxelles2 - Wed, 06/05/2019 - 16:05
(B2) Comment prévenir et lutter contre la radicalisation en prison ? C'est l'objet des conclusions que doivent adopter les ministres de la Justice et l'Intérieur, jeudi (6 juin). Une prise de position qui met en lumière une inquiétude croissante Une question particulièrement urgente  La préoccupation des Européens sur la radicalisation en prison n'est pas nouvelle […]

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Les quatre clés pour comprendre le choix du top chef européen

Bruxelles2 - Wed, 06/05/2019 - 15:05

(B2) Le système de nomination du top chef européen peut apparaître complexe, opaque et discrétionnaire. Mais avec un peu de bonne volonté, il est assez facile à comprendre, à condition de laisser de côté certaines idées préconçues

L’actuel ‘top chef’ – D. Tusk (Conseil européen), A. Tajani (Parlement européen), J.C.Juncker (Commission européenne), tous du PPE (un monopole destiné à éclater). Ici avec l’ex président ukrainien P. Porochenko (crédit : Présidence ukrainienne, mars 2019)

Première clé : l’Europe est un système, original, de double coalition

Pour bien saisir la situation, il faut garder à l’esprit quelques principes fondamentaux.

1°  Il n’est pas possible de plaquer un système national sur le système européen. L’erreur souvent commise est de plaquer notre système de nomination à la française, assez simple en soi, où le président, élu au suffrage universel, dispose d’une légitimité incontestable et compose comme il veut son gouvernement, avec l’appui d’une majorité solide à l’assemblée. Ce n’est pas le cas au niveau européen.

2° L’Europe n’est ni un État ni une organisation internationale. C’est une union d’États et de peuples. Une sorte de système confédéral non étatique. Ce dispositif spécifique se reflète dans le processus de nomination qui oblige à un accord entre le Conseil européen (= Conseil des États) et le Parlement européen (= assemblée parlementaire).

3° Il n’y pas une légitimité démocratique qui prime sur l’autre. Les gouvernements nationaux ont tous été consacrés par le suffrage universel (issu d’un suffrage national) et ont une légitimité notable, toute aussi valable que celle des élus du Parlement européen (issu du suffrage universel européen). Et inversement.

4° L’Europe est donc gouvernée selon un système de double coalition — une coalition de groupes politiques (au Parlement) + une coalition de pays (au Conseil) —, qui s’entrechoquent, que ce soit au Parlement ou au Conseil. Parfois, les affinités personnelles ou géopolitiques ont une importance plus grande que l’arithmétique proprement politicienne. Ce qui explique certains choix inattendus.

5° On ne peut pas avoir au top chef uniquement des hommes (ou uniquement des femmes), trop de représentants d’un seul pays ou d’une seule zone géographique, etc. Il existe ainsi un subtil équilibre entre petits et grands pays, pays du sud et pays de l’est, femmes et hommes, seniors et plus jeunes (cf. 3e clé).

6° De façon traditionnelle, l’accord européen se fait entre la France et l’Allemagne. Tant que Paris et Berlin ne sont pas d’accord — ce qui est le cas aujourd’hui — aucun accord ne pourra être fait. Cela ne signifie pas que l’accord franco-allemand prime. Mais sans celui-ci, rien n’est possible. La mise à l’écart du Royaume-Uni (pour cause de Brexit) rend ce couple plus fort qu’auparavant.

7° Certaines règles sont incontournables car elles sont fixées par le Traité : un commissaire européen ne peut être nommé que par un État membre, tous les commissaires et le premier d’entre eux doivent être approuvés ensuite par le Parlement européen, enfin le processus de nomination doit être respecté.

Deuxième clé : le cadre constitutionnel fixé par le Traité permet deux interprétations

Ce que dit le texte

Le dispositif prévu par le Traité ‘constitutionnel’ reflète cette double légitimité : celle des États et celle de l’élection parlementaire. L’article 17.7 prévoit ainsi un système de nomination indirect :

« 1. En tenant compte des élections au Parlement européen, et après avoir procédé aux consultations appropriées,
2. le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée,
3. propose au Parlement européen un candidat à la fonction de président de la Commission.
4. Ce candidat est élu par le Parlement européen à la majorité des membres qui le composent.
5. Si ce candidat ne recueille pas la majorité, le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose, dans un délai d’un mois, un nouveau candidat, qui est élu par le Parlement européen selon la même procédure. »

NB : la numérotation est de notre fait pour bien refléter toutes les étapes et conditions.

Deux interprétations différentes

Le nouvel élément introduit dans le traité « la prise en compte des élections » — qui est un zeste de démocratie politicienne, dans un système qui ressortait auparavant d’un processus de technique géopolitique —, a suscité deux interprétations différentes.

Première version : celle des élus et du Parlement européen. C’est le système qu’on dénomme Spitzenkandidat (ou tête de liste). Le candidat du parti arrivé en tête lors des élections européennes devient automatiquement le président désigné de la Commission européenne.

  • une variante de ce dispositif est que ce n’est pas le candidat dont le parti est arrivé en tête, mais plutôt le parti qui arrive à former une majorité qui voit son candidat nommé.

Seconde version : celle des chefs d’État et de gouvernement (Conseil européen). On écoute les résultats … et on choisit le candidat idoine, qui doit être issu +/- de la même majorité.

Une seule application en 2014

Le dispositif du Spitzenkandidat n’a été utilisé qu’une seule fois : en 2014. Il est donc très tôt pour en établir une coutume. Le candidat du parti populaire européen, Jean-Claude Juncker (Luxembourg), est alors choisi par une majorité de groupes politiques. Le Conseil européen entérine cette nomination à la majorité qualifiée, deux voix manquent à J.C.-Juncker : celle de David Cameron (Royaume-Uni), et de Viktor Orban (Hongrie).

Jean-Claude Juncker regroupait de nombreux critères : personnalité connue, expérimentée, ancien Premier ministre, issu du parti majoritaire, mais assez consensuel dans les autres partis. On peut donc se demander si c’est le système du Spitzenkandidat qui a été adoubé (version du Parlement européen), ou si ce système a rencontré la volonté des Chefs d’État et de gouvernement qui auraient de toute façon choisi ce candidat (version du Conseil européen).

En 2019, c’est ‘plus compliqué’

D’une part car les principaux groupes politiques ont choisi des personnalités qui sont objectivement un cran au-dessous de celles choisies en 2014 : un président de groupe politique (pour le PPE), un commissaire européen (pour les socio-démocrates) à comparer avec un Premier ministre expérimenté et un président du Parlement européen (M. Schulz). Les choisir serait pour le Conseil européen une abdication de certains critères. D’autre part, certains partis (libéraux et démocrates notamment) et certains chefs d’État et de gouvernement refusent ce système des Spitzenkandidaten qui donne la primeur au parti populaire européen.

Troisième clé : des critères ‘objectifs’ ou non écrits de choix

La nomination d’un président de la Commission européenne (comme des autres commissaires) ne peut être la simple traduction d’un choix, démocratique ou autocratique. Elle obéit à certains critères, écrits et non écrits.

Des critères écrits

Certains critères figurent expressément dans les Traités :

  • « une personnalité (NB : qui a donc une certaine légitimité politique) ;
  • offrant toutes garanties d’indépendance ;
  • une compétence générale ;
  • un engagement européen. »

Sans oublier d’avoir la nationalité d’un État membre de l’UE.

Des critères non écrits

Certains critères ne sont pas exprimés, et ne sont pas rédhibitoires, mais se sont imposés au fil du temps et sont présents dans l’esprit de tous au moment du choix.

  • Pas d’affaires judiciaires (corruption, etc.) — avérées ou éventuelles, directement ou indirectement (famille, entourage).
  • Bonne santé.
  • Bonne image.
  • Souplesse d’esprit — être capable de s’imposer quand il faut, de s’effacer s’il le faut.
  • Être disponible.

A cela, il faut ajouter un nouveau critère (non écrit)…

Un critère supplémentaire : la prestance internationale

Ce critère était peu présent il y a quelques années. Mais il devrait s’ajouter aujourd’hui. Le président de la Commission comme celui du Conseil européen, devront, en effet, négocier pied à pied avec des personnalités fortes au niveau international. L’Américain Donald Trump, le Russe Vladimir Poutine, le Turc Recep Tayip Erdogan, le Chinois Li Keqiang, etc. sont autant de forts en gueule qui ne veulent pas que du ‘bien’ à l’Union européenne. Les Européens nommés ne doivent pas seulement être d’habiles conciliateurs de la gesta européenne. Ils doivent être capables de connaitre et de s’imposer sur la scène internationale.

Quatrième clé : un subtil équilibre géopolitique

L’empilement des critères pourrait conduire à cerner facilement deux ou trois personnalités. Mais la situation se complique car le président de la Commission n’est que la première pièce d’un puzzle qui en comporte plusieurs. L’ensemble devant respecter un subtil équilibre.

Un puzzle complexe

On compte au moins deux pièces obligatoires : le président du Conseil européen, le Haut représentant. Mais on peut y rajouter quelques autres pièces : le ou les président(s) du Parlement européen (si le mandat est dédoublé), ou le président de la Banque centrale européenne, voire un vice-président de la Commission doté d’un gros portefeuille économique. C’est donc au final un jeu d’une demi-douzaine de noms qui permettra d’octroyer des compensations aux ‘perdants’ du premier niveau.

L’équilibre politique

La répartition des postes entre les familles politiques de la ‘majorité de gouvernement’ — chrétiens-démocrates, socio-démocrates, libéraux-démocrates, et éventuellement les verts — doit refléter, plus ou moins, leur poids dans l’opinion publique. Le résultat des élections 2019 montre que le parti populaire européen (PPE), qui détenait quasiment toutes les rênes du top chef 2014 (excepté celui de Haut représentant confié à la famille sociale-démocrate), devra se délester d’au moins un poste.

L’équilibre géographique/géopolitique

L’ensemble des zones géographiques ou géopolitiques doit être représenté : l’Est et l’Ouest de l’Europe ; l’Europe germanique et l’Europe latine ; les petits et grands pays.

L’équilibre hommes – femmes

Au moins un des top chefs (selon la règle tenue en 2014), voire deux (selon la nouvelle règle établie au Conseil européen le 28 mai dernier, lire : A la recherche de quatre noms pour diriger l’Europe demain. Le mandat de Donald Tusk), doivent être une femme.

L’équilibre des âges

A cela peut être ajouté un quatrième facteur d’équilibre, celui des âges. Ce facteur d’équilibre n’a jamais été mis dans la balance. Mais il pourrait l’être cette fois-ci. Ce facteur n’est pas uniquement une question d’expérience, mais aussi d’image. N’avoir que des personnes approchant aux alentours des 65-70 ans serait intéressant pour la sagesse, mais un mauvais signal envoyé aux Européens. N’avoir que des personnes de 40 ans serait aussi risqué, l’ambition personnelle pouvant annihiler toute la fougue de la ‘jeunesse’.

Le jeu du crash test

Vous avez maintenant tous les éléments et pièces du puzzle. Passez chaque candidat ou assemblage de candidats, putatifs ou potentiels, au crible de ces conditions écrites ou non écrites et des facteurs d’équilibre. Vous verrez que certains ne résistent pas à ce crash-test. Ne tirez cependant pas de conclusion hâtive. N’oubliez pas un dernier élément : la politique européenne est en mouvement permanent. Et l’effet de surprise (ou de sidération) n’est pas à exclure. Rien n’interdit aux ‘chefs’ et ‘négociateurs’ des différents partis, d’ajouter un nouveau critère ou un nouvel élément d’équilibre pour trouver … le compromis.

A vous de jouer !

(Nicolas Gros-Verheyde)

NB : cet article est extrait d’un ‘cours’ que j’ai donné à Kinshasa il y a quelques jours devant les auditeurs du CHESD, le collège des hautes études de stratégie et de défense de RD Congo, où on m’avait convié à venir expliquer le fonctionnement.

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(B2 Pro) Biens à double usage : le mandat de négociation du Conseil adopté

Bruxelles2 - Wed, 06/05/2019 - 14:58
(B2) Comme annoncé (Carnet du 5.06), les ambassadeurs de l'UE ont adopté ce mercredi (5 juin) le mandat de négociations avec le Parlement européen sur les biens à double usage Cette proposition de refonte du règlement « instaurant un régime de contrôle des exportations, du courtage, de l'assistance technique, du transit et du transfert de […]

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